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L'importance de la relation à  l'institution dans la professionnalisation des AUESH: l'AESH référent un acteur essentiel


par Marilyne Louis
Université de Bourgogne - Master sciences de l'éducation - Parcours expertise économique et sociale des systèmes éducatifs 2023
  

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2. Quel métier pour quelle nomenclature

En s'intéressant à la nomenclature ROME12 des professions nous pouvons réaliser la difficulté de s'ancrer dans la durée pour ces métiers. Totalement absents de la nomenclature de 1982 et celle de 2003, il faut attendre 2009 où ils apparaissent sous le terme d'aide éducateur:

Figure 1: table de correspondance PCS 2003 ROME-V3 vers fap-2009-3

Et l'intitulé AESH est enfin visible dans l'arborescence principale du Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois (ROME) mise à jour le 20 mars 2018 consultable sur www.data.gouv.fr. Il est à noter que le même code K2104 correspond à plusieurs intitulés, ce qui laisse entendre un réel flou dans les contours de ces métiers (auxiliaire de vie scolaire, accompagnant éducatif et social en milieu scolaire).

25

12 Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois

26

Extrait du document: arborescence principale

Nous pouvons ici faire une parenthèse sur le fait qu'il existe aussi des accompagnants de personnel en situation de handicap (APSH) qui apportent aux enseignants ou personnels de direction et d'encadrement une aide essentielle à la réalisation de leurs tâches quotidiennes. Mais cette recherche est centrée sur l'AESH et non l'APSH.

3. Un AESH ou une AESH ?

Un autre aspect incontournable de ce métier est le pourcentage de femmes qui l'exercent. Selon plusieurs syndicats elles représentent autour de 92 % des AESH. Selon la CGT, les faibles quotités, les qualités d'empathie des métiers du soins ont contribué à cette « genrisation » du métier13.

Dans le rapport de situation comparée relatif à l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes publié en 2020 par la DEPP14 l'inégalité de représentation des sexes est évident comme le montre cet extrait de la page 29 :

13 https://educ-action-lor-cgt.fr/wp-content/uploads/2021/11/Fiche-militante-Egalite-Femme-Homme.pdf

14 Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance

27

Figure 2: effectifs AESH et AED

4. AESH : un métier pluriel

En se référant au dernier texte en vigueur c'est à dire la circulaire n° 2019-090 du 5-6-2019 relative au « Cadre de gestion des personnels exerçant des missions d'accompagnement d'élèves en situation de handicap (AESH) » qui complète la circulaire n° 2017084 du 3-5-2017 de 2017, les diverses missions des AESH s'établissent dans divers champs:

- dans les actes de la vie quotidienne (aide à prise de repas, aide à la toilette...)

- dans l'accès aux apprentissages

- dans les activités de la vie sociale et relationnelle

Il n'existe pas à proprement parlé de référentiel national des AESH, mais certaines académies ont pris le parti d'en établir. C'est le cas de l'académie de Reims. D'après le

28

« Référentiel d'emploi de la fonction d'AESH : Accompagnant d'Élèves en Situation de Handicap » (Annexe 1) les fonctions se définissent ainsi :

« Fonctions dans le champ de l'aide humaine :

- participe, sous la responsabilité des professionnels compétents, à la mise en oeuvre de l'adaptation de l'environnement matériel et physique de l'élève.

- apporte une aide compensatrice selon les besoins identifiés (hygiène, confort, déplacement, communication, sécurité...).

- contribue à la sécurité de l'élève, et intervient en cas de nécessité en application des consignes de sécurité spécifiques du milieu considéré.

- aide l'élève, le cas échéant et sous contrôle, dans la manipulation d'outils pédagogiques ou d'aides techniques.

- observe et rend compte des éventuels décalages entre les besoins exprimés dans le projet et les réalités du quotidien.

- réagit de manière adaptée à des situations d'urgence ou de conflit et avertit immédiatement les responsables concernés.

Fonctions dans le champ de la socialisation :

- favorise la mise en confiance de l'enfant et de son environnement par une présence active et discrète et des comportements adaptés.

- repère les situations qui sont susceptibles des créer des obstacles à une relation.

- incite l'élève suivi à réaliser des activités avec d'autres élèves, en proposant éventuellement des moyens adaptés. - favorise les échanges directs, collectifs ou privilégiés, entre l'élève et ses pairs, ainsi qu'avec les adultes.

- favorise la prise d'expression et de parole de l'enfant.

- valorise les activités effectuées en autonomie ou en coopération avec d'autres élèves.

Fonctions dans le champ de l'éducatif :

- participe à l'animation des activités conduites par l'enseignant.

- contribue au soutien de l'élève dans la compréhension et dans l'application des

29

consignes du travail pédagogique, en utilisant les supports adaptés.

