La majorité des victimes de notre échantillon
(74,7%) est sortie des urgences de l'hôpital avec avis médical
tandis que 10,8% sont sorties contre avis médical. Les transferts des
urgences vers les autres services traumatologiques concernent 13,6% des
victimes. Une faible proportion des victimes s'est évadée des
urgences (Cf. Figure 13).
Les sorties contre l'avis du médecin s'expliqueraient
dans la majorité des cas par le manque de moyens financiers pour
supporter les prescriptions des soins. Dans
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certains cas, les victimes ont des perceptions
différentes des traumatismes dont elles souffrent. Certaines victimes
enquêtées, qui souffrent de fractures refusent la position du
plâtre, préférant aller consulter les rebouteurs. Pourtant
ces sorties contre avis médical ont des répercussions sur les
systèmes de santé et les résultats des victimes. Les
victimes qui quittent l'hôpital sont susceptibles de revenir pour
reprendre les soins prescrits, car leur état peut s'aggraver. Certaines
victimes doivent se faire casser l'os pour réparer.
Figure 13 : Mode de sortie de l'hôpital
Source : Enquêtes traumatologiques,
février-septembre 2015
Après leur sortie de l'hôpital, certaines
victimes ont été soumises à des traitements
post-hospitaliers. Les prescriptions concernent, dans la plupart des cas, les
médicaments, soit 79,56% des victimes. Ensuite, viennent les pansements
qui représentent 31,2%, les radiographies et les autres soins, 18,78% ;
les rééducations sont sous représentées avec 0,1%
des cas. 15,56% des victimes n'ont reçu aucune prescription de soins ;
il s'agit des individus avec des blessures légères ou qui sont
sortis contre avis médical. Presque toutes les victimes qui ont
reçu les prescriptions de soins (95,28%) ont pu effectivement les
réaliser. Une infime proportion (0,99%) les a réalisées
partiellement, tandis que 3,73% n'ont pu réaliser aucune prescription de
soins. Selon les victimes enquêtées, la principale raison pour
laquelle les soins n'ont pas été réalisés ou l'ont
été partiellement, est le manque de moyens financiers. Une autre
raison serait le fait que certaines victimes ou leurs accompagnants (3,7%) ne
sont pas d'accord avec les prescriptions faites par les agents de santé
au CHU-YO.
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Après leur sortie de l'hôpital, 18,6% des
victimes sont retournées aux urgences traumatologiques soit à la
demande du médecin (pour 68,7%% des cas), soit à causes des
douleurs (6,5%). D'autres raisons telles que la réalisation des examens
ou des radiologies prescrites, expliquent ce retour des victimes à
l'hôpital (Cf. Figure 14). Par ailleurs, 41,3% des victimes sont
allées se soigner ailleurs et parmi celles-ci, 42,1% se sont
soignées dans les structures de soins publics (CSPS, les CM, CMA),
tandis que 30,4% des victimes se sont soignées chez les tradipraticiens
(rebouteurs). L'analyse des caractéristiques socioprofessionnelles de
ces dernières, montre qu'il s'agit essentiellement des employés
ou des ouvriers (29,6%) et des commerçants (20%). Une proportion
importante de ces victimes (86,4) bénéficie de l'aide de la
famille ou de l'entourage contre 38,4% pour les victimes qui se soignent avec
leurs réserves personnelles.
En outre, 20,9% des victimes se sont soignées en
clinique après leur sortie de l'hôpital. Cette catégorie de
victimes compte moins sur la famille et l'entourage que la
précédente, même si c'est la famille qui prend en charge
les soins dans la majorité des cas. En effet, 41,9% des victimes
enquêtées payent elles-mêmes leurs soins contre 74,4% qui
comptent sur l'aide familiale et l'entourage.
Figure 14 : Motifs de retour des victimes à
l'hôpital
Source : Enquêtes traumatologiques,
février-septembre 2015