4.1.3. La durée d'hospitalisation des victimes
Les victimes hospitalisées sont les victimes qui ont
passé au moins une nuit dans un des services des urgences
traumatologiques. Parmi les victimes de notre échantillon, après
l'accueil, la consultation et les premiers soins, 158 d'entre elles, soit 15,9%
ont été hospitalisées (Cf. Figure 10). Ces
hospitalisations concernent beaucoup plus les hommes (81,9%) que les femmes
(18,10%).
Figure 10 : Situation de l'hospitalisation des victimes selon le
sexe
Source : Enquêtes traumatologiques,
février-septembre 2015
59
Les jeunes de 25-34 ans représentent la proportion la
plus importante, soit 37,3% des victimes hospitalisées (Cf. Figure 11).
Elle demeure relativement importante pour les classes d'âge de 35-49 et
18-24 ans, avec respectivement 21,5% et 19,6%. La prépondérance
des jeunes de 25 à 34 ans parmi les hospitalisations s'expliquerait
d'une part, par le fait qu'ils sont les plus représentatifs parmi les
victimes des accidents de la route. D'autre part, ce sont les jeunes qui
possèdent les moyens de transport les plus impliqués dans les
accidents à savoir les engins à deux roues motorisées et
adoptent les comportements les plus à risque. Les personnes
âgées étant moins impliquées dans les accidents de
la route, sont peu représentées dans les hospitalisations.
Figure 11 : Répartition des victimes hospitalisées
par classe d'âge
Source : Enquêtes traumatologiques,
février-septembre 2015
4.1.4. Le mode de prise en charge des victimes
La prise en charge des victimes des accidents de la route
concerne d'une part l'assistance des accompagnants mais également les
paiements de différents frais et examens médicaux. Le rôle
de l'accompagnant est primordial durant le séjour de la victime à
l'hôpital. Il est chargé d'obtenir les kits d'urgence et les
médicaments à ses propres frais ou avec l'aide des autres membres
de la famille. Sur l'effectif total de notre échantillon, la
majorité des victimes (81,7%) a été transportée aux
UT du CHU-YO par la BNSP. Le reste des victimes a été
emmené soit par leurs proches ou leurs amis, soit
référé par un CMA, un CSPS ou une structure privée.
Au niveau des
60
urgences, 83,9% des victimes ont été
accompagnées tandis que les 16,1% étaient sans accompagnants.
La prise en charge financière des examens, des
analyses médicales et des hospitalisations est assurée, pour la
plupart des victimes (84,1%), avec l'aide de la famille ou de l'entourage. Il
s'agit des parents ou tuteurs, des frères et soeurs, des amis, des
camarades ou collègues de travail et des autres membres de la
famille.
En outre, un nombre important de victimes (soit 22,7%),
payent les soins avec leur réserve personnelle. Cette situation est due
au fait que ces victimes n'ont pas d'accompagnants ou que leurs blessures sont
légères. La prise en charge par les assurances et les mutuelles
est faible (2%) et serait due non seulement à la faible proportion des
affiliés à ces structures mais aussi à la lourdeur
administrative au regard des modalités de souscription. Tous ces
paramètres associés limitent les prestations immédiates en
cas d'accident de la route. C'est également ce qui expliquerait le fait
que les interventions du service social de l'hôpital, des ONG et
associations en faveur des victimes demeurent très faibles (0,1%).
Certaines victimes des accidents qui reconnaissent leur culpabilité, ou
tout simplement des témoins solidaires, prennent parfois en charge les
premiers soins des victimes gravement blessées.
Une semaine après l'accident, l'aide de la famille et
de l'entourage demeure le principal mode de prise en charge financière
observé chez les victimes. Cependant, elle connait une baisse
significative, en passant de 84,1% à 55,8%. Au cours de la même
période, la proportion de la prise en charge par les réserves
personnelles des victimes a augmenté. En outre, l'appui des mutuelles et
assurances diminue légèrement (Cf. Figure 12).
Ces chiffres connaissent une nouvelle évolution trente
jours après l'accident. Ils augmentent dans l'ensemble mais de
façon disproportionnée. En effet, un mois après
l'accident, nous remarquons une hausse significative de la prise en charge
à l'aide des réserves personnelles de la victime qui passe de
25,7% à 48,5% (Cf. Figure 12). Par contre, la contribution de la famille
et de l'entourage a baissé. Dans la plupart de ces cas, cette
contribution se manifeste sous la forme d'une aide des membres de la famille,
des proches ou des amis. Mais, dans certaines situations, la victime elle-
61
même ou un membre de sa famille ou de son entourage
emprunte de l'argent (10% des cas) ou vend des biens pour la prise en
charge.
Figure 12 : Répartition des victimes selon l'origine des
financements des soins
Source : Enquêtes traumatologiques,
février-septembre 2015
Ces chiffres montrent l'importance de la solidarité de
la famille et de l'entourage à l'endroit des victimes des accidents de
la route. En effet, d'une manière générale, 64,3% comptent
sur l'aide de leur famille et de l'entourage alors que 55,2% des victimes
enquêtées affirment que d'une manière
générale, elles prennent en charge leurs dépenses de soins
avec leurs économies personnelles.
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