- encourage et sécurise l'élève dans le travail à mener.

- fait part à l'enseignant de ses observations relatives au travail de l'élève accompagné.

Fonctions dans le champ relationnel :

- s'approprie les objectifs définis par le projet personnalisé de scolarisation.

- participe, s'il y est invité, à toutes les réunions concernant l'élève.

- ses contacts avec les professionnels se font sous le contrôle de l'enseignant, en accord

avec la famille. - analyse en équipe ses expériences et ses difficultés.

- participe à l'information de la famille sur les points marquants de la vie quotidienne du

jeune.

- veille à préserver la relation de confiance établie avec l'élève.

- participe à l'évaluation et à l'évolution des pratiques professionnelles des AESH.

- est soumis au devoir de réserve dans l'exercice de ses fonctions. »

Dans le référentiel du diplôme d'état d'Accompagnant éducatif et social il est précisé:

« la mission de l'accompagnant éducatif et social consiste à faciliter, favoriser et participer à l'autonomie des enfants, adolescents et des jeunes adultes en situation de handicap dans les activités d'apprentissage, et les activités culturelles, sportives, artistiques et de loisirs. Il inscrit obligatoirement son intervention en complémentarité, en interaction et en synergie avec les professionnels en charge de la mise en oeuvre du projet personnalisé du jeune et la famille. »

Il paraît clair que les missions de l'accompagnant éducatif et social spécialité école inclusive correspondent à celle du référentiel AESH néanmoins certains points manquent de précision sur le cadre: par exemple « participe à l'information de la famille sur les points marquant de la vie quotidienne du jeune ».

Dans le livret d'accueil des AESH de l'école de la confiance, page 12 dans le paragraphe « relation aux familles », il est inscrit « les relations avec la famille s'établissent

30

dans le cadre institutionnel de l'école, lors de temps formalisés. Sous l'autorité de l'ensei-gnant et avec son accord, les AESH peuvent échanger avec la famille de l'élève, dans la limite de leurs prérogatives et dans le respect de l'obligation de discrétion professionnelle.»

Les parents attendent souvent un bilan de la journée lorsqu'ils viennent chercher leur enfant, mais ce temps semble contradictoire avec le cadrage du livret d'accueil. Certaines autres anomalies mériteraient d'être relevées mais nous nous en tiendrons là pour l'instant, le but étant de montrer que les interprétations des missions de l'AESH peuvent diverger.

Nous venons de voir qu'il existe une disparité dans les documents présentés par les académies, nous allons voir maintenant qu'il existe aussi des différences dans leur manière de recruter les accompagnants.

5. Des procédures de recrutement variées:

Outre les offres diffusées par le Pôle Emploi du secteur, les académies sur leur site Internet diffusent les annonces de recrutement. Une fois de plus la procédure ne semble pas uniforme à toutes les académies comme nous allons le voir dans les exemples suivants:

- sur le site de l'académie de Versailles il est demandé de téléphoner pour candidater :

31

- sur le site de l'Inspection académique du Lot15 il est demandé aux candidats d'envoyer par mail à la responsable relation humaine de la DSDEN46 les documents suivants:

· un curriculum vitae

· une lettre de motivation

· la photocopie du diplôme justificatif

· la photocopie d'une pièce d'identité en cours de validité

- sur le site de Grenoble16, la procédure est plus complexe, il faut remplir une fiche de candidature et passer par le portail SIATEN17(système des agents temporaires de l'éducation nationale) puis joindre :

· une lettre de motivation

· un CV

· une copie de la carte d'identité ou du passeport

· une copie du diplôme

- le site de l'académie de Bordeaux18 suit également cette procédure (sans la pièce d'iden-tité dans les pièces à joindre), et différencie la procédure pour les accompagnants de personnel en situation de handicap (APSH).

- Pour terminer et insister sur la diversité des procédures voilà ce qui est donné sur la page de l'académie de Montpellier19, qui résume bien ce qui a été dit:

« Le recrutement des accompagnants se fait au niveau des Directions des services départementaux de l'Education nationale où un service RH leur est dédié. Si vous êtes intéressés pour devenir Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) dans

15 https://www.ac-toulouse.fr/recrutement-d-aesh-dans-le-lot-126076

16 https://www1.ac-grenoble.fr/article/devenir-aesh-comment-deposer-une-candidature-121847

17 Portail du ministère dédié au recrutement des personnels

18 https://www.ac-bordeaux.fr/accompagnant-des-eleves-personnels-en-situation-de-handicap-aesh-apsh-122399

19 Le recrutement des accompagnants se fait au niveau des Directions des services départementaux de l'Education nationale où un service RH leur est dédié. Si vous êtes intéressés pour devenir Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) dans l'académie de Montpellier, consultez les informations relatives à chaque département (contacts ci-contre).

l'académie de Montpellier, consultez les informations relatives à chaque département (contacts ci-contre). »

Auparavant les recrutements se déroulaient le plus souvent sur des candidatures spontanées aujourd'hui c'est la plupart du temps le pôle emploi qui oriente les demandeurs vers le recrutement20.

Il n'y a donc pas une mais plusieurs manières de recruter les AESH, ce qui ajoute à l'instabilité d'une éventuelle professionnalisation.

Depuis la généralisation des PIAL en 2019 la situation des AESH se serait dégradée: les syndicats sont vent-debout et demandent le retrait immédiat des PIAL, le député François Ruffin médiatise ce métier précaire avec la sortie de son film en 2021 « Debout les femmes ». Le moment est donc arrivé de définir le PIAL et les changements qu'il a engendrés.

32

20 Renseignements obtenus auprès de la secrétaire du pole ASH de la DSDEN du Lot.

33

IV.

Le Pôle Inclusif d'Accompagnement Localisé ou PIAL

 

Les PIAL ont été expérimentés en 2017-2018 dans certains établissements du second degré et généralisés en 2019. Les chefs des établissements en question se sont retrouvés en charge de l'organisation des accompagnements. Le ministère à l'époque (en 2017) ne leur a donné que peu de directives, et leur a demandé de s'appuyer sur un outil d'auto évaluation Qualinclus, qui propose une programmation et une auto évaluation des actions menées pour la gestion du PIAL (Méthode extrait du livret en Annexe2).

Cette mise en place est complexe pour les chefs d'établissement à qui une fois de plus le ministère transfère des compétences et donc des tâches supplémentaires. La création des PIAL se matérialise dans la loi n°2019-791 « pour l'école de la confiance>,, article 25 :

« Des pôles inclusifs d'accompagnement localisés sont créés dans chaque département. Ils ont pour objet la coordination des moyens d'accompagnement humain au sein des écoles et établissements scolaires de l'enseignement public et de l'enseignement privé sous contrat. Ils constituent des pôles ressources à destination de la communauté éducative ; ils associent à cet effet des professionnels de santé et les gestionnaires des établissements et services médico-sociaux mentionnés aux 2° et 3° du I de l'article L. 3121 du code de l'action sociale et des familles. Ces dispositifs visent à mieux prendre en compte les besoins éducatifs particuliers de l'élève en situation de handicap en vue du développement de son autonomie. »

Cette légitimation s'accompagne de la publication d'un vade-mecum qui trace les contours des PIAL, ses objectifs et en détermine les acteurs.

« Les trois grands objectifs du PIAL sont :

· un accompagnement humain défini au plus près des besoins de chaque élève en situation de handicap afin de développer son autonomie et de lui permettre d'acquérir les connaissances et les compétences du socle commun ;

·

34

une plus grande flexibilité dans l'organisation de l'accompagnement humain pour les établissements scolaires et les écoles

· une professionnalisation des accompagnants et une amélioration de leurs conditions de travail. » (vade-mecum)

L'objectif de mieux prendre en compte les besoins de ces élèves est louable mais les PIAL se révèlent surtout un moyen de répondre à l'explosion des demandes, relevées par la cour des comptes dans son rapport « Le recours croissant aux personnels contractuels dans l'Éducation nationale »21 de mars 2018. Ce texte pointe les difficultés supplémentaires posées par la multiplicité des organismes gestionnaires et payeurs, le manque d'uniformité dans les contrats et les formations et le coût de l'augmentation des personnels. La cour préconise que l'accompagnement de ces élèves soit uniquement confié aux AESH, et préconise de donner les moyens de recruter et de former suffisamment les personnels car les chiffres montrent que les besoins continueront d'augmenter.

Figure 3: effectifs AESH

Quant au principaux acteurs le vade-mecum les présente dans cet ordre:

21 Consultable sur http://www.ccomptes.fr/

· 35

Le pilote du PIAL : c'est lui qui organise le Pial ainsi que l'évaluation des AESH - 1er degré : IEN de secteur

- 2nd degré : Chef d'établissement

- Inter-degrés: IEN et/ou chef d'établissement

· Le coordonateur: en général c'est le maître référent de secteur. Au fait des dossier et des besoins il établit les affectations en fonction des notifications, il peut aussi modifier les emplois du temps des AESH si besoin.

· Les AESH en charge de l'accompagnement des élèves.

· L'AESH référent22 :

- « apporte son aide et accepte de mutualiser ses outils et sa pratique professionnelle. Il rassure, conseille et accompagne.

