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Le contrôle de gestion au sein des clubs de football professionnel de la region du littoral


par Dany-Arthur AKOUNG
Saint Jerome Management Science and Business School - Master 2021
  

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SECTION 1 : LA THEORIE DE LA CONTINGENCE STRUCTURELLE

Cette théorie portée par Lawrence et Lorsh (1967) approfondissent les idées développées par Woodward, Burns et Stalker (1961) en étudiant l'environnement comme une contrainte déterminante sur la structure et les performances d'une organisation.

Les théories de l'école de contingence postulent que les facteurs environnementaux rendaient contingentes les structures de l'organisation. Elle s'oppose donc aux théories classiques du taylorisme qui disent qu'il existe un modèle optimal, une organisation normative.

On distingue alors plusieurs formes de contingence à savoir : la contingence technologique (les technologies mise en place par les entreprises expliquent les différences rencontrées entre ces entreprises), la contingence structurelle (l'Adaptation de l'organisation à son environnement). En raison du poids de l'environnement sur les CSPF, l'importance des facteurs de contingence sur eux se perçoit très aisément dans le cadre de l'application d'un contrôle de gestion ; notre étude se situe donc dans le groupe de la contingence structurelle.

I- Un bref aperçu sur la théorie

Lawrence et Lorsch partent du même questionnement que Burns et Stalker : identifier les facteurs environnementaux qui expliquent la structure organisationnelle. Ils ont étudié la structure organisationnelle de 10 entreprises dans trois secteurs. Les 3 facteurs d'incertitude de l'environnement mis en avant sont le changement des conditions de l'environnement, la certitude des informations acquises et la durée nécessaire pour connaître le résultat des décisions. L'adaptation des structures à l'environnement est une condition de survie et d'efficacité des organisations au regard de deux comportements :

La différenciation : développement des caractéristiques organisationnelles tant sur le plan technique que sur le plan humain en fonction des contraintes de l'environnement à partir de sous-ensembles sont autonomes ;

L'intégration : pour accomplir les objectifs fixés, les entités organisationnelles fonctionnent de manière cohérente.

La contingence structurelle désigne donc l'interdépendance entre la structure et les caractéristiques de son contexte. Les caractéristiques des systèmes de contrôle des PME

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varieraient en fonction des caractéristiques structurelles et environnementales de l'entreprise et du profil des acteurs en présence (Rowe, Fernandez et Picory, 1994 ; Lavigne, 2002 ;

Rouleau, 2007).

La théorie de la contingence s'oppose à celle des classiques et de leurs modèles d'organisation universels, peu importe l'organisation en place, on ne peut appliquer de manière indistincte une série de règles (Morgan, 1999 ; Rouleau, 2007). Les décisions de gestion devraient se fonder sur un ensemble de facteurs qui varient dans le temps, les contingences et les caractéristiques et aptitudes des gestionnaires à apprécier la nature de ces contingences afin de prendre la décision adaptée. Cette théorie est très adaptée dans le cadre d'une étude sur les CSPF car elle intègre pleinement le fait que ce type d'entreprise a ses propres règles, ses facteurs de contingences internes sont très différents de ceux des grandes entreprises par les moyens matériels et humains mais aussi des systèmes mit en place dans celle-ci. Cette différence se fait aussi ressentir par la pression et les contraintes environnementales auxquelles ils sont soumis. Les systèmes classiques de gestion ne seraient donc être les mieux adaptés dans les CSPF par les spécificités de ceux-ci et selon l'opposition au principe du modèle universel de l'organisation.

Affès et Chabchoub (2007) disent concernant cette théorie que la structure d'une organisation est conditionnée par les traits qui caractérisent la situation dans laquelle elle opère. La théorie de la contingence structurelle voit l'entreprise comme un système ouvert, constitué d'un ensemble de sous-systèmes en interactions constantes et dont la survie dépend de l'adaptation à leur environnement (Boukar, 2009). Cette théorie introduit donc le rôle actif de l'environnement sur la structure de l'organisation.

Les facteurs de contingence sont qualifiés de structurels lorsqu'ils sont liés à l'organisation. Autrement dit, les facteurs de contingence structurelle sont des facteurs ou paramètres influençant l'organisation. Brennemann et Separi (2001) identifient six facteurs de contingence à savoir : la structure, la taille, l'âge, la culture de l'entreprise, l'emploi de la technologie et l'environnement. En plus de ces facteurs, Chapellier (1993) ajoute la nature de l'activité de l'entreprise. Condor dans ses travaux sur l'introduction du contrôle de gestion dans les PME s'est focalisé sur les facteurs taille et âge. Ces travaux ont mis en avant la primauté des facteurs de contingences dans l'étude des PME. Bien qu'étudiant à la fois des facteurs

internes et externes à l'entreprise, la théorie de la contingence, ne met pas d'accent sur l'influence des paramètres socioculturels sur la croissance des petites entreprises (Boukar, 2009). Selon le principe de la contingence, il n'y a pas de facteurs clés de succès universels et valables en toute circonstance. De ce fait, nous devons reconnaître que c'est la combinaison d'un ensemble de facteurs humains (J. Feudjo, 2006), organisationnels (B. Mazouz, 2003), financiers (O. Colot et M. Croquet, 2007), environnementaux (Ph. Callot, 2006) ... qui sont efficaces dans un contexte donné, et qui ne le sont pas dans d'autres. C'est dans ce sens que Lawrence et Lorsch (1968) en parlant des structures organisationnelles affirment : « Il n'y a pas une structure qui est meilleure mais plutôt différentes structures qui sont les meilleures dans différentes conditions » (Boukar, 2009)

II- Travaux ayant mobilisés la théorie de la Contingence

Afin de comprendre quels types d'organisation permettent de faire face à l'environnement et son instabilité, Lawrence et Lorsh (1967) ont menés une étude sur une dizaine de firmes dans trois secteurs d'activités différents avec des environnements très variés. Leurs recherchent ont mis deux points en évidence :

- Le degré d'instabilité de l'environnement scientifique, technologique, économique et commercial joue un rôle important sur la structure de l'organisation ;

- La formalisation de la structure d'une organisation varie dans le même sens que le degré de certitude de l'environnement.

À la suite de ces conclusions, ils ont développé deux concepts clés à leurs travaux à savoir : la différenciation de l'organisation et l'intégration de l'organisation.

· Le concept de différenciation renvoie au degré de différence de comportement et de fonctionnement que l'organisation va adopter pour répondre aux demandes de l'environnement, plus l'environnement est instable, plus l'organisation se différencie ;

· Tandis que le concept d'intégration renvoie à l'unicité de l'effort entre les différentes attitudes et une unité de travail, plus les unités de travail sont différenciées, plus il y'a besoin d'intégration pour coordonner les actions. Ils ont conclu à la fin que la structure d'une organisation est bien contingente à des facteurs internes et externes qui peuvent varier.

Burns et Stalker (1963), deux autres auteurs de l'école de la contingence et ses théories ont menés quant à eux des travaux sur l'impact de l'environnement sur le fonctionnement d'une vingtaine de firmes en Grande-Bretagne. Ils montrent dans leurs études que la structure d'une organisation dépend de facteurs externes à savoir : l'incertitude et la complexité de l'environnement (les changements de la technologie et du marché). Ils ont donc distingué deux types de structure dans les organisations :

Les structures mécanistes qui sont adaptées des environnements stables, sont formalisées et centralisées, permettent difficilement de répondre à des situations inhabituelles et sont de type bureaucratique.

Les structures organiques qui sont caractérisées par un environnement plus instable, plus flexible, plus adaptative, la résolution de conflits par échanges interpersonnels, prise de décisions plus décentralisée.

Par la suite, ils ont conclu qu'en réalité on ne trouve pas des structures mécaniques ou organiques pures, ce ne sont que des idéaux types. Cependant, on trouve des combinaisons de ses deux types de structures avec une domination d'une ou de l'autre. Aucune structure n'est donc figée ; elles évoluent en fonction des changements de l'environnement. Katz et Khan (1966) avaient déjà insisté sur le rôle de l'environnement dans leurs travaux.

L'approche de contingence stipule qu'il est probable qu'un facteur interne ou externe propre à l'organisation ait un effet sur une ou plusieurs de ses composantes (Fabi, Garand et Pettersen 1993). Cette théorie contingente de l'entreprise correspond à une conception de l'entreprise comme un système ouvert, constitué d'un ensemble de sous-systèmes en interaction constante, dont la survie dépend de l'adaptation à son environnement (Katz et Khan 1966). En effet, l'entreprise n'a pas toujours le contrôle absolu de ses actions : elle doit acquérir les ressources nécessaires et disposer de sa production, et elle dépend, par conséquent, de l'environnement extérieur (Boukar, 2009). Cette théorie accorde donc un rôle important à l'environnement dans l'établissement et la réalisation des objectifs de la firme (Thiétart, 1980). Le courant de la contingence part de l'idée que les dirigeants d'entreprise structurent leur organisation et élaborent leur stratégie en fonction de l'évolution de l'environnement de leur firme, et que dans ces conditions l'adaptation de l'entreprise est un impératif de survie pour elle (D. Miller et P.H. Friesen 1982, 1983). Mais cette adaptation à l'environnement n'est pas linéaire. Elle dépend des « choix d'environnement » effectués par les entreprises (Boukar, 2009).

Lambert et Sponen dans leurs travaux sur la création d'une typologie de la fonction contrôle de gestion ont soulevés le fait que les critères d'adoption d'un modèle de gestion sont fonction des facteurs internes à l'entreprise (la culture et la technologie de l'organisation) (brennemann et separi, 2001 ; Mazouz, 2003). Ils ont défini quatre types de contrôle de gestion qui sont fonction du processus complexe du contrôle organisationnel.

Nobre (2013) quant à lui a démontré que la mise en place d'outils n'est pas neutre. L'introduction du contrôle de gestion se heurte à des facteurs sociopolitiques liés aux rôles des acteurs stratégiques qui peuvent faire échouer la démarche : les outils ne s'appliquent pas de manière mécanique (Bernoux, 2004). La recherche a mis en évidence que l'avènement du contrôle de gestion bouleverse les zones d'incertitude contrôlées par le dirigeant et son expert-comptable. Le contrôle panoptique et clanique du dirigeant ainsi que les prises de décision centralisées et intuitives sont remis en question. En effet, les décisions prises par l'entreprise dépendent des variables internes de l'organisation et de la conjoncture de celle-ci.

Schmitt et Filion (2009) ont menés des travaux sur le contrôle de gestion. Ils ont identifié des paramètres prédictifs de certaines configurations organisationnelles (Desreumaux, 1992). Cette recherche s'est inscrite dans une approche universaliste des organisations telles que les TPE. Ils se sont servis d'une approche contingente afin de réaffirmer et de redonner une place importante à l'entrepreneur comme individu cognitif et social évoluant dans une complexité finalisée et finalisant. Cette approche ne consistait pas à se focaliser sur l'entrepreneur, ce qui reviendrait à prolonger l'approche par les traits qui a dominé les travaux dans le domaine de l'entrepreneuriat dans les années 80, mais d'envisager l'entrepreneur dans sa globalité et ses interactions.

Ainsi, l'entrepreneur ne se définit pas par lui-même et il n'est pas plus un attribut de l'entrepreneuriat. Il se définit à travers les relations avec les autres dans un contexte d'interdépendance (Julien et Schmitt, 2009). En effet cette approche de Schmitt et Filion met en évidence l'importance de l'environnement sur les petites et moyennes entreprises et l'impact qu'a les facteurs de contingences sur la structuration organisationnelle de ce type d'entreprise. Chafik et Hanane (2015) dans leur travail de recherche, ont analysé les variables explicatives de la formalisation du système d'information des PME Marocaines. L'objectif étant d'essayer de proposer un modèle de recherche portant sur les variables de contingence spécifiques aux PME. L'essai de validation empirique a porté sur un échantillon de 68 PME de la région de Tanger. Les résultats ont montré que le niveau de la formalisation du système d'information est

dans l'ensemble moyen, la structure de ces PME étant hybride (mécanique et organique), elle change donc constamment selon l'évolution de l'environnement. Ils ont également affirmé que le niveau de la formalisation du système d'information s'explique par les quatre facteurs de contingence liés aux caractéristiques de la PME, au profil de son propriétaire-dirigeant, a son secteur d'activité et au réseau professionnel dont elle appartient.

La recherche action puis l'observation participante conduite chez Alpha Mode ont permis à Nobre et Zawadzki (2013) de démontrer que la mise en place d'outils n'est pas neutre. Ils ont démontré que l'introduction du contrôle de gestion dans une organisation est fortement influencée par les facteurs sociopolitiques liés aux rôles des acteurs stratégiques qui peuvent avoir une influence négative sur l'aboutissement de ladite introduction.il apparait donc que l'environnement (en particulier les facteurs sociaux politiques) à un fort impact sur l'organisation du processus de gestion d'une organisation. La culture de l'entreprise apparait donc dans leur étude comme le facteur de contingence le plus représentatif. Une synthèse de ces travaux nous amène à noter à chaque fois les diversités pratiques concernant les choix de modèles de gestion d'une étude à une autre, selon l'environnement, la localisation, la taille de l'entreprise, l'âge de la structure et d'autres facteurs (sociopolitiques, technologies, structure, etc...), les réalités des entreprises étudiées ont pour point commun leur particularité. D'où l'importance de la mobilisation de cette théorie dans le cadre de l'étude des spécificités du contrôle de gestion dans les organisations de très petite taille de l'environnement camerounais.

Cette section avait pour but de faire un brainstorming sur la théorie de la contingence, aborder sa définition selon différents auteurs et faire une étude des différents travaux ayant eu pour base la théorie de la contingence afin de justifier la pertinence de notre choix de théorie. Nous retenons que les CSPF par leurs particularités ne sont pas soumis aux mêmes réalités que les autres organisations d'où la nécessité d'intégrer les facteurs de contingences propres à eux afin de mener une étude sur le contrôle de gestion au sein de celles-ci. Nous allons par la suite étudier les différents éclaircissements déjà apportés sur notre thème par les différents auteurs.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein