4.2
Les principaux facteurs de Vulnérabilité du Milicia excelsa dans
la plaine du Litimé
Les résultats de la première partie portant sur
le potentiel du Milicia excelsamontrent un déclin de
l'espèce. Cette baisse est due à une pression sans cesse
croissante exercée par les hommes. La pression humaine s'explique par
trois principaux facteurs qui sont l'exploitation des essences, les feux de
végétation et les défrichements culturaux.
4.2.1
L'exploitation du Milicia excelsa
Dans la plaine du Litimé Milicia excelsa est
surexploité à cause de la qualité de son bois et de sa
valeur marchande. L'exploitation des produits de sciages est plus importante.
Les exploitants opèrent légalement par la demande des permis de
coupes au Ministère de l'environnement et des ressources
forestières ou illégalement à travers une exploitation
anarchique. D'autres formes d'exploitation s'observent par la fabrication du
charbon du bois, le bois chauffe et la récolte des produits forestiers
non ligneux.
4.2.1.1Part de l'exploitation de
l'iroko par rapport aux autres bois d'oeuvres
Dans les années 1970 et 1980, Milicia excelsa
était la principale espèce exploitée comme boisd'oeuvre,
mais à partir des années 1985 une paupérisation suite
à la baisse de la production des cacaoyers et l'introduction de la
tronçonneuse venue du Ghana obligent les paysans à se tourner
vers l'exploitation du bois d'oeuvre. Cette situation a provoqué une
exploitation abusive de Milicia excelsa. Aujourd'hui, l'espèce
est vulnérable et les exploitants sont obligés de se tourner vers
d'autres essences comme Antiaris africana, Ceiba pentendra, Cola gigantea,
Terminalia superba etc.
Figure 10: Essence de bois
d'euvre les plus exploitées dans le Wawa
Source : Direction régionale de l'environnement et
des ressources forestières d'Atakpamé ,2014
La figure 10 présente les essences de bois d'oeuvre les
plus exploitées dans la préfecture de Wawa en 2014. Antiaris
africana est l'essence la plus exploitée (162 pieds) suivi de
Cola cordifolia (116 pieds), Milicia excelsa (35 pieds)
ne vient qu'en quatrième position. Cette position de Milicia
excelsa dans l'exploitation des essences de bois d'oeuvre s'explique par
la vulnérabilité de l'espèce dans le milieu
4.2.1.2 Produits de bois d'oeuvre
dérivés du Milicia excelsa
Le tronc de Milicia excelsa sert à produire
toutes sortes de produits de sciages, il s'agit des planches, des chevrons
à divers calibres et des madriers.
Figure 11: Les
différentes formes de sciages dans le Litimé
Source : Travaux de terrain
D'après les enquêtes menées auprès
des exploitants, les planches (90%) et les chevrons (80%) sont les formes les
plus produites. Auparavant les grumes et les madriers était
également produits et destinés à l'exportation à
l'étranger, aujourd'hui à cause de la vulnérabilité
de l'espèce ces deux formes ne sont plus produites (Figure 11).
Une partie de la production est utilisée par la
population locale pour satisfaire leurs besoins en constructions et en bien
mobiliers. Cette consommation locale se traduit par la présence de
plusieurs ateliers de menuiserie dans les localités. Cependant la plus
grande partie de la production est exportée vers l'intérieur du
pays en direction des villes principales comme Kara, Atakpamé, surtout
vers Lomé la capitale. L'explosion démographique de ces villes a
entrainé une augmentation des besoins en bois d'oeuvre et service. Il
faut souligner que le Limité qui est un secteur frontalier du Ghana
reçoit une partie de la production des produits de Milicia
excelsa.
L'iroko est l'essence la plus préférée
parmi les bois d'oeuvres. Les enquêtes auprès des populations ont
montré que l'iroko est un bois de qualité. Les chevrons d'iroko
utilisés pour la toiture permettent à ces toits de perdurer dans
le temps. Les habitants ont montré des toits couvert d'iroko depuis les
années 1950 et qui reste encore dans un bon état jusqu'
aujourd'hui. L'iroko a également des bois très jolis qui
résistent aux termites.
photo 2: produit de sciage de
l'iroko
Cliché Magbenga, 24 septembre 2016
Au-delà de l'exploitation du bois d'oeuvre, les
résidus et les branches de l'iroko sont également utilisés
pour la fabrication du charbon de bois et comme bois de chauffe. Le charbon de
bois fait à base du Milicia excelsa est dur donc plus
économique que le charbon d'autres espèces.
Figure 12: Forme
d'utilisation du Milicia excelsa
Source : Travaux de terrain
La figure (12) montre que l'exploitation du bois d'oeuvre est
la première forme d'utilisation du bois de Milicia excelsa (100
% des enquêtés). Ensuite viennent le bois de chauffe (95 % des
enquêtés) et le charbon de bois (85 % des enquêtés)
qui sont produits à travers les résidus.
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