- Cet accompagnement peut se dérouler hors présence de l'élève (lors d'un entretien entre pairs avec ou sans la présence de l'enseignant) ou pendant le temps de classe, en présence de l'élève et de l'enseignant.

- Le pilote ou le coordonnateur du PIAL peut solliciter l'aide de l'AESH référent autant que de besoin. » (Vade-mecum).

· Les partenaires (précisés par des conventions): institutions médico-sociales et professionnels de ce secteur.

Il est à noter un point important: les PIAL sont à géométrie variable ce qui alimente une fois de plus des inégalités de traitement pour les AESH. En effet un PIAL situé en zone urbaine d'une grande ville ne couvrira pas le même territoire qu'en zone rurale. Cela à des répercussions sur la mobilité des AESH qui n'ont pas toujours un moyen de transport.

Un PIAL qui ne comprend qu'un établissement diverge dans sa gestion d'un PIAL

22 Annexe 2 : fiche de poste

qui en compte une vingtaine.

Le nombre d'AESH par PIAL est aussi très fluctuant et en affecte la gestion.

Autre facteur, le fait qu'un PIAL soit inter-degré en comparaison d'un PIAL 1er degré ou 2nd degré ajoute de la complexité aux affectations, les AESH peuvent avoir des heures au primaire, en maternelle, au Lycée, au collège : suivant le niveau, les missions évoluent et cela demande une grande capacité d'adaptation. Les affectations ne respectent pas toujours les voeux de lieu d'exercice des AESH ; cela crée des tensions et une fois de plus le manque de reconnaissance est ressenti. Dans Accompagnement et intégration scolaire Belmont, Plaisance et Vérillon (2006, p.266 et 264) notaient déjà :« Enfin, concernant le statut professionnel des AVS, il paraît contradictoire que, pour assumer une fonction répondant à des besoins reconnus permanents, soient proposés des emplois si peu stables » et « D'une part, les AVS-I affectés au suivi de plusieurs enfants se trouvent souvent intervenir dans des établissements différents. Comment, dans ces conditions, développer avec les équipes éducatives les liens qui sont nécessaires à la collaboration ? »

De cette analyse il est évident que le pilotage du PIAL dépend de sa configuration, et que pour les pilotes la tâche n'est pas la même d'un PIAL à l'autre. Il faut penser également au référent pour lequel l'accompagnement des AESH sera facilité sur un petit PIAL peu étendu alors qu'il deviendra beaucoup plus difficile sur un très vaste PIAL, en considérant le fait que le Référent n'a aucune indemnité de déplacement. Une question émerge sur la manière dont ces personnels vont investir cette nouvelle mission qui s `avère vraiment dense et complexe. Comment vont-ils pouvoir mettre en place un accompagnement efficace uniquement à partir d'une fiche de poste et d'un cadrage de 7 lignes dans un vade-mecum ? Sans aucune formation prévue?

Il est temps de s'imprégner des différentes visions de ce que peut apporter le PIAL.

1. Les apports du PIAL : des divergences d'opinions marquées

a. Le point de vue des syndicats :

36

Dans les processus de professionnalisation, la création de syndicat dédié à la pro-

37

fession est une preuve de l'institutionnalisation de ce corps de métier. Les AESH n'ont pas de syndicat propre, ce sont souvent des syndicats d'enseignants qui ouvrent une section pour les AESH. La plupart émettent des avis et des commentaires très défavorables au sujet des PIAL :

Sud éducation titre un tract du 20 septembre 2021 «PIAL et mutualisation : halte à la mal-traitance ! » , dans lequel il préconise :

· l'arrêt de la mutualisation des moyens et du PIAL

,

· un vrai statut de la Fonction publique avec un temps plein à 24h

· une réelle augmentation de salaire,

· des moyens pour une véritable formation initiale et continue.

Il est nécessaire de modérer certains arguments avancés par ce syndicat. En effet, au sujet des AESH référents, il n'est posé aucun lien hiérarchique dans le vade-mecum. Le référent n'est pas un supérieur mais un pair aidant. Le concept évoqué est celui de l'ac-compagnement, il n'y a pas de fonction dirigeante envers les collègues de prévue.

La maltraitance est souvent reprise chez les autres syndicats : le problème du jeu des chaises musicales imposé aux AESH que les coordonnateurs réaffectent selon les besoins provoque instabilité et malêtre pour les personnels.

Dans un article en ligne23 sur la page du syndicat FO 94 nous retrouvons les mêmes arguments et « Le SNUDI-FO continue d'exiger :

une revalorisation des salaires et la possibilité de contrats à temps complet pour permettre aux AESH de vivre dignement de leur travail ;

4 l'abandon des PIAL et de la politique de mutualisation des moyens ;

23 https://snudifo94.fr/2021/06/generalisation-des-pial-aggravation-des-conditions-de-travail-des-aesh-et-degradation-de-laccompagnement-des-eleves-en-situation-de-handicap/

4

38

la création d'un véritable statut de la Fonction publique pour les AESH ;

4 le recrutement massif d'AESH pour permettre aux élèves ayant des notifications d'être accompagnés à hauteur des besoins. »

Les mêmes revendications se retrouvent chez de nombreux syndicats ; la SGEN-CFDT, nuance en donnant quelques aspects positifs des PIAL, au travers d'une enquête24 menée auprès des AESH :

- les PIAL sont en construction et méritent d'avoir un peu de temps pour être efficaces

- l'AESH référent est un interlocuteur au plus près du terrain

- la possibilité de se faire remplacer rapidement est un avantage pour l'élève accompagné...

Néanmoins les résultats de cette enquête pointent eux aussi les difficultés causées par les réductions des temps d'accompagnement et la multiplication des élèves accompagnés par AESH.

Ces divers constats se retrouvent chez les principaux syndicats de manière plus ou moins virulente. Mais quoiqu'il en soit les difficultés rencontrées restent la conséquence des manques de moyens alloués. Car avec des moyens importants les PIAL seraient vraiment une bonne manière de fonctionner et pourraient apporter de la stabilité aux AESH. L'idéal pourrait ressembler à des personnels rattachés aux établissement d'affectation (qui seraient chacun PIAL) et un volant d'AESH remplaçants (comme cela existe chez les enseignants). Mais actuellement l'objectif du ministère étant de faire des économies, la mise en place chaotique des PIAL ne se fera apparemment pas dans une recherche de qualité de l'accompagnement...

24 https://www.sgen-cfdt.fr/actu/enquete-aesh-le-pial-fortement-mis-en-cause/

39

b. Le point de vue du ministère

Le ministère de l'éducation nationale a une page dédiée25 aux accompagnants d'élèves sur son site Internet, sur laquelle on peut trouver les arguments du bien fondé des PIAL:

· « les PIAL vecteurs d'un meilleur accompagnement pour les élèves en situation de handicap ».

· « Les PIAL apportent une professionnalisation des accompagnants »

· « Les PIAL apportent une amélioration des conditions de travail des accompagnants »

· « Les AESH sont reconnus comme membres à part entière des équipes éducatives »

Selon le ministère la professionnalisation des AESH semble être en

marche et le PIAL est présenté comme un outil efficace et fonctionnel.

c. Le point de vue de l'AESH : nécessité d'une pré-enquête

L'approche du sujet apparaît donc très riche, les références théoriques multiples, les éléments de contextes extrêmement variés; il nous semble primordial de pouvoir circoncire les objectifs et les questionnements de l'étude. Dans cette optique une pré-enquête nous semble nécessaire pour pointer les éléments saillants d'une problématique. Le choix d'un questionnaire faisant émerger des indicateurs clairs pour construire la recherche s'est imposé. En se basant sur les énoncés de la page du site du ministère de l'éducation nous pourrons partir sur une base valide du ressenti des AESH.

25 https://www.education.gouv.fr/les-accompagnants-des-eleves-en-situation-de-handicap-12188

40

d. Le questionnaire de la pré-enquête :

Les questions se voulant simples, à choix multiple, reprennent exactement les phrases de la page du ministère. L'idée de départ a été de construire un questionnaire en ligne, facile à diffuser et permettant une collecte des réponses en fichier xls, pour vérifier la relation entre la vision ministérielle et celle des AESH.

Le voeu de conserver l'anonymat des répondants semblait judicieux pour l'obtention d'un maximum de réponses, il leur est spécifié que le questionnaire ne collecte pas les données et les adresses mails des répondants.

Les répondants sont volontaires, informés du but de l'enquête à savoir « dans le cadre d'une recherche sur la professionnalisation des AESH » dans un texte introductif. Le questionnaire a été diffusé au public de trois manières:

- Par un envoi par mail aux AESH d'un même PIAL du département du Lot: 22 répondants

- Par un post sur les réseaux sociaux à un groupe d'AESH du Lot à l'échelle du département et en l'occurence de l'inspection académique du Lot: 31 répondants

- Par un post sur les réseaux sociaux à un groupe d'AESH à l'échelle national: 305 répondants

Les répondants ne remplissent le questionnaire qu'une fois. Les items:

2. Précisez votre degré d'accord avec l'affirmation suivante: "Les PIALS vecteurs d'un meilleur accompagnement" (Tout à fait d'accord/Plutôt d'accord/ Plutôt pas d'accord/ Pas du tout d'accord)

