2.1.1.4 Caractéristiques botaniques
Milicia excelsa, nom scientifique de l'Iroko en
français a une classification botanique qui se présente comme
suit :
Règne : Végétal
Embrachement : Tracheobionta,
Ordre : Urticales
Famille : Moraceae
Genre : Milicia
Espèce : excelsa
Les travaux de Dainou (2012) ont montré que les
feuilles ont des couronnes petites avec des sommets aplatit alternés
verts clairs, longues et assez étroites (longueur/largeur = 1,7/1),
limbe oblongue ou à peine cordé avec une pubescence très
fine à la face intérieure, à l'aspect velouté,
douce au toucher y compris les vieilles feuilles, 12 à 22 paires de
nervures secondaires, nervation sur la face inférieure avec des
aréoles rondes, crevassés et présentant de nombreux petits
poils, les pétioles sont longs de 3 à 5 cm. La
particularité foliaire des jeunes juvéniles est
caractérisée par la croissance sympodiale et les feuilles
disposées en deux rangées, la nervure principale est jaune. Le
bois a un duramen jaune brun avec une densité comprise entre 550 et 750
kg/m3. Les inflorescences mâles sont longues de 17 cm en
moyenne et les calices des fleurs femelles sont entourées à la
base d'une collerette dense de longs poils raides, 4 sépales charnus
oblong, concave très épais vers le sommet, garnis de poils courts
et raide sur la moitié supérieure. Ovaire glabre,
atténué à la base, supsitipité, surmonté
d'un style inséré et peu obliquement. Les infructescences ont des
dimensions comprises entre 3 à 5 cm multipliées par 1,5 cm.
Dainou (2012) dans sa thèse a relevé les
caractéristiques botaniques de l'Iroko. L'arbre atteint une hauteur
maximale de 45 à 50 m pour un diamètre de l'ordre de
2,5 m (Ofori, 2007). L'écorce a une teinte allant du gris au brun
foncé et présente des lenticelles jaunâtres. Le tronc
cylindrique et généralement droit est dépourvu de branches
sur une hauteur de 15 à 30 m. Il possède parfois de faibles
empattements à sa base et exsude abondamment un latex blanc
jaunâtre lorsqu'il est entaillé. Chez les arbres adultes, les
racines sont souvent superficielles et proéminentes. La cime a une forme
étalée, avec des branches obliquement ascendantes. Les feuilles,
simples et alternes, sont de forme elliptique à oblongue, mesurant 6
à 20 cm de long pour 4 à 10 cm de large.
2.1.1.5 Reproduction et régénération
naturelle du Milicia excelsa
Grâce aux travaux menés par Dainou (2012) sur la
production et la régénération du Miliciaexcelsa,
il ressort que l'espèce se multiplie principalement par graines. Le
poids de 1000 graines est de 1 à 4 g. Il faut environ 40 kg de fruits
pour obtenir 1 kg de graines. Etant donné que la couleur des
infructescences ne change pas au cours du mûrissement, la maturité
doit être déterminée en coupant l'infrutcescence pour voir
si la pulpe s'est ramollie. Si l'on a récolté sur l'arbre des
infructescences non mûres, il faut les laisser à l'ombre pendant
quelques jours pour qu'elles mûrissent. Il est plus facile de les
récolter sur le sol, mais les graines doivent être extraites avant
que les infructescences commencent à fermenter. On peut séparer
les graines en écrasant les infructescences après les avoir
immergées dans l'eau pendant une journée environ. Les graines
viables coulent dans l'eau et peuvent être aisément
séparées des graines vaines qui flottent. Les graines
fraîches germent normalement bien ; le taux de germination peut
être de plus de 90 % en 4 semaines. Il vaut mieux semer dans les 3 mois
suivant la récolte, car la viabilité des graines
décroît rapidement. Des graines séchées
jusqu'à 8 % de teneur en humidité peuvent être
entreposées pendant au moins un an à 0-5°C.
Les graines sont semées sur une planche de semis, et
les semis sont repiqués dans des pots ou sur des planches de
pépinière 3 semaines après la germination. Environ 4 mois
après le semis les jeunes plants ont environ 30 cm de haut, et sont
prêts à êtrereplanter sur le terrain. Les jeunes plants
supportent bien la transplantation. Au Ghana, des jeunes plants
transplantés durant la longue saison des pluies ont montré une
meilleure croissance que ceux transplantés durant la petite saison des
pluies. Cette croissance meilleure a persisté pendant au moins 9 ans.
Une plantation en peuplement mixte avec Terminalia superba a fourni
une meilleure croissance qu'une plantation en peuplements purs.
Milicia excelsa peut être multiplié
végétativement par boutures de tige et de racine, greffage,
marcottage et culture de tissus in vitro. On a obtenu une multiplication
réussie en employant des boutures provenant d'arbres de 1 et 2 ans.
Du fait de la grande largeur de l'aubier de Milicia
excelsa, les produits d'éclaircie des plantations ont peu de
valeur, c'est pourquoi il est recommandé de planter à larges
écartements. Les perturbations de la voûte forestière
surviennent de manière imprévisible et la disponibilité
des diaspores sur de larges étendues et à tout moment de
l'année est une stratégie reproductive typique des espèces
pionnières (Dalling et al. 2009). Le premier travail
décrivant la phénologie reproductive de l'iroko est celui de
Nyong'o et al. (1994), bien que d'autres indices des
phénophases puissent provenir de l'analyse des herbiers et descriptions
botaniques (Aubréville, 1959 ; Berg, 1977 ; Berg et al., 1984)
ou d'observations ponctuelles (Tondeur, 1939 ; Osmaston, 1965 ;
Ebert, 2004). Globalement, il en ressort que l'iroko tend à fructifier
une fois par an vers la fin de la principale saison sèche, et pour une
durée n'excédant guère un mois. La production de graines
peut être très abondante, même si elle varie fortement d'un
arbre à l'autre (Nyong'o et al., 1994). Les paramètres
influençant les variations de cette production ne sont pas connus, bien
qu'on puisse supposer qu'elle soit régie principalement par :
- les caractères génétiques
intrinsèques de l'arbre (White et al., 2007) ;
- la date de floraison et la synchronisation de la floraison
entre pieds mâles et femelles (Freitas et al., 2008) ;
- la densité de population et l'isolement des individus
(Ricklefs et al., 2005).
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