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Menaces anthropiques sur milicia exelsa. (welw) c.c berg dans la plaine du Litime (sud-ouest Togo)


par Hala MAGBENGA
Université de Lomé - Master 2016
  

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3.2.3 Caractéristiques de la population

A l'image de la plupart des populations des pays sous-développés, la population de la plaine du Litimé est une population extrêmement jeune. D'après Kokou (2014), les moins de 15 ans représentent 50,61% de la population totale. Tandis que la population vieille de plus de 60 ans ne représente que 5,37 % de la population totale. La proportion importante des jeunes dans la plaine du Litimé s'explique par la polygamie, les mariages précoces, de l'analphabétisme féminin et des croyances religieuses (Kokou, 2014). Tous ces facteurs se traduisent par une forte natalité. Cependant il faut souligner que la proportion des jeunes d'âge compris entre 18 et 35 ans diminue à cause du phénomène de migration qui oblige ces jeunes à quitter le milieu en direction des grandes villes du pays comme Lomé, Kpalimé, Atakpamé et même au-delà des frontières du Togo à la recherche des meilleures conditions de vie et de travail. Le Litimé présente une répartition hétérogène de sa population. La plupart des habitants se retrouvent dans les fermes, hameaux et village. Badou est le seul centre urbain du milieu et concentre une population estimée à 20433 habitants en 2010.

3.2.4 Activités économiques

3.2.4.1Agriculture

L'agriculture est la principale activité du milieu, elle occupe plus de 80 % des actifs. Elle est marquée par l'exploitation des cultures de rentes qui sont le café et le cacao. Le cacao la première culture de rente a longtemps fait la renommée du peuple Akposso. Les planteurs ont immortalisé leur richesse tirée du cacao par la construction des biens immobiliers. Quant au café il se développe plus sur les versants et sur le plateau. La variété la plus cultivée est le café robusta. Ces cultures ayant longtemps bénéficiées des conditions favorables du milieu, sont en déclin depuis les deux dernières décennies pour plusieurs raisons :

- La grande saison sèche entre les années 1982-1983 ;

-Le départ des Kabyè métayers lors des troubles sociopolitiques des années 1990 ;

-La destruction des plantations imposées par le SRCC pour introduire de nouvelles variétés précoces ;

- L'état des plantations de plus en plus âgées et moins productives.

Aujourd'hui les cultures vivrières prennent de l'ampleur au profit de ces cultures de rentes.

3.2.4.2 Exploitation du bois d'oeuvre

L'abattage des arbres est l'une des grandes causes de la déforestation de la plaine du Litimé. Ce phénomène s'est accentué avec l'usage des tronçonneuses qui a succédé à la scie ordinaire utilisée auparavant. Selon Kouwamé, (2005) un groupe de bûcherons nécessitait plusieurs semaines pour exploiter une grume entière de Milicia excelsa, alors qu'un seul tronçonneur peut faire le même travail en une demi-journée. Cet abatage permet la fabrication de plusieurs types de planches comme les madriers, les planches simples, planches et demie (planche one and half), double planche, chevrons, grumes. Deux préalablesconditionnent l'exploitation du bois d'oeuvre, il s'agit de l'âge et du diamètre de l'arbre à abattre. Ces deux paramètres varient d'une espèce à une autre. A titre d'exemple, au moins un siècle d'âge pour l'iroko et 2 m de diamètre. Des lois régissent également l'exploitation du bois d'oeuvre. Il faut que l'exploitant se fasse délivrer un permis de coupe réglementaire délivré par le ministère de l'environnement et des ressources forestières. Cependant la plupart de cette exploitation est effectuée par des particuliers non agrées qui transgressent la loi malgré les sanctions en cas de délit. L'exploitation anarchique du bois d'oeuvre a pris de l'ampleur à cause des troubles socio-politiques qu'a connus le pays entre les années 1990-1993 entrainant un laisser-aller de la part de la police forestière et des différents organes chargés de la protection des forêts dans la localité et de la corruption des exploitants vis-à-vis des agents forestiers. Deux méthodes sont souvent utilisées dans l'exploitation de l'arbre, soit le propriétaire de l'arbre et l'exploitant se partagent les produits issus de l'exploitation, soit l'arbre est automatiquement vendu à l'exploitant. Pour l'abattage proprement dite de l'arbre, on procède à la section du tronc grâce à une tronçonneuse, l'arbre s'écroule emportant dans sa chute des lianes ou des jeunes arbres des alentours. Une fois étendu sur le sol, il est morcelé en troncs pour la fabrication des planches. Une partie de la production est utilisée par les populations locales, mais la majorité des produits sont convoyés vers les grandes villes comme Lomé, Kpalimé, Atakpamé ou au-delà même des frontières Togolaises.

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