7.1.2 II-2/ LE
RECOURS AUX MEDICAMENTS DE LA RUE
Les pharmacies de la rue ou pharmacies populaires sont les
lieux de prédilection des faux médicaments. Au marché de
Diofior ces médicaments sont étalés comme de simples
denrées. Parfois, ce sont les ambulants qui font les portes à
portes qui les procurent aux populations. Ces médicaments sont de
provenances et de qualités douteuses. Par ailleurs, selon les chiffres
officiels de l'OMS, en Afrique subsaharienne, 2000 morts par jours sont
causés par les médicaments frauduleux et plus de 50% des
médicaments sont contrefaits.
Ces médicaments pseudo génériques
coûtent quinze fois moins chères. Ni le dosage, ni la
conservation ne sont bons. Le plus souvent ce sont des médicaments
périmés. Ils échappent au contrôle des
autorités. A Diofior les marchés, les marchands de la rue et les
boutiques sont les principaux relais auprès desquels les populations se
les procurent. 3,2% de la population sont concernés par cette vente
illicite.Les boutiques sont les lieux privilégiés de ce commerce
illicite qui se fait au vu et au su de tous. Les principaux médicaments
concernés par ce trafique sont les analgésiques, les mauvais
préservatifs, les paracétamols et aspirines.
Les dégâts causés sont très
coûteux sur la santé des populations mais aussi sur
l'économie du pays. En effet, il faut noter que ce ne sont pas des
denrées simples et qu'en matière de santé tout ce qui est
informel est nocif. Ces produits entrainent des échecs
thérapeutiques, des résistances. Selon les statistiques de l'OMS,
1/10 des morts du paludisme sont causés par ces médicaments. Ils
sont aussi à l'origine d'intoxications médicamenteuses. Par
ailleurs, ils comportent des stupéfiants emmenant à des
phénomènes de toxicomanie.
Ainsi avec la fermeture de la seule pharmacie de Diofior par
manque de rentabilité, la situation risque de s'aggraver davantage. De
ce fait par manque de sensibilisation sur les risques encourus, les populations
continuent à acheter des médicaments sans qu'on ne les leur
prescrive.
Il faut noter que l'Etat en a une grande part de
responsabilité due à la morosité des frontières,
l'insuffisance de contrôle dans les zones hors de la capitale.
Néanmoins, des efforts sont fournis par les autorités. Cependant
un plus grand contrôle devrait être mené sur l'ensemble du
territoire mais surtout dans les marchés locaux. En effet, cette
pratique ne doit pas être prise à la légère car
« les médicaments de la rue ça
tue. »
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