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Menaces anthropiques sur milicia exelsa. (welw) c.c berg dans la plaine du Litime (sud-ouest Togo)


par Hala MAGBENGA
Université de Lomé - Master 2016
  

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4.2 Les principaux facteurs de Vulnérabilité du Milicia excelsa dans la plaine du Litimé

Les résultats de la première partie portant sur le potentiel du Milicia excelsamontrent un déclin de l'espèce. Cette baisse est due à une pression sans cesse croissante exercée par les hommes. La pression humaine s'explique par trois principaux facteurs qui sont l'exploitation des essences, les feux de végétation et les défrichements culturaux.

4.2.1 L'exploitation du Milicia excelsa

Dans la plaine du Litimé Milicia excelsa est surexploité à cause de la qualité de son bois et de sa valeur marchande. L'exploitation des produits de sciages est plus importante. Les exploitants opèrent légalement par la demande des permis de coupes au Ministère de l'environnement et des ressources forestières ou illégalement à travers une exploitation anarchique. D'autres formes d'exploitation s'observent par la fabrication du charbon du bois, le bois chauffe et la récolte des produits forestiers non ligneux.

4.2.1.1Part de l'exploitation de l'iroko par rapport aux autres bois d'oeuvres

Dans les années 1970 et 1980, Milicia excelsa était la principale espèce exploitée comme boisd'oeuvre, mais à partir des années 1985 une paupérisation suite à la baisse de la production des cacaoyers et l'introduction de la tronçonneuse venue du Ghana obligent les paysans à se tourner vers l'exploitation du bois d'oeuvre. Cette situation a provoqué une exploitation abusive de Milicia excelsa. Aujourd'hui, l'espèce est vulnérable et les exploitants sont obligés de se tourner vers d'autres essences comme Antiaris africana, Ceiba pentendra, Cola gigantea, Terminalia superba etc.

Figure 10: Essence de bois d'euvre les plus exploitées dans le Wawa

Source : Direction régionale de l'environnement et des ressources forestières d'Atakpamé ,2014

La figure 10 présente les essences de bois d'oeuvre les plus exploitées dans la préfecture de Wawa en 2014. Antiaris africana est l'essence la plus exploitée (162 pieds) suivi de Cola cordifolia (116 pieds), Milicia excelsa (35 pieds) ne vient qu'en quatrième position. Cette position de Milicia excelsa dans l'exploitation des essences de bois d'oeuvre s'explique par la vulnérabilité de l'espèce dans le milieu

4.2.1.2 Produits de bois d'oeuvre dérivés du Milicia excelsa

Le tronc de Milicia excelsa sert à produire toutes sortes de produits de sciages, il s'agit des planches, des chevrons à divers calibres et des madriers.

Figure 11: Les différentes formes de sciages dans le Litimé

Source : Travaux de terrain

D'après les enquêtes menées auprès des exploitants, les planches (90%) et les chevrons (80%) sont les formes les plus produites. Auparavant les grumes et les madriers était également produits et destinés à l'exportation à l'étranger, aujourd'hui à cause de la vulnérabilité de l'espèce ces deux formes ne sont plus produites (Figure 11).

Une partie de la production est utilisée par la population locale pour satisfaire leurs besoins en constructions et en bien mobiliers. Cette consommation locale se traduit par la présence de plusieurs ateliers de menuiserie dans les localités. Cependant la plus grande partie de la production est exportée vers l'intérieur du pays en direction des villes principales comme Kara, Atakpamé, surtout vers Lomé la capitale. L'explosion démographique de ces villes a entrainé une augmentation des besoins en bois d'oeuvre et service. Il faut souligner que le Limité qui est un secteur frontalier du Ghana reçoit une partie de la production des produits de Milicia excelsa.

L'iroko est l'essence la plus préférée parmi les bois d'oeuvres. Les enquêtes auprès des populations ont montré que l'iroko est un bois de qualité. Les chevrons d'iroko utilisés pour la toiture permettent à ces toits de perdurer dans le temps. Les habitants ont montré des toits couvert d'iroko depuis les années 1950 et qui reste encore dans un bon état jusqu' aujourd'hui. L'iroko a également des bois très jolis qui résistent aux termites.

photo 2: produit de sciage de l'iroko

Cliché Magbenga, 24 septembre 2016

Au-delà de l'exploitation du bois d'oeuvre, les résidus et les branches de l'iroko sont également utilisés pour la fabrication du charbon de bois et comme bois de chauffe. Le charbon de bois fait à base du Milicia excelsa est dur donc plus économique que le charbon d'autres espèces.

Figure 12: Forme d'utilisation du Milicia excelsa

Source : Travaux de terrain

La figure (12) montre que l'exploitation du bois d'oeuvre est la première forme d'utilisation du bois de Milicia excelsa (100 % des enquêtés). Ensuite viennent le bois de chauffe (95 % des enquêtés) et le charbon de bois (85 % des enquêtés) qui sont produits à travers les résidus.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore