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Intégration socio-économique des réfugiés maliens à  Ayorou (Niger)


par Hassane Abdoullaye Boureima
Université de Niamey  - Master 2019
  

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3.5.4. Accès au logement des réfugiés dans la ville d'Ayorou

Cette partie traite de l'accès au logement des réfugiés dans la ville d'Ayorou et les types de logement auxquels ils ont accès. Selon WALT WALT C (ibid) l'obtention des logements est le second aspect que les réfugiés estiment être source de leur meilleure intégration dans la localité d'accueil. Donc l'acquisition d'un terrain ou d'une maison est un élément important d'intégration pour les réfugiés.

En ce qui concerne la ville d'Ayorou, les réfugiés maliens ont accès au logement de plusieurs manières (figure 11). En effet 36% de chefs de ménages sont logés gratuitement, ils sont dans les quartiers, ils vivent avec les habitants et partagent le même logement. Ces réfugiés sont en grande partie logés gratuitement dans la ville à travers les liens solidarités locales et parentales. Ceux qui les logent sont leurs parents, amis et connaissances. C'est le cas par exemple d'un chef de ménage de réfugiés qui loge chez son beau parent. Ensuite, 30% autres squattent dans la ville. On trouve cette deuxième catégorie à côté des écoles, au bord des rues, sur des espaces publics ou à côté des services administratifs. Certains réfugiés (23%) ont eu

leurs logements à travers de prêt. Ils sont installés dans les champs et dans les parcelles non bâties de la population hôte. Ceux qui leur ont prêté sont les habitants de la ville ayant des champs ou des parcelles qui n'ont pas mis en valeur et certains sont des natifs (fonctionnaires, acteurs économiques) d'Ayorou mais qui vivent à Niamey.

 
 
 

36%

 
 
 
 
 
 
 
 
 

30%

 
 
 
 
 
 
 
 
 

23%

 
 
 
 
 
 
 
 

11%

 
 

Figure 11 : Accès au logement des réfugiés dans la ville d'Ayorou Source : Enquête terrain, 2021

On constate que l'accès au logement des réfugiés dans la ville est dominé par le logement gratuit. Il faut préciser qu'il n'y a pas eu de cas de conflit entre les habitants et les réfugiés par rapport à cette question. Les propriétaires terriens n'ont jamais réclamé leurs champs grâce aux sensibilisations, plaidoiries et cadres de concertation qu'organisent les acteurs humanitaires et la CNE. Ces propos du chef de canton « Les habitants de la ville ont fait preuve de solidarités envers ces réfugiés car comme selon l'adage zarma, « ay kanka bon kana gna ga koul gaka bon fouta gna mo ga4 » (Entretien, 14/08/2021).

Enfin, 11% des enquêtés louent des maisons en banco ou en dur dans la ville, ces réfugiés qui louent ont en majorité des revenus importants et préfèrent être dans des maisons confortables et avoir leur autonomie résidentielle que d'être sous des tentes. C'est des maisons qu'ils louent entre 5000 FCFA et 7000 FCFA par mois en fonction de l'état de la maison. Ces réfugiés ont majoritairement du travail (maçonnerie, artisanat...), ils exercent des activités génératrice de revenus (commerce...).

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4 Ce proverbe zarma signifie « lorsque le feu brûle dans la maison du voisin, il vaut mieux l'aider à l'éteindre avant qu'il n'arrive chez toi ».

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Photo 3 : La tente d'un réfugié installée dans la cour de son parent dans la ville d'Ayorou :

Source : ABDOULAYE BOUREIMA H, 2021

Selon les résultats de ce travail, les réfugiés vivent dans trois types de logement à savoir la tente ou bâche, la maison en banco et la maison en dur. Par ailleurs le 3/4 de nos enquêtés vivent sous des tentes. En effet, elles constituent le type de logement privilégié par le HCR pour loger les réfugiés où qu'ils soient. La majorité de réfugiés gardent toujours les bâches que les acteurs humanitaires les ont offertes depuis qu'ils étaient dans le camp. Quelques années après, ces tentes étaient plus que vétustes.

Photo 4: Tente d'un réfugié installée dans le champ d'un habitant de la ville

Source : ABDOULAYE BOUREIMA H, 2021 3.5.5. Accès des réfugiés aux soins de santé

L'accès de réfugiés au CSI se fait au même titre que les habitants de la ville. Mais pour faciliter l'accès et le traitement des réfugiés, le HCR a aménagé un petit bloc au sein du CSI de la ville d'Ayorou. Selon les réfugiés les consultations et traitement sont gratuits. Malgré les efforts de l'État et des ONG dans le cadre de l'accès aux services sociaux, le besoin reste encore supérieur à l'offre. Puisque, non seulement le nombre de réfugiés augmente dans la ville mais aussi viennent se greffer des déplacés internes qui se font aussi soigner dans le même CSI. Selon le représentant du HCR, un centre de santé de type 2 a été construit sur le

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site. Mais, puisqu'il a été abandonné il va falloir reprendre ça dans la ville pour alléger la pression sur le CSI d'Ayorou.

Photo 5: Une tente au sein du CSI de la ville d'Ayorou pour le traitement des réfugiés

Source : ABDOULAYE BOUREIMA H, 2021

Il faut noter que dans le cadre des soins des réfugiés, le nombre du personnel du CSI d'Ayorou a été renforcé et des médecins spécifiques sont déployés par l'ONG MSF pour les soins de ces réfugiés.

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