Chapitre I : Généralités
Étant donné que les O-glycosylation et la
N-glycosylation dépendent de la structure de la protéine de type
mucine, une modification conformationnelle de la protéine pourrait
entraîner une diminution de la glycosylation. Cela pourrait conduire
à une sensibilité accrue aux protéases intestinales
bactériennes et à la dégradation de la mucine, contribuant
ainsi à la rupture de la fonction de barrière (McCole, 2014). Ces
données suggèrent l'implication de l'altération de la
barrière épithéliale dans la pathogenèse des
MICI.
Plusieurs gènes impliqués dans la voie de
signalisation de l'IL-23, spécifiquement IL-23R, JAK2, STAT3, IL-12B
(encodage p40) ont été associés aux MICI, ces
données soulignent la forte implication de l'axe IL-23/IL-17 dans la
pathognie des MICI (Anderson et al., 2011).
4.2. Les facteurs environnementaux:
Les données épidémiologiques et
génétiques ont souligné le rôle probable des
facteurs environnementaux dans la genèse des MICI (Baron et
al., 2005 ; Economou & Pappas ; 2008 ; Guo et al., 2014).
En effet, l'incidence des MICI a tendance à être
plus élevés dans les latitudes nordiques. Plusieurs groupes ont
examiné la variation géographique de l'incidence des MICI dans un
même pays et ont suggéré un gradient nord/sud. De plus, une
étude réalisée au niveau de la ville de Constantine a
montré que la distribution des malades vivants en milieu urbain
était de 88 contre 12 % en milieu rural, soit un ratio de 7,30 (Hammada
et al., 2011).
Les études génétiques ont
démontré que la concordance entre les jumeaux homozygotes varie
de 20 à 62 % pour la MC et de 6 à 19% pour la RCH (Halfvarson
et al., 2007). De plus, les variations du gène NOD2 par exemple
sont retrouvées chez seulement 10 à 50% des patients atteints de
la MC (Lesage et al., 2002).
L'interaction entre les facteurs génétiques et
environnementaux dans la genèse des MICI est souvent expliquée
par l'hypothèse de l'hygiène. Cette hypothèse expliquerait
la prévalence quasiment nulle ou faible des MICI dans les régions
avec une forte prévalence des helminthiases (Ponder, 2013).
L'hypothèse de l'hygiène des maladies
inflammatoires chroniques de l'intestin a été proposée
dans les années 1990 par Weinstock et al, celle-ci stipule que
l'éducation des enfants dans un environnement extrêmement propre
et une exposition réduite aux parasites intestinaux (helminthes en
particulier), affecte négativement le développement du
système immunitaire, ce qui les prédispose à l'âge
adulte aux MICI (Ben-Ami Shor et al., 2013).
D'autre part, la barrière intestinale joue un
rôle clé dans le maintien de l'homéostasie intestinale. Par
conséquent, l'altération de la flore commensale suivant
l'utilisation d'antibiotiques ou la perturbation de la barrière
intestinale par des agents tels que les médicaments anti-inflammatoires
non stéroïdiens (AINS) peut augmenter le risque de contracter la
maladie (Ananthakrishnan ; 2013).
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