9.1.2 I-1-1/ LES
VOLUMES D'ACTIVITES DES SERVICES DU CENTRE ET LES AIRES DE RECRUTEMENT
« Le taux d'utilisation des services sert, avec les
aires de recrutements à mesurer l'activité et
l'attractivité des différentes structures de
santé »NIANG, (1997). Le calcul du taux d'utilisation
étant le rapport entre le nombre de consultants déclarés
sur la population cible durant une période bien
déterminée. Celui du centre de santé de Difior donne le
tableau suivent :
Tableau 6: Taux
d'utilisation des services du centre de santé de Diofior
Effectif de consultants
|
Population cible
|
Taux d'utilisation en %
|
8351
|
11766
|
75,8
|
Source : DIOUF enquêtes CSD, 2013
Le taux d'utilisation des services de santé est de
(75,8 %).Cependant, l'analyse de ce taux ne peux être perçu qu'en
prenant en compte les raisons qui poussent la population à faire recours
des soins de santé du Centre. Ce qui a nécessité une
enquêté socio sanitaire.
Pour cela, nous avons pris un échantillon de (100)
patients au hasard pour déterminer les raisons qui les ont
motivés à faire ce choix.
Tableau 7:Choix de l'utilisation des services du
centre de santé
RAISONS
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POURCENTAGE
|
Proximité
|
71
|
Efficacité
|
15
|
Apparenté
|
7
|
Moins cher
|
6
|
Recommandations
|
1
|
TOTAL
|
100
|
Source : Enquêtes sur le
terrain 2013
L'utilisation du centre de santé selon les personnes
interrogées dépend de plusieurs raisons :
v La première raison de ce choix révèle
de la distance (71% des enquêtés). En effet, la
proximité de la structure de santé par rapport
à leurs lieux d'habitat constitue un avantage pour leurs
déplacements. Le centre de santé se situe à plus ou moins
45 mn de marche des lieux les plus éloignés. Il est
implanté sur la voie menant à Fimela ce qui fait qu'à tout
moment la population peut avoir un accès à la structure en un
laps de temps.
Le couple distance/ temps très favorable à la
population semble justifier les raisons de ce choix.
v L'efficacité constitue la deuxième raison de
ce choix (15% des enquêtés). Le centre de
santé de Difior est l'un des structures de soins de
santé secondaires dans la région de Fatick qui dispose le plus de
soins de santé de qualité, d'un personnel qualifié et
d'infrastructures sanitaires modernes.
Le personnel soignant est composé de : un (1)
médecin généraliste et de son adjoint, trois (3)
infirmiers d'Etat, un (1) assistant infirmier, un (1) agent sanitaire, trois
(3) sages femmes d'Etat, trois (3) agents d'hygiène, un (1) aide social,
deux (2) agents prévisionnistes, un (1) techniciens supérieur en
santé, un (1) technicien supérieur en odontologie. La
diversité des prestataires de services de santé pousse la plupart
de la population à mieux faire recours aux soins du centre de
santé malgré la concurrence d'autres formes de soins et de
structures. Cependant, l'absence de pédiatre et de cardiologue est
inquiétante surtout avec la présence de plus en plus
constatée des maladies dégénératives et d'autres
types de pathologies alors inconnues des zones rurales.
v Les autres raisons qui ont motivé le choix du recours
résident dans le fait que certains
patients ont leurs membres de leur famille ou leurs amis qui
travaillent dans cette structure (7%). Ils jouissent de certains avantages pour
leur recours. Ils se sentent plus à l'aise dans la communication surtout
que beaucoup d'entre eux ne parlent pas parfaitement le Wolof. En outre, le
suivi médical est mieux assuré. Les frais médicaux soins
amoindris ou sont tout simplement gratuits.
v Pour d'autres, la tarification du système de soins
semble être à bon marché (6%). Les
patients n'éprouvent pas le besoins de faire recours
à d'autres structures si celui-ci ne dépasse pas le niveau
secondaire. Les frais de prestation de services sont à la portée
de leurs ressources économiques.
v (1%) des patients enquêtés déclarent
qu'ils ont fait recourent aux soins du centre de santé
sur conseil d'un parent ou d'un ami qui a traité avec
soins la maladie ou une maladie similaire à la leur. L'effet psychique a
tendance à orienter les malades vers ces structures de soins dans
l'espoir de voir leurs maladies complètement traitées.
L'objet des aires de provenance des malades est l'analyse des
zones où l'on enregistre les flux de malades en direction du centre de
santé.
Pichéral, (1989) définit « l'aire de
recrutement ou bassin sanitaire d'une structure de soins comme son aire
effective d'exercice ». Elle correspond à l'espace
polarisé par chaque structure de santé.
Il arrive très souvent que l'aire effective d'exercice
d'une structure sanitaire dépasse ou ne dépasse pas l'espace de
couverture que celle-ci s'est fixée pour plusieurs raisons.
La question à se poser est si l'aire théorique
de desserte du centre de santé est entièrement
polarisée ?
Pour cela, nous avons procédé à une
analyse des flux de malades par zone.
Le centre de santé de Diofior dispense des soins de
santé à la population de Diofior et celle du district englobant
douze postes de santé. Cependant, il est à noter que cette
couverture n'est pas effective dans la commune surtout en ce qui concerne les
soins de santé secondaires car il n'existe aucune autre structure de
soins.
Pour les soins de santé primaires certains patients
préfèrent le dispensaire catholique de Djilass. Ainsi la
population de la commune ne fréquente pas uniquement le centre de
santé. Il dessine des aires partagées entre les deux structures
de soins modernes.
Le dispensaire catholique de Djilass dessert une partie des
malades de cette circonscription même si cette desserte s'avère
faible. De ce fait, la cartographie de notre zone d'étude montre que le
pourcentage des flux est plus important dans les quartiers proches du centre de
santé à l'image de Darou, Centre, Médina.
Il faut aussi souligner que les soins dispensés par le
dispensaire catholique de Djilass sont du niveau primaire. Si les soins que
doit recourir un malade dépassent ce niveau, il est recommandé
à des structures dépassant le dispensaire.
L'aire de recrutement du centre de santé englobe tout
l'espace communal. Mais dans cette même aire existent des
disparités dans le recours aux soins de santé.
L'accessibilité géographique à elle seule
ne commande pas le recours aux soins. La proximité du centre de
santé par rapport à leur lieu d'habitation pousse la population
à recourir aux soins de santé secondaires. Mais pour des raisons
financières, la population s'oriente vers les structures où les
coûts de prestations sont de moins en moins élevés.
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