INTRODUCTION
L'ictère néonatal est une pathologie
caractérisée par une coloration jaunâtre des
téguments et des muqueuses consécutives à un excès
de bilirubine dans le sang. Il est visible à partir d'un taux de 70
umol/L de bilirubine (Marc Bellaïche, 2017).
L'ictère peut-être soit à bilirubine libre
(ou non conjuguée) soit à bilirubine conjuguée. La
bilirubine libre est aussi appelée bilirubine indirecte, elle est
liposoluble. La bilirubine conjuguée est hydrosoluble et connue sous le
terme de bilirubine directe. Les ictères à bilirubine libre sont
de loin les plus fréquents en période néonatale en raison
du métabolisme particulier de la bilirubine à cet âge, et
ont un risque de neurotoxicité par la liposolubilité de la
bilirubine libre qui traverse facilement les noyaux gis centraux (Bourillon A.
Pédiatrie, 2003).
Les nouveau-nés présentent très souvent
une hyper bilirubinémie se manifestant par un ictère (coloration
jaune des téguments et des muqueuses), un phénomène
fréquent puisqu'il concerne 60 à 80% des nouveau-nés mais
le plus souvent transitoire. L'absence des complications et l'évolution
spontanément favorable dans la majorité des cas peuvent conduire
à sa négligence. (CORTEY A, 2013)
C'est pourquoi, bien que physiologique, l'ictère
néonatal ne doit pas pour autant être négligé. Il
mérite une attention particulière car il peut relever des
étiologies variées des significations différentes au point
de devenir pathologique, exposant ainsi l'enfant à des complications
neurologiques ou être témoin d'une affection grave dont la
rapidité du diagnostic et de prise en charge conditionne la chance de
succès. (HASSNA Tairan, 2009)
L'ictère est de loin le plus fréquent des
pathologies observées à la période néonatale,
puisque la littérature médicale le rapporte chez environ deux
tiers des nouveau-nés. L'ictère à bilirubine libre
concerne 60% des nouveau-nés à terme et 90% des
prématurés (obladen, 2008).
Le diagnostic clinique de l'ictère est habituellement
facile mais il ne permet pas toujours de juger de son intensité, en
raison d'une sous-estimation fréquente. L'anamnèse reste
fondamentale et doit rechercher des situations à risque ; telles que des
incompatibilités sanguines foeto-maternelles, l'existence d'un contexte
évocateur d'une infection foeto-maternelle, la
prématurité, les antécédents familiaux
d'hémolyse, de traumatisme obstétrical, et l'utilisation de
médicaments. L'appréciation de la gravité doit être
faite aussi sur le plan biologique par la mesure de la concentration de
bilirubine.
Il s'agit d'une manifestation banale au cours de la
première semaine de vie, mais qui peut toutefois atteindre dans certains
cas une intensité telle qu'elle fait courir le risque de l'ictère
nucléaire, une complication de haute gravité, due à la
toxicité de la bilirubine pour le système nerveux. Il ne se
manifeste pas chez les nouveau-nés à terme dont la concentration
de Bilirubine sanguine totale demeure inférieur à 34 umol/L, et
il est très rare si cette concentration ne dépasse pas 42 umol/L.
Au-dessus de ce taux, le risque de toxicité augmente progressivement
(Arieh R, 2008).
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redoutable au niveau mondial est très variable entre
18,1% en Egypte et 1% en Chine (Gamaleldin R, 2011 ; weiy k, 2012). Quelques
rares études existantes ont rapporté une fréquence
intra-hospitalière de 3,7% au Madagascar (Rabesanndratan N, 2011).
En Grande-Bretagne une incidence de 7,1/100 000 cas
d'hyperbilirubinémie libre supérieure à 300 mg/l est
rapportée. Au Danemark un taux de 45/100 000 est retrouvé pour
les nouveaunés (NNE) présentant un taux de bilirubine totale
supérieure à 260 mg/l. Dans ces deux études, le taux
d'ictère nucléaire est proche de 1/100 000 NN ; le même
chiffre a été recensé aux USA (1/100 000 naissances).
(Manning D, 2007 ; Djere JV, 2008)
En France, la fréquence de l'ictère
néonatal est estimée à 60% chez les nouveau-nés
à terme (90% chez le prématuré). Environs 6-10% des
nouveau-nés à terme ont une bilirubinémie > 130 mg/l,
Il constitue 2% à 8% de la fréquentation des services d'urgences
pédiatriques en France (Claude I, 2012)
Au Maroc, elle est estimée à 8.8 % des
hospitalisations pendant 2 ans entre 2002 et 2003 dans le CHU HASSAN II de
Fès et à 25,2 % des hospitalisations au CHU Mohammed VI de
Marrakech entre 2005 et 2006. (Elbaqqali L,2004).
