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Les conséquences socio-économiques des accidents de la route et leur prise en charge au Burkina Faso: cas de Ouagadougou


par Théophile 2e Jumeau KABRE
Université Joseph Ki-Zerbo - Master de recherche en géographie 2016
  

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4.1.3. La durée d'hospitalisation des victimes

Les victimes hospitalisées sont les victimes qui ont passé au moins une nuit dans un des services des urgences traumatologiques. Parmi les victimes de notre échantillon, après l'accueil, la consultation et les premiers soins, 158 d'entre elles, soit 15,9% ont été hospitalisées (Cf. Figure 10). Ces hospitalisations concernent beaucoup plus les hommes (81,9%) que les femmes (18,10%).

Figure 10 : Situation de l'hospitalisation des victimes selon le sexe

Source : Enquêtes traumatologiques, février-septembre 2015

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Les jeunes de 25-34 ans représentent la proportion la plus importante, soit 37,3% des victimes hospitalisées (Cf. Figure 11). Elle demeure relativement importante pour les classes d'âge de 35-49 et 18-24 ans, avec respectivement 21,5% et 19,6%. La prépondérance des jeunes de 25 à 34 ans parmi les hospitalisations s'expliquerait d'une part, par le fait qu'ils sont les plus représentatifs parmi les victimes des accidents de la route. D'autre part, ce sont les jeunes qui possèdent les moyens de transport les plus impliqués dans les accidents à savoir les engins à deux roues motorisées et adoptent les comportements les plus à risque. Les personnes âgées étant moins impliquées dans les accidents de la route, sont peu représentées dans les hospitalisations.

Figure 11 : Répartition des victimes hospitalisées par classe d'âge

Source : Enquêtes traumatologiques, février-septembre 2015

4.1.4. Le mode de prise en charge des victimes

La prise en charge des victimes des accidents de la route concerne d'une part l'assistance des accompagnants mais également les paiements de différents frais et examens médicaux. Le rôle de l'accompagnant est primordial durant le séjour de la victime à l'hôpital. Il est chargé d'obtenir les kits d'urgence et les médicaments à ses propres frais ou avec l'aide des autres membres de la famille. Sur l'effectif total de notre échantillon, la majorité des victimes (81,7%) a été transportée aux UT du CHU-YO par la BNSP. Le reste des victimes a été emmené soit par leurs proches ou leurs amis, soit référé par un CMA, un CSPS ou une structure privée. Au niveau des

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urgences, 83,9% des victimes ont été accompagnées tandis que les 16,1% étaient sans accompagnants.

La prise en charge financière des examens, des analyses médicales et des hospitalisations est assurée, pour la plupart des victimes (84,1%), avec l'aide de la famille ou de l'entourage. Il s'agit des parents ou tuteurs, des frères et soeurs, des amis, des camarades ou collègues de travail et des autres membres de la famille.

En outre, un nombre important de victimes (soit 22,7%), payent les soins avec leur réserve personnelle. Cette situation est due au fait que ces victimes n'ont pas d'accompagnants ou que leurs blessures sont légères. La prise en charge par les assurances et les mutuelles est faible (2%) et serait due non seulement à la faible proportion des affiliés à ces structures mais aussi à la lourdeur administrative au regard des modalités de souscription. Tous ces paramètres associés limitent les prestations immédiates en cas d'accident de la route. C'est également ce qui expliquerait le fait que les interventions du service social de l'hôpital, des ONG et associations en faveur des victimes demeurent très faibles (0,1%). Certaines victimes des accidents qui reconnaissent leur culpabilité, ou tout simplement des témoins solidaires, prennent parfois en charge les premiers soins des victimes gravement blessées.

Une semaine après l'accident, l'aide de la famille et de l'entourage demeure le principal mode de prise en charge financière observé chez les victimes. Cependant, elle connait une baisse significative, en passant de 84,1% à 55,8%. Au cours de la même période, la proportion de la prise en charge par les réserves personnelles des victimes a augmenté. En outre, l'appui des mutuelles et assurances diminue légèrement (Cf. Figure 12).

Ces chiffres connaissent une nouvelle évolution trente jours après l'accident. Ils augmentent dans l'ensemble mais de façon disproportionnée. En effet, un mois après l'accident, nous remarquons une hausse significative de la prise en charge à l'aide des réserves personnelles de la victime qui passe de 25,7% à 48,5% (Cf. Figure 12). Par contre, la contribution de la famille et de l'entourage a baissé. Dans la plupart de ces cas, cette contribution se manifeste sous la forme d'une aide des membres de la famille, des proches ou des amis. Mais, dans certaines situations, la victime elle-

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même ou un membre de sa famille ou de son entourage emprunte de l'argent (10% des cas) ou vend des biens pour la prise en charge.

Figure 12 : Répartition des victimes selon l'origine des financements des soins

Source : Enquêtes traumatologiques, février-septembre 2015

Ces chiffres montrent l'importance de la solidarité de la famille et de l'entourage à l'endroit des victimes des accidents de la route. En effet, d'une manière générale, 64,3% comptent sur l'aide de leur famille et de l'entourage alors que 55,2% des victimes enquêtées affirment que d'une manière générale, elles prennent en charge leurs dépenses de soins avec leurs économies personnelles.

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