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Les conséquences socio-économiques des accidents de la route et leur prise en charge au Burkina Faso: cas de Ouagadougou


par Théophile 2e Jumeau KABRE
Université Joseph Ki-Zerbo - Master de recherche en géographie 2016
  

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4.1.5. Le mode de sortie de l'hôpital

La majorité des victimes de notre échantillon (74,7%) est sortie des urgences de l'hôpital avec avis médical tandis que 10,8% sont sorties contre avis médical. Les transferts des urgences vers les autres services traumatologiques concernent 13,6% des victimes. Une faible proportion des victimes s'est évadée des urgences (Cf. Figure 13).

Les sorties contre l'avis du médecin s'expliqueraient dans la majorité des cas par le manque de moyens financiers pour supporter les prescriptions des soins. Dans

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certains cas, les victimes ont des perceptions différentes des traumatismes dont elles souffrent. Certaines victimes enquêtées, qui souffrent de fractures refusent la position du plâtre, préférant aller consulter les rebouteurs. Pourtant ces sorties contre avis médical ont des répercussions sur les systèmes de santé et les résultats des victimes. Les victimes qui quittent l'hôpital sont susceptibles de revenir pour reprendre les soins prescrits, car leur état peut s'aggraver. Certaines victimes doivent se faire casser l'os pour réparer.

Figure 13 : Mode de sortie de l'hôpital

Source : Enquêtes traumatologiques, février-septembre 2015

Après leur sortie de l'hôpital, certaines victimes ont été soumises à des traitements post-hospitaliers. Les prescriptions concernent, dans la plupart des cas, les médicaments, soit 79,56% des victimes. Ensuite, viennent les pansements qui représentent 31,2%, les radiographies et les autres soins, 18,78% ; les rééducations sont sous représentées avec 0,1% des cas. 15,56% des victimes n'ont reçu aucune prescription de soins ; il s'agit des individus avec des blessures légères ou qui sont sortis contre avis médical. Presque toutes les victimes qui ont reçu les prescriptions de soins (95,28%) ont pu effectivement les réaliser. Une infime proportion (0,99%) les a réalisées partiellement, tandis que 3,73% n'ont pu réaliser aucune prescription de soins. Selon les victimes enquêtées, la principale raison pour laquelle les soins n'ont pas été réalisés ou l'ont été partiellement, est le manque de moyens financiers. Une autre raison serait le fait que certaines victimes ou leurs accompagnants (3,7%) ne sont pas d'accord avec les prescriptions faites par les agents de santé au CHU-YO.

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Après leur sortie de l'hôpital, 18,6% des victimes sont retournées aux urgences traumatologiques soit à la demande du médecin (pour 68,7%% des cas), soit à causes des douleurs (6,5%). D'autres raisons telles que la réalisation des examens ou des radiologies prescrites, expliquent ce retour des victimes à l'hôpital (Cf. Figure 14). Par ailleurs, 41,3% des victimes sont allées se soigner ailleurs et parmi celles-ci, 42,1% se sont soignées dans les structures de soins publics (CSPS, les CM, CMA), tandis que 30,4% des victimes se sont soignées chez les tradipraticiens (rebouteurs). L'analyse des caractéristiques socioprofessionnelles de ces dernières, montre qu'il s'agit essentiellement des employés ou des ouvriers (29,6%) et des commerçants (20%). Une proportion importante de ces victimes (86,4) bénéficie de l'aide de la famille ou de l'entourage contre 38,4% pour les victimes qui se soignent avec leurs réserves personnelles.

En outre, 20,9% des victimes se sont soignées en clinique après leur sortie de l'hôpital. Cette catégorie de victimes compte moins sur la famille et l'entourage que la précédente, même si c'est la famille qui prend en charge les soins dans la majorité des cas. En effet, 41,9% des victimes enquêtées payent elles-mêmes leurs soins contre 74,4% qui comptent sur l'aide familiale et l'entourage.

Figure 14 : Motifs de retour des victimes à l'hôpital

Source : Enquêtes traumatologiques, février-septembre 2015

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway