4.2.3
Défrichements culturaux
4.2.3.1 Agroforêts et
plantations
La culture du café et du cacao a été
introduite par les allemands dès 1888 (Gayibor, 1997) en créant
un village expérimental à Zébé. Mais ces premiers
essais au Nord du cercle d'Aného connurent un véritable
échec. C'est sous la colonisation française que ces cultures
connaitront un véritable essor. Ils ont atteint la plaine du
Litimé dans les années 1914. L'avènement du café et
du cacao dans le Litimé a entrainé l'aménagement de
terrain qui consiste à défricher la forêt. Le sous-bois est
nettoyé à l'aide des outils aratoires comme le coupe-coupe, la
hache. Les troncs des arbustes sont généralement brulés.
Les caféiers et les cacaoyers ne supportent pas l'ombrage. Les paysans
sont obligés de réduire le nombre d'essence de la strate
arborescente susceptible d'agir sur le développement des cacaoyers et
des caféiers. Ainsi, l'iroko qui est une espèce à
recouvrement très important est souvent défriché dans ces
cultures pour permettre leur développement. La plupart des paysans
expliquent les coupes et les défrichements de l'iroko par l'ombrage que
ceux-ci provoquent. Le même phénomène s'observe dans les
plantations de teck, de palmier à huile et de bananerais où les
pieds d'iroko sont également défrichés car affectant le
bon développement de ces plantations. Lors du nettoyage du sous- bois
dans les formations à Agroforêts et plantations des
herbacées, les jeunes individus de Milicia excelsa sont
également défrichés involontairement par certains
paysans.
photo 4: un pied d'iroko
abattu dans une plantation de teck à Kessibo
Cliché Magbenga, 24 septembre 2016
La photo 4 montre un pied de Milicia excelsa abattu
dans une plantation de teck àKessibo. Cette formation contient plusieurs
pieds de Milicia excelsa qui empêchent le bon
développement des tecks, raison pour laquelle le propriétaire
procède à l'exploitation de certains pieds.
Il faut nuancer en disant que Milicia excelsa est
considérée comme une essence qui favorise la fertilisation du sol
et de ce fait favorable au développement des cacaoyers et
caféiers. Lorsqu'ils sont parsemés, ils favorisent plutôt
le développement de ces derniers.
4.2.3.2 Défrichement pour
l'implantation des Cultures vivrières
Vers la fin de la saison sèche, le champ est
préparé ; cette préparation consiste à couper
les herbes, les arbustes et les arbrisseaux et à tuer les gros arbres
soit en pratiquant de profondes entailles dans le tronc, soit en les brulant
à feux. Ensuite on passe au brûlis des herbes et des branchages
qui laissent sur le sol des cendres. Ces dernières serviront de
fertilisant pour le champ. Ces pratiques entrainent la destruction du
Milicia excelsa. Les défrichements pour l'implantation des
cultures vivrières touchent plus les jeunes plants que les adultes car
les adultes sont souvent conservés par les paysans.
En ce qui concerne les défrichements culturaux, il
ressort que le défrichement pour l'implantation des cultures
vivrières est plus prononcé que le défrichement dans les
agroforêts et plantations.
Figure 15: Type de culture
agissant sur la dégradation du Milicia excelsa
Source : Travaux de Terrain
La figure 15 montre que l'implication des cultures
vivrières dans les défrichements culturaux est de l'ordre de 60 %
contre 28 % pour les agroforêts à café-cacao et 12 % pour
les plantations.
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