Chapitre I : Généralités
De plus, plusieurs facteurs de risque environnementaux, ont
été étudiés dont les plus important sont le
tabagisme et l'apendisectomie (Frolkis et al., 2013 ;
Molodecky & Kaplan ; 2010). Il a été montré
que le tabagisme est un facteur protecteur de la RCH, mais de risque pour la
MC.
L'effet «opposé» du tabagisme sur ces deux
conditions inflammatoires offre la possibilité de définir des
mécanismes impliqués dans les deux maladies. Différents
mécanismes peuvent ainsi être influencés par le tabagisme
dans les deux maladies.
Il a été suggéré, dans la maladie
de Crohn que des changements dans la micro-vascularisation induisent des
lésions ischémiques, le tabagisme aurait un effet négatif
sur ce processus ; des changements comparables dans la circulation
micro-vasculaire n'ont pas été décrits dans la RCH. Le
tabac semble exercer un rôle sur la motilité intestinale ou sur le
mucus au cours de la RCH, mais ce ne sont que quelques-unes des
différentes possibilités (Thomas et al., 2000).
En ce qui concerne l'appendicectomie, elle a aussi des effets
divergents sur la MC et la RCH. L'appendicectomie précoce (avant
l'âge de 20 ans) est associée à une réduction du
risque de la RCH ; Toutefois, elle ne modifie pas le risque de MC et peut
même être associée à une augmentation initiale du
risque.
Des études ont démontrés une association
variable entre les principaux facteurs de stress, l'anxiété ou la
dépression et le risque de développer les MICI (Ananthakrishnan ;
2015).
5. Physiopathologie des MICI :
L'hypothèse la plus répandue suggère que
des réponses immunitaires excessives à l'encontre d'un
sous-ensemble de bactéries entériques commensales, se
développent chez des hôtes génétiquement
susceptibles, les facteurs environnementaux influencent l'apparition ou la
réactivation de la maladie (Sartor, 2006).
Les macrophages et les cellules dendritiques dans la lamina
propria augmentent en nombre et ont un phénotype activé dans les
deux formes des MICI. La production de cytokines pro-inflammatoires et de
chémokines, telles que : l'IL-1f3, TNF-á, IL-6, IL-8, IL-12,
IL-18, IL-23, IL-27 est augmentée dans les MICI (Sartor, 2006).
Les cellules épithéliales intestinales expriment
normalement de faibles niveaux de TLR, ce qui leur permet de résider
dans l'iléon distal et le côlon malgré la concentration
bactérienne élevée. De plus, les TLRs sont exprimés
sur la surface de diverses cellules de la réponse immunitaire
innée. Bien que chaque type de TLR lie un motif bactérien
spécifique, ces signaux convergent par l'intermédiaire du MyD88,
à l'activation de plusieurs voies dont celle du NF-?B. L'activation du
NF-?B stimule l'expression de nombreuses molécules contribuant à
la pathogenèse des MICI. Celles-ci comprennent des molécules
impliquées dans la réponse inflammatoire, telles que : les
cytokines (l'IL-1f3, TNF-á, IL-6), les chémokines, les
molécules d'adhésion (ICAM-1), ainsi que les molécules de
co-stimulation (CD40, CD80, CD86).
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