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Utilisation de programmes de surveillance de l'environnement dans la prévention des infections associées aux soins. le DAZO®, un outil au service de la performance en matière de bio-nettoyage et de la maitrise du risque infectieux


par Mélanie HOARAU
Université de Nantes - Diplôme Universitaire en Hygiène et Epidémiologie Infectieuse 2022
  

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1.1 Contexte théorique

Depuis maintenant trente ans, une politique active de prévention des infections nosocomiales a été développée dans les établissements de santé. Pour faire suite à la mise en place des Comités de Lutte Contre les Infections Nosocomiales (CLIN) en 1988, une première version des « 100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales » a été publiée en 1992 par le groupe de travail placé auprès du Conseil Supérieur d'Hygiène Publique France (3). Ce document avait pour principal objectif de guider les présidents et membres des CLIN sur leurs missions, mais aussi de mettre en exergue les actions prioritaires à mettre en place. Une seconde version de ce guide a vu le jour en 1999, année durant laquelle le décret n°99-1034 du 6 décembre (4) obligea chaque établissement de santé, public ou privé, à élaborer un programme d'actions de lutte contre les infections nosocomiales et de se doter d'une Equipe Opérationnelle d'Hygiène (EOH). Il a aussi été demandé la mise en place de correspondants en hygiène, médicaux et paramédicaux, dans chaque service ou secteur d'activité, afin de travailler en étroite collaboration avec les EOH dans la mise en oeuvre d'actions visant à prévenir le risque infectieux.

L'infection nosocomiale définie en 1999 comme « toute infection qui survient au cours ou à la suite d'une hospitalisation, qui n'était ni présente ni en incubation à l'admission du patient », a été actualisée en 2007 par le Comité Technique des Infections Nosocomiales et des Infections liées aux Soins (CTINILS). Elle est désormais intégrée dans les Infections Associées aux Soins (IAS), et est considérée comme telle dès lors qu'elle « survient au cours ou au décours d'une prise en charge (diagnostique, thérapeutique, palliative, préventive ou éducative) et si elle n'était ni présente ni en incubation au début de la prise en charge » (5).

La prévention des infections nosocomiales est complexe car ces dernières sont souvent la conséquence de l'intrication de plusieurs facteurs de risque. S'il est rarement possible de maitriser tous les facteurs de risque liés aux patients, il est toutefois possible, voire primordial, de s'attacher à la prévention des risques en lien avec la qualité des soins et la maitrise de l'environnement hospitalier. Cette gestion du risque infectieux s'inscrit dès lors dans une démarche systémique de gestion globale des risques. La prise en charge des patients à l'hôpital se réalise au sein d'un système de santé impliquant des interactions complexes et des rapports humains inhérents au domaine des soins.

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Aujourd'hui, il n'est plus à démontrer que la transmission d'agents pathogènes par différents vecteurs peut être à l'origine d'infections acquises en établissement de santé. Bien que les microorganismes soient issus de quatre grandes familles, les bactéries et les virus restent ceux majoritairement responsables des infections associées aux soins. Les deux types de bactéries les plus fréquemment retrouvées sont les cocci gram positifs (staphylococcus et streptococcus) et les bacilles gram négatifs (acinetobacter, pseudomonas, klebsiella).

En comprenant le cycle de l'infection, il apparait évident que la prévention et le contrôle des infections passe par la maitrise de mesures simples telles que le lavage des mains, le port des équipements de protection individuelle ou encore l'entretien des locaux (Cf. figure 1).

Figure 1 : Cercle vicieux de la transmission d'infections
Source : Brochure EMCOMPASS - Rendre Visible l'invisible

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Figure 2 : Survie des agents pathogènes sur les surfaces environnementales
Source : Brochure EMCOMPASS - Rendre Visible l'invisible

Dans certaines conditions qui leur sont propices (température, humidité, type de surface...), les micro-organismes peuvent vivre de quelques heures à plusieurs jours (Cf. figure 2). C'est ainsi que les patients et professionnels exposés à ces agents pathogènes présents dans l'environnement peuvent se coloniser et/ou s'infecter. L'entretien de l'environnement, au sein des précautions « standard » représente donc une réelle action dans la prévention des transmissions croisées (6-7). Dans son livret « Surveiller et Prévenir les infections associées aux soins » publié en septembre 2010 (8), la SF2H reprend, entre autres, un ensemble de recommandations relatives à l'hygiène des locaux (R60 à R63) dans son chapitre « Environnement et circuits ». Ces dernières ont été reprises et étayées dans le guide de l'entretien des locaux, publié en novembre 2017 par le CPIAS Occitanie (9) qui définit le nettoyage comme une opération d'entretien permettant d'éliminer des surfaces les déchets, souillures particulaires, biologiques, organiques ou liquides à l'aide d'un détergent afin d'assurer une propreté visuelle. Ce procédé est possible grâce à la combinaison de différentes variables que sont : l'action mécanique, l'action chimique, la température et le temps d'action. Il en résulte alors une propreté macroscopique, indispensable à l'étape de désinfection.

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Le nettoyage est à différencier du bio-nettoyage qui lui permet de réduire la contamination bactériologique des surfaces. Il est obtenu par une combinaison d'un nettoyage, de l'évacuation de la salissure et de produits utilisés, et de l'application d'un désinfectant. L'entretien des locaux en établissement de santé, alliant nettoyage et désinfection, contribue ainsi au confort du patient, à la sécurité des soins et à la maitrise du risque infectieux par réduction des réservoirs environnementaux dont le rôle n'est pas à négliger dans la transmission croisée.

Par ailleurs, l'entretien des locaux en établissement de soins se réalise selon une classification de niveau de risque infectieux qui tient compte de la diversité des locaux et du type d'activité pratiquée (Cf. tableau 1). Elle permet ainsi de définir la fréquence d'entretien et d'adapter le choix des méthodes, matériels et produits. De plus, il est à noter qu'en cas d'épidémie (IRA, GEA, BMR/BHRe, diarrhée à Clostridium Difficile...), l'entretien des locaux doit être renforcé par un entretien pluriquotidien avec si nécessaire l'utilisation de produits spécifiques.

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Tableau 1 : Classification des locaux pour les établissements de santé

Quelles que soient les méthodes et techniques utilisées, l'entretien et la désinfection des locaux fait partie de la démarche qualité des établissements de santé. Cela implique donc la nécessité de mettre en place des procédures, de mettre à disposition les matériels et produits adaptés mais aussi de disposer de professionnels qualifiés et formés au bio-nettoyage. Les contrôles de l'environnement permettent d'évaluer la qualité de la prestation « entretien des locaux » mais aussi d'évaluer les besoins en sensibilisation / formation des professionnels.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld