4.2.1.3 Produits forestiers non
ligneux issus du Milicia excelsa
L'essentiel de l'exploitation du Milicia excelsa est
utilisé pour la production du bois d'oeuvre, cependant, une autre forme
d'exploitation moins importante concerne la récolte des produits
forestiers non ligneux issus du Milicia excelsa. Cette forme
d'exploitation intervient dans le traitement de quelques maladies et dans les
rites traditionnels. Les parties concernées dans la récolte des
produits forestiers non ligneux sont : les écorces, la
sève, les feuilles. Les racines (ligneuses) sont également
utilisées dans le traitement des maladies.
Les enquêtes menées auprès des populations
ont révélé que les racines d'iroko permettent de
guérir certaines maladies de plaies. Les racines d'iroko
associées à certaines plantes peuvent également provoquer
l'avortement.
Les écorces de l'iroko sont reconnues par certains
paysans dans le traitement des maux de ventre, du paludisme, contre
l'infertilité féminine. Un mélange des écorces
d'iroko et d'autres plantes permettent de produire des antibiotiques.
La sève d'iroko est utilisée pour traiter
l'abcès, les cas de panaris, les blessures.
photo 3: un pied d'iroko
écorcé pour prélever la sève à
Tomégbé
Cliché Magbenga, 24 septembre 2016
La photo 3 montre un pied de Milicia excelsadont le
tronc est écorcé dans le but de prélevé la
sève.
Figure 13: Proportion
d'utilisation dans le traitements des maladies
Source : Travaux de terrain
Parmi les produits forestiers non ligneux issus de l'iroko, la
sève est la partie la plus utilisée (50,79 % des
enquêtés), suivies des écorces (12, 70 %), les feuilles
(4,76 %) et les racines (3,97 %) (Figure 13).
Ces faibles pourcentages témoignent de la
méconnaissance de la population ou du non intérêt qu'elle
accorde aux autres parties de l'Iroko. Seules quelques personnes ressources
détiennent des connaissances sur les produits forestiers non ligneux, il
s'agit des herboristes et des personnes de troisième âge. Pour la
plupart des habitants l'utilisation la plus connue du Milicia
excelsaest la production du bois d'oeuvre.
Un solide sous forme de cailloux se retrouve quelquefois dans
l'aubier de l'iroko, il joue un rôle magico-religieux. Il permet de se
protéger contre les mauvais esprits. Ce solide est mis dans l'eau pour
laver les nouveaux nés, ceci permet une purification de ces derniers.
4.2.2
Feux de végétation
Avec la découverte du feu au paléolithique,
l'homme est arrivé à mieux maitriser son environnement. Cependant
le feu a été et demeure un facteur de destruction quand il
échappe à tout contrôle. Lors de la préparation des
champs, les paysans font brûler les branchages qui fertilisent le sol par
leurs cendres. Le feu est aussi utilisé pour brûler les herbes
sèches des savanes pour faciliter la mise en place du pâturage par
la régénérescence des herbes fraiches. Les feux de
végétation contribuent à la dégradation du
Milicia excelsa. En saison sèche, les feux de
végétation parcourent les formations de la plaine du
Litimé, ils tuent principalement les jeunes plants et quelques adultes
dont les troncs sont écorcés. Ces feux peuvent être
volontaires ou involontaires, d'origine anthropique ou naturelle. Ils sont
volontaires lorsqu'ils sont provoqués intentionnellement par les hommes
dans le cas des défrichements culturaux. Les feux involontaires sont
caractérisés par l'activité de certains animaux comme les
phacochères. Les investigations menées auprès des paysans
ont permis d'estimer les proportions de la dégradation des pieds
juvéniles et adultes par les feux de végétation.
Figure 14: Proportion des
feux de végétation sur la dégradation des adultes et
jeunes plants d'iroko
L'impact des feux de végétation dans la
dégradation des jeunes plants est de l'ordre de 87,30 % contre 12,70 %
pour les adultes (Figure 14).
|