3. Précisez votre degré d'accord avec l'affirmation suivante: "Les PIALs apportent une professionnalisation des accompagnants" (Tout à fait d'accord/Plutôt d'accord/ Plutôt pas d'accord/ Pas du tout d'accord)

4. Précisez votre degré d'accord avec l'affirmation suivante: "Les PIALs apportent une amélioration des conditions de travail des accompagnants"(Tout à fait d'accord/Plutôt d'accord/ Plutôt pas d'accord/ Pas du tout d'accord)

5. Précisez votre degré d'accord avec l'affirmation suivante: "Les AESH sont reconnus comme membres à part entière des équipes éducatives" (Tout à fait d'accord/Plutôt d'accord/ Plutôt pas d'accord/ Pas du tout d'accord)

6. Avez- vous été accueilli lors de la prise de vos fonctions par le chef d'établissement? (oui/non)

7. Vous a-t-on remis le livret d'accueil à votre arrivée? (oui/non)

8. Un entretien à la famille a-t-il été organisé avant le démarrage effectif de l'accompagnement de l'élève? (oui/non)

9. Pouvez-vous indiquer sur une échelle de 1 à 10 votre sentiment de reconnaissance professionnelle

10. Concernant les formations dans le cadre de votre emploi d'aesh avez vous participé à une formation (60h obliga-toires/FIL26/PAF27/avec enseignant)

11. Vous êtiez lors de votre embauche titulaire de (diplôme aide à la personne/Bac/expérience dans le domaine)

41

Les premières remarques que nous pouvons en tirer:

· Que ce soit à l'échelle du PIAL, du département ou du pays les résultats à la question 2 restent proches dans les proportions observées:

Figure 4: niveau PIAL

Figure 5: niveau département

26 Formation d'Initiative Locale

27 Plan Annuel de Formation

42

Figure 6: niveau national

· Les AESH ont une vision des PIAL beaucoup plus négative que l'institution.

· Une autre remarque que nous pouvons faire c'est la disparité des réponses dans le ressenti de reconnaissance professionnelle.

· L'entretien avec la famille (si l'on considère qu'il permet aux AESH de préparer en amont leur accompagnement et que c'est donc un outil professionnel important) a une incidence sur la reconnaissance professionnelle ressentie par les AESH avec pour le x2 un p = 0,001 pour un ddl de 9. Cet entretien est organisé par l'établisse-ment, il émane donc indirectement de l'institution. Pour les AESH c'est un signe de considération de leur travail, car cette rencontre permet de connaître mieux les difficultés des élèves et d'anticiper leurs réactions. Sans cela les AESH ont le sentiment d'être « parachutés » en classe sans information sur l'accompagnement à pratiquer. C'est un vrai signal de la part de l'institution sur sa volonté de professionnaliser les AESH.

Tables de contingence

Un entretien à la famille a-t-il été organisé avant le démarrage effectif de l'accompagnement de l'élève?

 

Pouvez-vous indiquer sur une échelle de 1 à 10 votre non oui

sentiment de reconnaissance professionnelle

Total

1 29

1

30

2 23

3

26

3 41

2

43

4 39

5

44

5 33

6

39

6 29

10

39

7 24

8

32

8 19

10

29

9 4

4

8

43

Tables de contingence

Un entretien à la famille a-t-il été organisé avant le démarrage effectif de l'accompagnement de l'élève?

Pouvez-vous indiquer sur une échelle de 1 à 10 votre non oui Total

sentiment de reconnaissance professionnelle

10

7

3

10

Total

248

52

300

Tests x2

Valeur ddl p

x2 27.0 9 0.001

N 300

Malgré tout les AESH se sentent comme faisant partie de l'équipe éducative à minima à 60 % alors que plus de la moitié se situe en dessous de 5 sur une échelle de 1 à 10 sur leur sentiment de reconnaissance professionnelle voir annexe résultat pré-enquête. Le manque de reconnaissance semble donc se situer plus au niveau de l'institution que de l'équipe éducative ou de l'établissement. Cela rejoint les résultats de l' enquête AESH:Le PIAL fortement remis en cause > (2021) de la SGEN dont voici quelques témoignages:

« La DSDEN ne prend pas en compte nos souhaits »

« Pour l'instant, ma demande de passer d'un contrat de 21h/semaine à 24h/semaine n'a pas abouti. »

« Aucune considération pour ce que nous sommes et ce que nous pouvons apporter aux élèves. Il y a une gestion des AESH qui est incompréhensible. Nous devrions connaître nos affectations pour les rentrées suivantes en Juin. Nous avons le droit de pouvoir organiser nos vies en fonction de nos emplois du temps. C'est un métier dit « humain » mais qui est remis en question par l'installation des PIAL »

L'invisibilité du métier aux yeux de l'institution apparaît comme un élément essentiel dans la construction d'une problématique de recherche.

2. En conclusion de cet état des lieux: le Rapport 2022 sur

la scolarisation des élèves en situation de handicap

44

Le gouvernement a chargé l'inspection générale des finances et l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche d'un rapport sur l'état de l'école inclusive en France, ayant fait le constat de l'explosion du nombre d'AESH (plus de 125 000 à la rentrée 2021). Le rapport s'accorde avec la revue de littérature sur le fait que ces AESH restent précaires (62 % de quotité pour 800 euros en moyenne par mois) et qu'il est urgent d'uniformiser les contrats (« Proposition n°1 : Basculer progressivement, à compter de 2022, les dépenses de personnel des AESH vers le titre 2 du budget général de l'État en procédant au changement d'imputation budgétaire à l'issue du premier CDD de trois ans »). Si des pistes sur une extension de leur mission aux activités périscolaire (« Proposition n° 10 : Envisager, à l'échelle nationale, les conditions d'une généralisation des AESH en dehors du temps scolaire de la mise à disposition de l'État vers les collectivités locales contre remboursement ») il semble que leur mise en application soit très complexe du point de vue des contrats. Les autres propositions s'orientent sur la formation des partenaires, la communication entre les institutions mais ne sont que très peu orientées sur les AESH, maillon essentiel de l'inclusion. Il y est quand même mentionné « Proposition n° 12 : Développer les modules de formation communs entre AESH et enseignants ».

Pour faire le point sur les freins à une réelle professionnalisation des AESH il faut considé-

rer plusieurs aspects.

a. Sur le plan administratif :

La multiplication des dénominations de la fonction, de la nature des contrats, des différences de traitements et de centres de paiement, de gestions des salaires et toutes les disparités que cela engendre, rendent impossible une stabilisation des personnels et une professionnalisation de ces derniers.

L'apparition du diplôme n'a pas apporté plus de stabilité car rares sont les nouveaux embauchés détenteurs de cette qualification. Les diplômés s'orientent sur des métiers dans le secteur libéral ou prolongent leurs études.

b. Sur le plan de l'accès à l'emploi par les individus :

Dans « d'une transition à l'autre: les auxiliaires de vie scolaire » (2017) Fanette Piocchio détermine trois type d'accompagnants:

·

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les AVS par défaut: ils ont peu d'ancienneté, cet emploi n'est pas leur premier choix mais face au chômage ou à des accidents de parcours de vie, l'entrée dans la fonction s'avérait être la meilleure des solutions. Pour ces personnes cet emploi pourrait devenir une finalité si des améliorations des conditions de travail et de salaire étaient apportées.

· Les AVS de carrière: l'entrée dans ce métier précisément était volontaire pour ces personnes pour qui l'accompagnement tient plus d'une vocation que d'un besoin d'emploi. Elles ont en général au moins 6 ans d'ancienneté et continuent de se former (beaucoup d'autoformation) jusqu'à devenir des « experts » de cet accompagnement. C'est la catégorie la moins nombreuse, voire assez rare.

· Les AVS de transition ou de passage: ici la fonction d'AVS reste temporaire car l'objectif est autre. Cela permet d'avoir une expérience et d'acquérir des compétences ou de financer des études mais ce n'est pas la finalité professionnelle.

Même si certains vont glisser d'une catégorie à l'autre il est important de noter que tout cela est très représentatif des difficultés de cette professionnalisation.

c. Sur le plan de la fonction elle-même :

L'absence de référentiel national, les changements d'affectations demandant sans cesse un réajustement de l'activité, la formation post entrée à l'emploi, le parachutage des AESH directement dans les classes le jour de la rentrée (beaucoup ne rencontrent pas les élèves en amont et ne sont pas aux réunions de prérentrée), ne participent pas à une stabilisation des compétences et une rationalisation des savoirs faire. Il est à noter que si l'AESH au bout de ses deux CCD refuse la proposition de CDI il est considéré comme démissionnaire et n'aura pas droit au chômage; beaucoup se sentent acculés et cette pression est contreproductive.

L'aspect multiforme de l'accompagnement, une diversité accrue des tâches rendent impossible l'établissement de règles et référentiels précis pour ce métier de l'entre deux

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(entre le soin et l'éducatif). L'AESH peine à s'ancrer dans une fonction stable.

Bourdoncle (2000) au sujet des aides éducateurs « Il s'avère cependant que l'activité ou bien plutôt la polyactivité demandée à ces jeunes (une douzaine d'activités repérées, six effectuées en moyenne) est trop morcelée, avec des combinaisons trop diverses pour pouvoir rendre leur action visible et reconnue de tous. Ceci peut rendre difficile la pérennisation de ces emplois sous forme de métier stable, c'est-à-dire, en fait leur professionnalisation ».

d. Sur le plan de l'identité professionnelle:

L'identité professionnelle est pour Perez-Roux (2011) une représentation de soi en tant que professionnel qui se construit et se modifie selon des tensions vécues entre

· l'image que l'individu a de lui-même (soi) et le sentiment que cette image est reconnue par les autres (autrui).

· le besoin de s'affirmer comme individu (continuité) et celui d'appartenir à un groupe professionnel (changement).

La reconnaissance professionnelle ressentie par les AESH diverge selon son origine. Celle venant de l'équipe éducative et des chefs d'établissement semble suffisante, celle venant des familles également. Dans « Étude de la reconnaissance professionnelle des AESH » JURY, COCHETEL et BERGARA confirme ce premier constat:

« De manière synthétique, les résultats de l'étude confirment, sans équivoque, que les AESH perçoivent un fort déficit de reconnaissance de la part de l'Éducation nationale (notamment par contraste avec celle perçue comme venant des personnels de direction ou des enseignant·es) et que celui-ci serait partiellement imputable à leurs conditions de travail. »

Lors de l'étude théorique nous avons vu que l'accompagnement revient souvent comme facteur positif de professionnalisation. L'institution semble vouloir aller dans ce sens. D'autre part les travaux de Belmont, Plaisance et Vérillon (2011) montrent une forte demande des AVS en ce sens: « Ils expriment également le besoin d'un accompagne-

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ment après la formation, qui leur apporterait une aide face aux problèmes auxquels ils sont confrontés sur le terrain (par exemple sous la forme de groupes réguliers d'analyse de pratiques, comme le suggère une AVS). »

Dans « Dynamiques identitaires des accompagnants d'élèves en situation de handicap en voie de professionnalisation » Jérôme Mouille reprend Levin (2001) au sujet de l'importance du soutien et de l'accompagnement: « Il souligne que les réformes échouent souvent dans leurs efforts de modification des pratiques parce que l'accompagnement et le suivi sont négligés sinon occultés ».

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V.

 

Questions, hypothèse, problématique

L'intervention de l'accompagnement dans la reconnaissance professionnelle des AESH apparaît donc comme nécessaire. L'institution semble en accord avec ceci puisque dès 2019 elle recrute des référents pour accompagner les AESH. Un sondage à l'intérieur d'un PIAL fin 2020 montre que les AESH du PIAL n'ont aucune idée des missions du référent, cela ne leur ayant pas été expliqué en amont. Dans le même temps l'absence de formation à la mission de référent, mais aussi de directives claires et d'objectifs définis laissent les référents décideurs de leurs activités. Cela nous suggèrent de nombreuses interrogations sur la construction de la mission de référent et sur l'influence qu'il peut avoir en matière de reconnaissance professionnelle pour les AESH.

La qualité de la communication AESH-Institution est un élément constitutif de la reconnaissance professionnelle des AESH. En effet si les relations sont tendues, difficiles d'accès, l'AESH se sentira peu ou mal considéré. Nous souhaitons montrer que ces difficultés existent et pour cela nous émettons l'hypothèse suivante :

Les demandes en accompagnement des AESH concernent majoritairement des interrogations sur le fonctionnement administratif, l'organisation de l'institution et le cadre de mission.

Si l'institution communique efficacement avec les AESH, que ce soit dans la relation, dans la transmission des « choses à savoir », les droits et devoirs dans les démarches, les actions mais aussi en procurant les éléments indispensables du métier (comme un référentiel par exemple et une formation) alors les AESH se sentent mieux considérés et reconnus professionnellement. Ce qui se lit dans notre deuxième hypothèse:

La qualité de la communication avec l'institution a une influence sur la reconnaissance professionnelle ressentie par l'AESH.

Le référent peut jouer un rôle positif dans cette communication. En devenant un intermédiaire entre la DSDEN et les AESH il lutte contre le sentiment d'invisibilité ressenti

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par ces derniers et optimise ainsi leur reconnaissance professionnelle. Ce qui nous amène à une troisième hypothèse:

Les AESH ayant eu des contacts et un accompagnement par le référent reconnaissent plus l'utilité de sa mission que ceux n'ayant pas eu de contact avec leur référent.

À travers cette première partie, les hypothèses émises et les questionnements posés nous avons vu se construire une problématique de recherche autour de la professionnalisation des AESH.

L'AESH référent comme vecteur de relation à l'institution dans le contexte de l'émergence des PIAL : un élément porteur de reconnaissance professionnelle dans la professionnalisation des AESH.

Le moment est venu d'établir un cadre méthodologique à cette recherche. C'est l'objet de la deuxième partie qui suit.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci