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Pression fiscale et optimisation des recettes budgétaires: contraintes et améliorations


par Aminou Yacouba Amadou
Ecole Nationale de l'Administration et de la Magistrature ENAM Niger - Maitrise en Fiscalité et Domaine 2018
  

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4.1.2 Les contraintes exogènes

Par contraintes exogènes, il faut entendre les facteurs externes influençant négativement la mobilisation des recettes fiscales. Au rang de ces facteurs, on peut citer les prix de transfert (4.1.2.1) et la concurrence fiscale internationale (4.1.2.2).

4.1.2.1 La problématique des prix de transfert

On remarque que les Etats perdent de plus en plus de recettes fiscales en ce qui concerne les impôts sur les bénéfices. En effet, les opérations entre deux entreprises faisant partie du cadre de gestion d'une même entreprise multinationale ont pour effet de réduire les bénéfices de l'une d'entre elles et d'accroitre celui de l'autre. Dans le cas où ces deux entités sont situées dans des pays différents, il en résulte une modification du niveau d'imposition sur les bénéfices payés par les deux entreprises dans ces pays. Cette catégorie d'optimisation fiscale est appelée « prix de transfert ».

Le maniement des prix de transfert permet de transférer abusivement des bénéfices réalisés dans un pays vers un autre pays à fiscalité faible, sinon inexistante. Il s'agit en réalité, particulièrement pour les entreprises multinationales, de localiser les bénéfices dans un pays où leur imposition est faible et de localiser les charges vers un autre où l'imposition des bénéfices est élevée.

Ce type d'optimisation fiscale peut souvent conduire à une situation de « double exonération », dans laquelle les bénéfices ne sont taxés nulle part : ni dans le pays de résidence du contribuable, ni dans le pays de la source des bénéfices. Cet état de fait érode la base d'imposition aussi bien des pays développés que celle des pays en développement. En effet, selon une publication de OXFAM France intitulée Justice fiscale et lutte contre l'évasion fiscale, en 2010, les pays en développement ont vu s'envoler plus de 850 milliards de dollars de flux illicites vers les paradis fiscaux, soit dix (10) fois les montants d'aide internationale qu'ils ont reçu cette même année.

4.1.2.2 La concurrence fiscale internationale

La rivalité pour l'attraction des investissements étrangers s'est beaucoup exacerber ces dernières années, compte tenu du fait que les pays ouvrent leurs frontières et deviennent ainsi dépendants des investissements étrangers pour leur développement économique. La mondialisation sans cesse croissante de l'économie et l'évolution des technologies, rendant certaines activités toujours plus mobiles, ont attisé cette rivalité.

Cette compétition effrénée à laquelle se livrent les pays, pour attirer les investisseurs en créant le climat d'investissement le plus attractif se fait le plus souvent au moyen d'armes fiscales. En effet, les pays se sentent obligés d'accorder des avantages fiscaux plus attractifs que ceux des autres pays, ou au moins leurs équivalents.

Les conséquences de ses avantages fiscaux sont les montants exorbitants d'impôts qui sont exonérés et qui constituent un véritable manque à gagner pour ces Etats. Dans le cas singulier du Niger, sur la période allant de 2012 à 2016 uniquement, les exonérations d'impôts se sont chiffrées à 342 426 248 628 francs CFA (cf. Tableau 4). On conclut de ce fait que la concurrence fiscale, loin d'être avantageuse pour les économies leurs est plutôt dommageable.

Au demeurant, dans la zone UEMOA, l'inconvénient de la concurrence fiscale se retrouve dans le fait que la fiscalité n'est pas le premier facteur que les investisseurs considèrent avant de s'établir. En effet, d'autre facteurs comme entrent en jeu, à savoir : la taille du marché, la stabilité politique et économique, l'Etat de droit et la protection du droit de la propriété entre autre. La fiscalité n'occuperait que le douzième rang selon une étude.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore