3.4. L a gestion des DBM au sein de l'hôpital du
district 3.4.1. Les déterminants de la gestion des DBM
? Les ressources humaines
La gestion des déchets biomédicaux implique dans
son ensemble les chirurgiens, les pédiatres, les anesthésistes,
les garçons et filles de salles, les médecins
généralistes, les pédiatres, et tout le corps
médical. Ce personnel de soins est le premier à être en
contact avec les déchets biomédicaux et c'est lui qui doit faire
le tri, première étape de la gestion des DBM.
L'entretien et le nettoyage de la cour et des locaux de
l'hôpital du district de Bogodogo, sont assurés par l'Entreprise
de Travaux Yasser et Frère (ETYF). Elle a été
recrutée suite à un appel d'offre. Les prestations de cette
entreprise s'étendent à tous les bâtiments, aux terrasses,
aux hangars. Elles concernent : les installations administratives, les
unités d'urgences (Urgences médico-chirurgicales et
pédiatriques), l'imagerie médicale, les salles d'accouchement et
de soins, les salles d'hospitalisation. Ceux-ci sont nettoyés et
désinfectés quotidiennement. Les services d'urgence sont
nettoyés trois fois par jour (6h00, 12h00 et 18h00). En outre, cette
entreprise emploie à l'hôpital du district, un total de 27
personnes dont 25 femmes et deux hommes. Les femmes sont chargées,
chaque jour le matin, à midi et le soir, de nettoyer et de
désinfecter les locaux, de collecter et de conditionner les
déchets dans les différents services. Quant aux hommes, ils
s'occupent du transport des déchets des différents services
à l'incinérateur. L'enquête de terrain a
révélé que 80% des employés ont
bénéficié d'une formation en entretien du mobilier et des
locaux dans des services de nettoyage tels que SONAKOF, Environ Service,
société Amie, Endurant service. Par ailleurs, 12% des
employés ont une expérience de moins d'un an, 68% ont 1 à
5 ans d'ancienneté et 20% plus de 5ans. Au regard de ces chiffres et en
se référant au texte sur la promotion de l'hygiène dans
les structures sanitaires, nous notons que l'hôpital du district dispose
d'un nombre satisfaisant en personnel médical et paramédical ; en
personnel d'entretien mais la compétence de ce dernier est insuffisante.
En ce qui concerne les mesures de protection du personnel, l'OMS recommande de
protéger le personnel contre tout risque de traumatisme ou d'infection
en prenant des dispositions nécessaires. Ainsi, la société
ETYF a doté son personnel de bottes, de gants de ménage, de
blouses, de cache-nez. Mais il faut reconnaître que cet équipement
n'est pas complet car environ 11% des employés manquent de
matériel de protection. Cela augmente le risque d'infection du personnel
d'entretien et de nettoyage.
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LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT
SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE L'HÔPITAL DU DISTRICT
De façon générale, le personnel de soins
utilise des blouses, des babouches, des gants à usages uniques, des
bavettes, des bonnets, des champs opératoires. Dans certains services,
ce matériel de protection est spécifique ; c'est le cas du
service d'imagerie où on utilise des tabliers plombés, des
lunettes plombées, des cache-thyroïdes, des cache-gonades et des
dosimètres pour mesurer le degré de radioactivité. Ce
matériel de protection est adapté ; il permet de protéger
le personnel intervenant dans la gestion des DBM contre les souillures et les
micro-organismes, mais il y a fréquemment des ruptures de gants, de
masques.
? Les ressources matérielles
Elles concernent le matériel et les équipements
de conditionnement, de stockage, de transport et de traitement des DBM. Le
service d'entretien et de nettoyage utilise le matériel suivant :
raclettes, balais, râteaux, dabas, serpillières, machettes,
torchons, éponges, pelles, brosses. Il est mis à leur disposition
des brouettes pour le transport des déchets. En ce qui concerne le
conditionnement et le stockage, devant chaque unité de soins, sont
stationnés des fûts en plastique et/ou en fer munis de
sacs-poubelles de couleur noire. Dans certains services, on trouve des
poubelles de pré-collecte à pédales. Pour le traitement
des DBM, en l'occurrence leur incinération, l'hôpital est
doté de trois (3) sortes d'incinérateurs : l'incinérateur
De Montfort, l'incinérateur Baeul et l'incinérateur
semi-électrique SH20 (cf. Photo 1, 2 et 3 ci-après). En
théorie, l'incinérateur Baeul gère spécifiquement
les déchets courants car la chaleur qu'il produit est insuffisante pour
détruire les germes des déchets infectieux. L'incinérateur
De Montfort est conçu pour les déchets piquants et coupants.
Quant à l'incinérateur SH20, il traite les déchets
hautement infectieux car il peut produire une chaleur supérieure
à 900° C parce qu'il utilise à la fois du courant
électrique et un combustible (le gazole).
LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT
SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE L'HÔPITAL DU DISTRICT
Photo 1 : L'incinérateur Baeul Photo 2 :
L'incinérateur SH20 Photo 3 : L'incinérateur De
Montfort
(en panne)
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