L'analyse de contenu est un ensemble d'instruments
méthodologiques de plus en plus raffinés et en constante
amélioration s'appliquant à des « discours »
extrêmement diversifiés et
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fondé sur la déduction ainsi que
l'inférence. Il s'agit d'un effort d'interprétation qui se
balance entre deux pôles, d'une part, la rigueur de l'objectivité,
et, d'autre part, la fécondité de la subjectivité (Bardin,
1977). L'analyse de contenu s'organise autour de trois phases chronologiques :
la préanalyse, l'exploitation du matériel ainsi que le traitement
des résultats, l'inférence et l'interprétation.
4.1- La préanalyse
Il s'agit de l'étape préliminaire d'intuition
et d'organisation pour opérationnaliser et systématiser les
idées de départ afin d'aboutir à un schéma ou
à un plan d'analyse. Dans cette étape nous avons
concrètement regroupé nos données retranscrites selon la
nature des informations collectées.
Cette phase a trois missions : le choix des documents
à soumettre à l'analyse, la formulation des hypothèses
ainsi que des objectifs et l'élaboration des indicateurs sur lesquels
s'appuiera l'interprétation finale. Ces missions ne se succèdent
pas obligatoirement de manière chronologique mais sont très
liées les unes aux autres. La préanalyse ambitionne d'organiser
l'information mais elle est composée, elle-même,
d'activités non structurées et « ouvertes ». Pour mener
à bien ses trois missions plusieurs étapes traversent la phase de
la préanalyse :
· Le choix des documents, où on prend contact
avec divers matériaux possibles pour déterminer celui (ou ceux)
qui sera (ou seront) le mieux à même(s) de correspondre aux
différents critères en jeu (Robert & Bouillaguet, 1997) ;
· La lecture flottante pour faire connaissance avec les
documents à analyser en laissant venir à soi les impressions et
certaines orientations ainsi que pour délimiter le champ
d'investigation, construire l'objet de la recherche (Robert & Bouillaguet,
1997). Nous avons procédé à d'innombrables lectures et
relectures de nos entretiens retranscrits afin de mieux comprendre ce qui
était dit et ce qui voulait être dit. Cet exercice a
été fait tout en se remémorant l'entretien afin de se
souvenir
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et d'intégrer les émotions, la gestuelle ainsi
que les réactions des interviewés ;
· Le repérage des indices et l'élaboration
des indicateurs, où il s'agit de choisir les indices contenus dans le
corpus en fonction des hypothèses (si celles-ci sont
déterminées) et de les organiser systématiquement sous
forme d'indicateurs précis et fiables (Bardin, 1977).
Cette phase nous a permis en pratique de surligner les
différents outils utilisés mais aussi les pratiques de
contrôle de gestion et les particularités dans chaque
entretien.
· La préparation du matériel, où on
accomplit notamment les opérations de découpage du corpus en
unités comparables, de catégorisation pour l'analyse
thématique, ... Il s'agissait pour nous de détacher des parties
d'entretiens de leur tout originel et de les regrouper par idées.
4.2- L'exploitation du matériel
L'opération de catégorisation a consisté
en l'élaboration d'une grille de catégories, c'est-à-dire
des rubriques rassemblant des éléments ayant des
caractères communs sous un titre générique, et en la
classification des données du corpus dans celle-ci. Nous avons
regroupé les informations reçues selon diverses catégories
(Outils utilisés, existence d'un contrôle, absence de
contrôle) que nous définissions au fur et à mesure en plus
de celle déjà définit. Lors de cette phase, les
données brutes sont traitées de manière à
être significatives et valides.
Cette phase de l'analyse de contenu est certainement la plus
intéressante puisqu'elle permet, d'une part, d'évaluer la
prospérité du dispositif, et, d'autre part, la valeur des
hypothèses.
En analyse de contenu, l'inférence est un type
d'interprétation contrôlée lors de laquelle on accomplit
« une opération logique par laquelle on tire d'une ou de plusieurs
propositions (en l'occurrence les données établies au terme de
l'application des grilles d'analyse) une ou des conséquences qui en
résultent nécessairement. Il s'agit donc de justifier la
validité de ce qu'on
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avance à propos de l'objet étudié en
exposant les raisons de la preuve » (Robert & Bouillaguet, 1997). Pour
Bardin, « les résultats acquis, la confrontation
systématique avec le matériel, le type d'inférences
obtenues peuvent servir de base à une autre analyse ordonnée
autour de nouvelles dimensions théoriques ou pratiquées
grâce à des techniques différentes » (Bardin,
1977).
En définitive, cette partie nous a permis de mettre en
avant les particularités du schéma méthodologique que nous
avons choisis, influencé par les schémas méthodologiques
des recherches antérieures ayant une similitude avec notre sujet ; nous
avons également mit un accent sur notre positionnement ainsi que la
vision globale de la méthodologie de notre étude. Il en ressort
que l'approche méthodologique pour laquelle nous avons opté est
qualitative, l'outil de collecte des données choisit est l'entretien
semi-directif et la méthode d'analyse est l'Analyse du contenu
simple.
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CHAPITRE 4 : MISE EN EVIDENCE DES SPECIFICITES DU
CONTRÔLE DE GESTION AU SEIN DES CLUBS DE FOOTBALL PROFESSIONNELS
CAMEROUNAIS
Les recherches ont démontré que la fonction
contrôle de gestion est un outil indispensable au pilotage de la
performance et à la prise de décision dans l'entreprise (Anthony,
1965). Cependant, d'autres recherches portant particulièrement sur les
clubs sportifs professionnels de football démontrent que cette fonction
est quasi-inexistante (Abi Azar, 2011). Notre étude, les moyens mis en
place ainsi que la méthodologie adoptée ont été
mises en place afin de ressortir les spécificités du
contrôle de gestion au sein des clubs sportifs professionnels de football
camerounais, en s'interrogeant sur le rôle du contrôleur de
gestion. Ce chapitre sera donc dessinée tour à tour à
présenter les résultats de nos entretiens ainsi que la
portée et les limites de notre étude.