2.1.1.2 Ecologie du Milicia excelsa
Les travaux de Daînou (2012) ont
révélé que Milicia excelsa se rencontre dans la
forêt décidue, semi-décidue ou sempervirente, primaire ou
secondaire. On le trouve souvent dans des forêts galeries et des
îlots de forêt ou à l'état isolé dans les
régions de savane, et il subsiste parfois à l'état
isolé dans les anciennes zones cultivées. On le trouve
généralement jusqu'à 1200-1500 m d'altitude, mais on l'a
trouvé jusqu'à 4500 m d'altitude sur le mont Kilimandjaro en
Tanzanie. En Afrique de l'Ouest, Milicia excelsa pousse dans des
régions ayant une température moyenne annuelle de 25-35°C et
une pluviométrie annuelle moyenne de 1150-1900 mm Il est
considéré comme une essence pionnière exigeant une
lumière intense et incapable de supporter une ombre épaisse. Le
caractère héliophile strict de Milicia excelsa
devrait être toutefois nuancé, Agyeman et al, (1994)
rapportent que les meilleurs rythmes de croissance des juvéniles d'iroko
s'observent à 42 % de la radiation solaire maximale, durant les
quatre premiers mois de vie des plantules. Par ailleurs, la survie des
juvéniles de 13 mois d'âge ne serait pas affectée par
des taux de radiation solaire compris entre 2 et 37 % (Nichols et
al., 1999). On peut ainsi supposer que des plantules d'iroko puissent
persister pendant un certain temps dans les sous-bois forestiers peu denses.
Néanmoins, le fait que la régénération naturelle
semble plus abondante en milieux ouverts que sous canopée (Tondeur,
1939) et que la structure diamétrique soit mieux
équilibrée en zones peu fermées tend à attester
d'un besoin important en lumière à un stade donné. La
période seuil de sa tolérance à l'ombrage demeure
toutefois inconnue à l'heure actuelle. Dans une jeune forêt
secondaire, par exemple, il ne supporte pas la concurrence des lianes et des
arbustes.
Bien que Milicia excelsa pousse sur une large
variété de sols, il est exigeant en la fertilité du sol,
surtout en ce qui concerne la présence de Potassium et du Phosphore
(Dainou, 2003). Il est considéré comme un indicateur de sol
fertile convenant à la culture. Il préfère des sols bien
drainés, et ne tolère pas les sols engorgés.
2.1.1.3 Anatomie du Milicia excelsa
Milicia excelsa a une anatomie complexe. Plusieurs
éléments concourent à l'organisation de l'anatomie de
l'espèce. Selon la description anatomique du bois par le code (IAWA):
les cernes de croissance sont composés de deux limites de cernes
indistinctes ou absentes , 5 vaisseaux à pores
disséminés; 13 perforations simples; 22 ponctuations
intervasculaires en quinconce; 23 ponctuations alternes en quinconce de forme
polygonale; 27 ponctuations intervasculaires grandes (= 10 ìm); 30
ponctuations radiovasculaires avec des aréoles distinctes; 31
ponctuations radiovasculaires avec des aréoles très
réduites à apparence simples. Les ponctuations rondes ou
anguleuses sont regroupées en 32 ponctuations radiovasculaires avec des
aréoles très réduites à apparence simple. Les
ponctuations horizontales (scalariformes) à verticales ont un
diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux = 200 ìm.
Les Trachéides et fibres regroupent 61 fibres avec
des ponctuations simples ou finement aréolées ; 66 fibres non
cloisonnées ; 69 fibres à parois fines.
Parenchyme axial sont regroupés en 80 parenchyme axial
circumvasculaire étiré ; 81 parenchyme axial en losange ; 82
parenchyme axial aliforme ; 83 parenchyme axial anastomosé ; 84
parenchyme axial paratrachéal unilatéral ; 85 parenchyme axial en
bandes larges de plus de trois cellules ; 86 parenchyme axial en lignes minces,
au maximum larges de trois cellules. Les inclusions minérales quant
à elles sont représentées par 136 cristaux prismatiques ;
137 cristaux prismatiques dans les cellules dressées et/ou
carrées des rayons ; 141cristaux prismatiques dans les cellules non
cloisonnées du parenchyme axial ; 154 cristal approximativement de
même taille par cellule ou par loge (dans les cellules
cloisonnées)) ; 155 cristaux de deux tailles différentes par
cellule ou par loge.
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