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La protection juridique de la faune et de la flore en Côte d'Ivoire


par Serge Landry GBÉLÉ
Université Méthodiste de Côte d'Ivoire  - Master 2 recherche  2018
  

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B- Au niveau politique

La résolution de la divergence politique en matière de protection de la biodiversité notamment de la faune et de la flore nécessite un effort commun de la communauté internationale. Tous les pays du monde doivent avoir une politique consensuelle pour assurer une gestion rationnelle de la faune et de la flore. Ainsi, il faudrait mettre un terme à cette divergence politique entre les pays du Nord et ceux du Sud en matière de protection de la biodiversité

Pour atteindre cet objectif les pays du Nord dits pays riches devraient modifier leurs rapports avec les pays du Tiers Monde. Cet objectif serait atteint si les pays riches acceptent, d'une part, de supprimer les effets néfastes de la dette et, d'autre part, de réorienter l'aide au Tiers Monde.

Supprimer les effets néfastes de la dette, le Tiers Monde a accumulé une dette, plus ou moins importante selon les pays, vis-à-vis des pays capitalistes et de leurs très nombreuses organisations financières nationales et internationales (telles que le groupe de la Banque Mondiale). Pour nombre de pays, le poids du remboursement de cette dette, à l'époque même où les prix des matières premières qui constituent l'essentiel de leurs exportations sont à un bas niveau, est devenu insupportable.

De même, il faudrait réorienter l'aide au Tiers Monde, les dons et prêts des pays riches peuvent être orientés vers les projets favorables à la fois à un développement humain et à la protection de l'environnement, notamment de la faune et de la flore151.

149 MALJEAN DUBOIS (Sandrine) et RICHARD (Vanessa), op.cit, p.36.

150 BIDOU (Pascale Martin), Droit de l'environnement, Paris, Vuibert, 2010, p.130.

151 MATHIEU (Jean Luc) , La protection internationale de l'environnement, Paris, PUF, 1991, pp.13-14.

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CONLUSION

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Pour assurer la protection de sa faune et de sa flore, la Côte d'Ivoire a ratifié la plupart des Conventions internationales relatives en la matière, en plus de sa législation nationale. Elle dispose de la législation la plus ancienne en matière de protection de la nature et des ressources naturelles, inspirée de la Convention de Londres de 1933 relative à la préservation de la faune et de la flore à l'état naturel en Afrique.

Malgré ce cadre juridique riche et diversifié mis en place depuis longtemps, l'Etat n'a pas atteint le seuil d'une protection efficace des espèces animales et végétales dans la mesure où celles-ci continuent de subir des pressions du fait du braconnage, des feux de brousse, de la pratique agricole extensive, de l'exploitation forestière, de la démographie et la pauvreté. En plus de cela, cette législation comporte des textes qui sont inadaptés car élaborés depuis l'époque coloniale, mais également se pose aussi le problème de l'ineffectivité de l'application des textes par les autorités compétentes. D'autres facteurs interagissent également, tels que l'incohérence des politiques de mise en oeuvre, le manque de moyens financiers et matériels, et le manque de coordination entre les parties prenantes. Par conséquent, le manque d'éducation, de formation et de sensibilisation de la population entraine non seulement une faible conscience écologique nationale, mais également une faible vulgarisation des textes auprès des populations.

Par ailleurs, au niveau international on dénombre plusieurs problèmes qui entravent la protection de la faune et de la flore. Ces problèmes sont : la difficulté d'accès aux ressources financières pour les pays du Tiers Monde, le problème de coexistence entre les Conventions régionales et les Conventions universelles, l'absence d'harmonisation des législations nationales avec les Traités internationaux, le faible moyen financier et technique des organisations intergouvernementales en charge de la protection de la faune et de la flore, la divergence politique entre les pays du Nord et ceux du Sud en matière de protection de la biodiversité.

Pour permettre une protection efficace de la faune et de la flore en Côte d'Ivoire, la législation relative à la protection de la faune et de la flore doit être reformée et actualisée en tenant compte des différentes Conventions internationales ratifiées. Les autorités compétentes doivent appliquer les textes juridiques ainsi que les sanctions qui en découlent en cas d'infraction. L'Etat doit mettre en place un système national d'information et de sensibilisation afin d'éveiller la conscience écologique nationale.

Au sein de la communauté internationale, il serait judicieux de mettre en place un système institutionnel, financier et politique cohérent qui prend en compte les aspirations de toutes les parties prenantes. En revanche, les pays en développement doivent s'acquitter de

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leurs contributions et quotes-parts au sein des différentes organisations intergouvernementales environnementales pour être éligibles aux différents financements internationaux.

Pour terminer, soulignons que les textes juridiques recensés et analysés montrent l'existence d'une législation riche et diversifiée, son contenu a toujours un sens, sous réserve d'une actualisation indispensable. La perte de la faune et de la flore n'est pas une fatalité. Le cadre juridique de leur gestion n'est pas une simple appréhension matérialisée sur le papier. Une certaine conscience de l'importance des ressources fauniques, tant d'un point de vue patrimonial qu'économique, pourrait être l'occasion d'un nouveau départ dans un processus de protection qui partage avec la vie même d'être en permanence ininterrompu. Par ailleurs, dans un monde subjugué par le trafic des espèces animales et végétales, atteindre le seuil d'une protection juridique efficace est un combat de longue haleine mais, il est primordial d'assurer la protection de ces espèces, car elles jouent un rôle écologique important pour la survie de l'humanité et de son environnement.

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