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La protection juridique de la faune et de la flore en Côte d'Ivoire


par Serge Landry GBÉLÉ
Université Méthodiste de Côte d'Ivoire  - Master 2 recherche  2018
  

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SECTION II : LES INSTITUTIONS A DIMENSION INTERNATIONALE

En plus des institutions nationales, on dénombre plusieurs institutions internationales intervenant dans le cadre de la protection de la faune et de la flore en Côte d'Ivoire. Parmi celles-ci, nous distinguons d'une part, les institutions intergouvernementales (Paragraphe I) et, d'autre part, les institutions transnationales (Paragraphe II).

Paragraphe I : Les institutions intergouvernementales

Deux catégories d'institutions intergouvernementales interviennent dans le cadre de la protection de la faune et de la flore. Nous avons d'une part, les institutions à vocation purement environnementale (A) et, d'autre part, les institutions universelles et régionales d'aide et d'assistance (B).

A-Les institutions à vocation purement environnementale

Le cadre institutionnel posé par la Conférence de Stockholm en 1972 en créant le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), va s'élargir vingt ans plus tard lors de la Conférence de Rio. En effet, avec la Conférence de Rio, l'institution existante (le PNUE) est renforcée. Mais, elle crée une nouvelle institution, en l'occurrence la Commission du Développement Durable (CDD). Mais entre temps et plus particulièrement à l'approche de Rio, dans le souci de favoriser la mise en oeuvre des instruments juridiques en matière d'environnement, on va assister à l'émergence de nouvelles institutions notamment le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) qui est l'instrument financier devant favoriser la mise en oeuvre des plans et politiques environnementaux60. Dans notre travail de recherche, nous passerons en revue ces trois institutions qui sont le PNUE (1) , la CDD et le FEM (2).

59 « Environnement signature de convention », Soir info n°6892, 2017, p.4.

60 ADON (Gnangui), Introduction au droit de l'environnement en Afrique : le Cas de la Côte d'Ivoire, Paris, L'Harmattan, 2009, pp.87-88.

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1-Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE)

Le PNUE a été créé en 1972 par les résolutions 2997 (XXXII) et 3004 (XXVIII) sur décision de l'Assemblée générale des Nations Unies, à la suite de la recommandation de la Conférence de Stockholm.

Le PNUE est chargé de centraliser l'action de la communauté internationale en matière d'environnement et de réaliser la coordination dans ce domaine entre les organismes des Nations Unies. Le PNUE est la première et, pour le moment en tout cas, la seule institution spécialisée du système des Nations Unies basée en Afrique notamment à Nairobi (Kenya). Conformément au plan d'action de Stockholm, le PNUE s'est fixé trois priorités, à savoir : l'évaluation de l'environnement à l'échelle planétaire ; la gestion des activités humaines qui ont une incidence quelconque sur l'environnement et l'organisation d'importantes Conférences sur la lutte contre la désertification. En effet, dans le cadre de ses activités de soutien, le PNUE aide les Etats en développement à créer et à mettre en oeuvre des législations environnementales. Il envoie ses experts en gestion de l'environnement pour aider les pays à élaborer des plans nationaux d'action environnementale, où des juristes pour assistance en matière juridique et institutionnelle dans l'élaboration notamment de Codes de l'environnement.

En réalité, dans le système des Nations Unies, le PNUE n'exerce pas de fonctions opérationnelles c'est-à-dire sur le terrain. Il n'agit pas directement, mais joue le rôle d'un catalyseur et d'un coordonnateur de l'action environnementale. Il favorise surtout la coopération internationale. Il a une fonction de veille environnementale, de coordination, de conception de programmes et de Conventions internationales61.

Le PNUE consacre la part principale de ses activités à mettre en oeuvre ce que la Conférence de Stockholm a appelé le « plan vigie », programme de surveillance de l'environnement à l'échelle mondiale ; il s'agit de rassembler les données sur les dégradations de l'environnement et mettre ces données à la disposition de tous ceux qui en ont besoin62.

En dehors du Programme des Nations pour l'Environnement, il y a d'autres institutions intergouvermentales telles que la Commission du Développement Durable et le Fonds pour l'Environnement Mondial qui ont une vocation environnementale.

61 ADON (Gnangui), op.cit, p.87.

62 MATHIEU (Jean Luc), La protection internationale de l'environnement, Paris, PUF, 1991, pp.42-43.

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2-La CDD et le FEM

La Commission de Développement Durable est un organe subsidiaire des Nations Unies. Elle relève du Conseil Economique et Social et constitue l'une des neuf commissions de ce Conseil. Elle est composée de 53 membres élus pour trois ans. Treize de ses membres proviennent de l'Afrique. Il faut noter que la CDD comprend en son sein un représentant de toutes les régions géographiques de la planète. Son rôle est d'assurer le suivi et la mise en oeuvre des engagements pris lors du sommet de la terre de Rio 1992. Elle a aussi pour mandat de renforcer la coopération internationale, de faire du développement durable une tendance repartie au sein du système des Nations Unies ; de rationnaliser la capacité intergouvernementale de prise de décision dans le domaine de l'environnement et du développement et de constater les progrès accomplis dans l'application de l'Agenda 21 au niveau national, régional et international. Après le sommet de la terre, la CDD a été renforcée. Elle s'est en effet vue confier le suivi et la mise en oeuvre du plan d'application du sommet de Johannesburg sur le développement durable qui s'est tenu en 2002 en Afrique du Sud. En 2003, la CDD a tenu, à New York sa onzième session au cours de laquelle un programme de travail pour les douze prochaines années a été adopté. Ce programme comprend des cycles de deux ans. Le premier cycle couvre la période de 2004- 2005. Il porte sur les questions relatives à l'eau, aux problèmes sanitaires et aux habitats, l'idée de fond est de lutter contre la pauvreté. Le second cycle, quant à lui, s'intéresse à l'énergie, au développement industriel, à la pollution atmosphérique et au changement climatique, tout ceci dans l'esprit du développement durable. Il convient de noter que la première année du cycle sera consacrée à l'examen des progrès accomplis en vue de respecter les changements, les objectifs liés au développement durable, la seconde année du cycle sera axée sur la décision relative aux mesures à prendre pour surmonter les contraintes, les obstacles et les barrières qui entravent le processus de mise en oeuvre.

Quant au FEM, à l'origine il a été une proposition de la France soutenue par l'Allemagne et bien d'autres pays lors d'une réunion du Comité d'Aide au Développement (CAD) de l'OCDE en 1989. Il a donc été établi en 1990. Son administration est assurée par la Banque Mondiale, le PNUD et le PNUE. Le Fonds a pour but de fournir des ressources financières supplémentaires pour traiter les questions environnementales mondiales des pays en développement et les économies en transition (anciens pays du bloc soviétique). Le Fonds intervient dans quatre grands domaines : la protection de la couche d'ozone, la réduction des

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émissions de gaz entrainant un effet de serre, la protection de la diversité biologique et la protection des eaux internationales.

En réalité, le FEM sert de mécanisme financier pour la Convention sur la diversité biologique, la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants et la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, la Convention de Vienne sur la protection de la couche d'ozone . Le financement des projets du FEM est guidé par des principes. Ainsi les projets doivent être conçus de manière à se distinguer clairement des programmes et projets de développement, et présenter à la fois un bon rapport coût- efficacité et une haute priorité à l'échelle mondiale. Le FEM ne finance pas les projets qui ne comportent que des avantages nationaux, mais soutient financièrement les modifications ou l'ajout de mesures qui entraineraient des avantages mondiaux pour l'environnement lié aux domaines susmentionnés63.

Après les institutions à vocation purement environnementale, il convient de mettre en lumière les institutions universelles et régionales d'aide et d'assistance.

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