En République Démocratique du Congo (RDC),
Kabamba A. et al rapportent une incidence de 24 cas d'ictères par an,
nettement le double de celle de 12 cas annuels observés par Tady et al
aux cliniques universitaires de Kinshasa (Kabamba MA, 2014 ; Tady MB, 1973).
A Lubumbashi, une étude menée en 2017 avait
révélé une fréquence de l'ictère
néonatale qui s'élevait à 23% au sein de l'hôpital
général provincial de référence Jason sendwe
(Diangienda M, 2017).
A l'heure actuelle, l'ictère néonatal demeure
une pathologie dont la fréquence dans la population est évidente.
Il s'avère à cet effet qu'une attention particulière y
soit accordée enfin d'avoir des éclaircissements précis
sur ladite pathologie. C'est dans cette perspective que nous nous posons les
questions suivantes :
+ Quelle est la fréquence de l'ictère
néonatal à Lubumbashi ?
+ Quelle est la catégorie néonatale la plus
touchée par l'ictère ?
+ Quelle est le type d'ictère néonatal le plus
fréquent ?
+ Quelle est la prise en charge appliquée ?
Voilà les questions auxquelles nous avons hâte de
trouver des réponses adéquates par
de procédures scientifiques.
OBJECTIF GENARAL
La présente étude vise à
déterminer le profil épidémiologique, clinique et
thérapeutique intra hospitalier de l'ictère néonatal.
Pour l'atteinte de l'objectif général, les
objectifs spécifiques ont été définis :
+ Déterminer la fréquence de l'ictère
néonatal à l'HGPR SENDWE,
+ Identifier la catégorie de nouveau-nés la plus
touchée par l'ictère néonatal + Déterminer le
devenir immédiat des nouveau-nés ictériques.
+ Identifier la prise en charge de l'ictère
néonatal à l'HGPR SENDWE.
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METHODES ET TECHNIQUES
Ainsi, pour atteindre les objectifs que nous nous sommes
fixés, nous avons recouru à la méthode descriptive
transversale rétrospective appuyée par la technique d'analyse
documentaire pour collecter les données.
CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix et l'intérêt du présent sujet sont
relatifs à l'incidence la plus élevée des cas
d'ictères néonataux dans notre milieu, ainsi que peu
d'étude qui sont menées jusqu'à présent sur ladite
pathologie.
DELIMITATION SPATIO TEMPORELLE
Nous avons mené nos recherches à l'hôpital
général provincial de référence Jason sendwe sur un
sujet qui s'intitule : « profil épidémiologique, clinique,
et prise en charge de l'ictère néonatal à Lubumbashi
». Cas de l'HGPR JASON SENDWE, de janvier 2020 à décembre
2022.
SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion, le présent
travail renferme en son sein deux grandes parties : la première est
consacrée au cadre théorique, elle traite sur les
généralités ainsi que les notions théoriques sur
l'ictère néonatal. La deuxième consistera en des
considérations pratiques ; elle traite de la présentation du
milieu de recherche, des matériels et méthodes, de la
présentation des données et enfin la discussion des
résultats.
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PREMIERE PARTIE : LES CONSIDERATIONS THEORIQUES CHAPITRE
I : DEFINITION DES CONCEPTS
1.1.Profil : c'est l'aspect ou la représentation
d'une chose.
1.2.Epidémiologie : c'est l'étude
de la fréquence et la distribution des cas d'une maladie dans une
population (OMS, 2009)
1.3.Clinique : la Clinique représente
l'ensemble de méthodes de diagnostic par l'observation directe et sans
l'aide des moyens de laboratoire, du malade alité (Duhamel, 1963)
1.4.Prise en charge : c'est l'action de
prodiguer des soins à une personne présentant une pathologie.
(OMS, 2009)
1.5.Ictère:
L'ictère est une pathologie caractérisée par
une coloration jaunâtre des téguments et des muqueuses
consécutive à un excès de bilirubine dans le sang. Il est
visible à partir d'un taux de 70 umol/L de bilirubine (Marc
Bellaïche, 2017).
1.6.Néonatal : c'est ce qui est relatif
au nouveau-né. Le nouveau-né est compris dans une période
allant de 0 à 28 jours (Bourillon A. Pédiatrie, 2003).
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