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Pression fiscale et optimisation des recettes budgétaires: contraintes et améliorations


par Aminou Yacouba Amadou
Ecole Nationale de l'Administration et de la Magistrature ENAM Niger - Maitrise en Fiscalité et Domaine 2018
  

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PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE ET PRÉSENTATION DE LA POLITIQUE FISCALE DU NIGER.

Dans cette partie composée de deux (02) chapitres, nous allons traiter du cadre théorique et méthodologique de notre travail dans le premier chapitre, avant de procéder à une brève présentation de la politique fiscale en générale, puis de la politique fiscale du Niger en particulier dans le second chapitre.

CHAPITRE I : CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE

1.1 Cadre théorique

Dans cette partie, nous traiterons des aspects théoriques de notre mémoire. En effet, nous allons y justifier le choix du sujet, ensuite nous ferons la revue critique de la littérature sur le sujet, aux fins de la formulationd'une problématique qui aboutira à des hypothèses de recherche. Enfin nous déterminerons les objectifs de l'étude, après avoir défini les concepts du sujet avant de conclure avec l'approche méthodologique.

1.1.1 Justification du choix du sujet

La prise en compte de certaines circonstances peuvent à une époque donnée, prioriser les recherches sur un sujet parmi tant d'autres. Le choix de notre sujet: «pression fiscale et optimisation des recettes fiscales : contraintes et améliorations» n'a pas été fait au hasard. Loin de là, il se justifie d'une part par le fait de la modernisation et l'extension du rôle de l'Etat. En effet, ce dernier doit réaliser des investissements dans la construction des infrastructures modernes, notamment des routes, des ponts, des échangeurs... et assurer le service de la dette extérieure ainsi que sa participation dans les organisations internationales, régionales et sous régionales. D'autre part, tenant compte del'actualité sociale du Niger dominée par des revendications sociales multiformes qui exigent de l'Etat des efforts afin de réhabiliter les infrastructures de bases, augmenter et/ou payer à terme échu les traitements des différents agents de la fonction publique (enseignants, médecins, fonctionnaires, agents des collectivités, etc.). Pour y faire face, l'Etat doit mobiliser davantage de ressources financières, et donc des recettes fiscales étant donné que celles-ci représentent la majeure partie desdites ressources. Par ailleurs, le choix de notre sujetse justifie également par le fait que les recettes fiscales restent et demeurent le tremplin du développement économique et social de tout pays en développement, mais aussi par le souci de l'Etat d'augmenter le taux de pression fiscale jusqu'à atteindre la norme communautaire dans l'espace UEMOA qui est d'au moins 20% du PIB.

1.1.2 Revue de la littérature

L'importance de la pression fiscale, pour ne pas dire de l'impôt, pour le contribuable et des recettes budgétaires pour l'Etat les met dans le centre de bon nombre de débats. En effet, à travers le temps et l'espace, une multitude d'auteurs ont vu la nécessité d'axer leur réflexion sur ces sujets à la fois sensibles et indispensables.

Dans le cadre de notre travail, nous avons pu parcourir plusieurs écrits à ce sujet dont des oeuvres spécialisées de différents auteurs, des mémoires de fin de cycle d'élèves de l'ENAM et aussi d'élèves de différents pays traitant de sujets semblables au notre.

C'est ainsi que dans son oeuvre intitulée les prélèvements obligatoires, Alain Euzeby définit la pression fiscale au sens large comme étant le rapport du montant annuel total des prélèvements obligatoires rapporté au PIB de la même période. Cet indicateur, que l'on qualifie parfois du Taux Global de Prélèvement Obligatoire (TGPO), dit-il, est couramment utilisé pour mesurer l'ampleur des prélèvements obligatoires par rapport à l'ensemble des richesses crées dans un pays au cours d'une année. Il poursuit en disant que les chiffres disponibles pour le calcul dudit taux pour un même pays varient selon les sources et en fonction de la manière dont sont considérés certains prélèvements qui se situent à la limite entre l'impôt et la taxe fiscale (cas, par exemple, des droits perçus à l'occasion de la délivrance de certificats d'immatriculation de véhicules) ou dont sont traités (annulation ou pas) certains prélèvements obligatoires versés par les administrations publiques elles-mêmes.

L'oeuvre de M. Euzeby a le mérite de définir plusieurs indicateurs susceptibles de mesurer la pression fiscale. Il n'a cependant pas pu choisir parmi tous les indicateurs proposer un seul qui serait en mesure de mieux exprimer ladite pression que les autres.

M. Marouan RADOUI quant à lui, dans son mémoire ayant pour sujet pression fiscale : quels impacts sur les entreprises marocaines : cas des entreprises de la région de Souss, définit la pression fiscale comme «l'importance relative d'un impôt ou d'un groupe d'impôts (ou des prélèvements obligatoires, telles que les cotisations d'assurances sociales sur les salaires) dans l'économie nationale.»

Il poursuit en disant que La pression fiscale concerne les grandeurs macroéconomiques. Par exemple, on exprime le poids des impôts en pourcentage du Produit Intérieur Brut (PIB) pour mesurer l'emprise de l'État sur les contribuables. Ou bien, pour mesurer la pression fiscale sur les entreprises, la somme totale des impôts sur le bénéfice qu'elles paient est mise en rapport avec la somme totale de leurs bénéfices. Ces " mesures " permettent des comparaisons globales, internationales ou inter cantonales, sur l'emprise de la fiscalité dans l'économie.
Il faut distinguer la " pression fiscale " de la " charge fiscale ", qui exprime la même idée, mais par contribuable (niveau microéconomique).

Plus la pression fiscale globale est lourde, plus la probabilité est forte que l'impôt découragera inutilement l'activité économique privée, l'épargne et l'investissement et y induira des distorsions.

Mme Adamou Moussa Adama dans son mémoire de fin de cycle avec pour sujet la pression fiscale et les réformes fiscales au Niger de 2007 à 2013, soutenu àl'ENAM du Niger en 2014, définit la pression fiscale au sens étroit comme le rapport de la charge fiscale sur le revenu de la période.

Elle continue en définissant la pression fiscale nationale comme le rapport entre les recettes fiscales d'un exercice sur le revenu national correspondant et la pression fiscale individuelle qui est, selon elle, le rapport entre le total des impôts payés par un individu pendant une période sur le revenu correspondant à la période. Enfin elle définit le taux de pression fiscale comme le rapport des recettes fiscales sur le PIB, il permet de mesurer les effets des prélèvements fiscaux. Le taux doit être consistant pour assurer le financement des dépenses publiques, mais il doit être en adéquation avec le potentiel fiscal du pays.

La principale limite de l'analyse de Mme Adamou Moussa Adama est qu'elle est relativement superficielle. Elle n'a point exposé les limites du taux de pression fiscale. En effet une bonne analyse de la pression fiscale exige que soient mis en évidence les tenants et aboutissants de ladite pression.

Mlle Ndèye Nangho DIOUM dans son mémoire de fin de cycle à l'ENA du Sénégal affirme que «Pour financer leurs besoins en biens publics, les pays en développement ont besoin de ressources financières importantes. La collecte de celles-ci nécessite une meilleure mobilisation des recettes fiscales, vu la part importante qu'elles représentent dans les ressources propres des Etats. Au Sénégal par exemple, les recettes fiscales ont constitué en moyenne 95,8% des recettes budgétaires totales ces sept (07) dernières années. De par ce chiffre, l'importance de la mobilisation fiscale dans l'émergence économique n'est plus à démontrer (...).».

Selonl'ANALYSE DE L'EXÉCUTION DU BUDGET DE L'ETAT PAR MISSION ET PROGRAMMEde la Cours des Comptes de la France, Les recettes fiscales nettes constituent, avec les recettes non fiscales et les fonds de concours, l'ensemble des recettes de l'Etat. En 2012, les recettes de l'Etat ont été composées pour 268,5 Md€ de recettes fiscales nettes, 14,1 Md€ de recettes non fiscales et 3,5 Md€ de recettes de fonds de concours. Les recettes fiscales représentent ainsi plus de 93% des recettes budgétaires de la France en 2012

Dans sa publication de mars 2003 sur l' « Analyse des facteurs déterminants des recettes fiscales au Togo », M. ALOUYA vient corroborer les dires de Mlle Ndeye, en affirmant que les ressources budgétaires du Togo sont composées de recettes fiscales, de recettes non fiscales de dons et d'emprunts et que les recettes fiscales représentent environ aussi 80% du total des ressources budgétaires.

L'importance capitale des recettes fiscales pour les budgets des Etats Africains en particulier et du monde en général n'est donc plus à démontrer.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand