Chapitre I : Généralités
En réponse à divers stimuli, les macrophages
peuvent subir une activation classique M1 (stimulée par les ligands des
TLR ou IFN-ã) ou alternative polarisation M2 (stimulée par l'axe
l'IL-4 / IL-13). Les macrophages M2, contrairement aux M1, ont une faible
expression de l'IL-12, une forte expression de l'IL-10, du TGF-â, et de
l'arginase-1, et présentent des fonctions anti-inflammatoires et de
réparation tissulaire (Gordon, 2003).
L'épithélium intestinal est l'une des surfaces
muqueuse les plus larges, elle recouvre plus de 400m2,
représenté en une monocouche organisée en cryptes et en
villosités. Il est composé de quatre lignées cellulaires :
Les entérocytes qui ont pour fonction l'absorption, constituent les
cellules épithéliales intestinales (IEC) les plus abondantes. Les
cellules caliciformes productrices de mucus, des cellules
entéro-endocrines hormones productrices et les cellules de Paneth, qui
produisent des peptides antimicrobiens (Figure 3).
L'épithélium intestinal est constitué
d'une couche de cellules épithéliales fortement liées par
des jonctions serrées, formant ainsi une barrière physique
imperméable contre l'invasion des pathogènes. Il sépare
les antigènes de la lumière intestinale des cellules du
système immunitaire muqueux. De plus, il est recouvert d'une fine couche
de mucus qui limite, d'une part, le contact avec les antigènes
bactériens et favorise, d'autre part, la rétention des
molécules antibactériennes produites par les cellules de Paneth
(McCole, 2014).
Les cellules stromales, les lymphocytes B (en particulier les
plasmocytes productrices d'IgA), les lymphocytes T, les macrophages et les
cellules dendritiques de la lamina propria se trouvent directement en dessous
de l'épithélium intestinal. En outre, des sous-ensembles de
cellules T, les lymphocytes intra-épithéliaux (IELs) comprennent
les cellules T conventionnelles, ainsi que les cellules T ãä et les
cellules NKT. Les IELs et certaines cellules dendritiques se positionnent entre
les IECs (Figure3) (Abreu, 2010).
Figure 3 : Anatomie de
l'épithélium intestinal et du système immunitaire de la
muqueuse.
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Chapitre I : Généralités
II. Les maladies inflammatoires chroniques intestinales
:
1. Les maladies inflammatoires chroniques intestinales
(MICI) :
Les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI)
regroupent la maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique
(RCH). Ce sont des maladies complexes caractérisées par une
inflammation d'une partie de la paroi du tractus gastro-intestinal. Elles sont
le plus souvent diagnostiquées chez le sujet jeune de 20 à 30 ans
et évoluent par poussées inflammatoires alternant avec des phases
de rémission. Il est actuellement admis que les MICI résultent de
la perte de tolérance du système immunitaire muqueux
vis-à-vis des antigènes de la flore commensale intestinale chez
des sujets génétiquement prédisposés. (Molodecky
& Kaplan ; 2010)
Figure 4 : Caractéristiques
histologiques des MICI (Xavier & Podolsky ; 2007).
2. Définitions et Diagnostic des MICI : 2.1 La
rectocolite hémorragique (RCH) :
La rectocolite hémorragique est une maladie
inflammatoire chronique du côlon, le rectum est touché chez 95%
des patients, avec un degré variable d'atteinte proximale. Sur le plan
histologique, l'inflammation se limite à la muqueuse et consistes-en des
ulcérations, des oedèmes, des abcès cryptiques, une
distorsion des glandes muqueuses, une déplétion des cellules
caliciformes et des hémorragies sur toute la longueur du côlon.
Ces lésions sont accompagnées d'une infiltration par les
leucocytes polymorphonucléaires et les cellules mononuclées. La
RCH évolue par poussées et se manifeste chez le patient par des
diarrhées et des rectorragies (Hendrickson et al., 2002).
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