SECTION 3. LES LOGIQUES AUTOUR DES PRATIQUES DES ACTEURS
Les pratiques que développent les acteurs
impliqués dans le contrôle policier sont guidées par les
logiques qui sous- tendent leurs actions réciproques.
Nous en avons trouvé deux à travers les
différentes pratiques. Il s'agit de la logique financière et de
la logique de protection.
1. La logique financière
La logique financière permet de comprendre les
nombreuses pratiques. Car chaque individu en exerçant un métier a
comme objectif de satisfaire ses besoins. S'il arrive qu'il ne soit en mesure
de le faire il va développer un mécanisme de pallier à ce
manque.
a. Du côté de policiers
La logique financière à deux volets :
- Pallier aux problèmes financiers de la famille
Cette logique est soutenue par l'argument selon lequel le
policier compare son salaire et les dépenses qu'il engage. Il ne sait
pas satisfaire tous ses besoins. Il manque d'argent. Voilà pourquoi, il
est dans l'obligation de monter des mécanismes, de recourir aux
pratiques pour rentabiliser ses prestations.
Le brigadier Zebra force nous l'explique en ces termes.
« Le salaire des fonctionnaires au Congo est
misérable. Le travail que nous réalisons n'est pas
récompensé. Payer seulement les études pour mes enfants
vaut cinq fois plus que mon salaire et quand on y ajoute le loyer, cela va
au-delà de mon salaire. Voilà pourquoi il faut innover dans le
service pour tenir jusqu'à la fin du mois. Certaines pratiques nous
permettent de bien gérer nos situations
familières »
- améliorer le « rapport » à
verser auprès de la hiérarchie
La cotation de la Police de l'ordre public se fait souvent en
fonction de ce qui se passe sur terrain, plus précisément le
montant à verser, montant provenant du « rapport ».
A cela s'ajoute le nombre des marchandises saisies qu'on amène au
Bureau pour payer les amendes. Les policiers fournissent alors beaucoup
d'efforts pour remplir soit le nombre des jeunes vendeurs exigés
par le chef soit le montant fixé par ce dernier. Il est important de
signaler que cette manière de faire les choses permet au Policier non
seulement de se retrouver aussi mais d'être maintenu aux lieux
stratégiques où il peut se retrouver facilement.
Dans le cas contraire le policier sera transféré
dans un axe sans beaucoup de circulation et par conséquent sans
argent.
b. Du côté de jeunes vendeurs
Cette logique a aussi deux volets comme chez les agents de
police de l'ordre public:
- Pallier aux problèmes existentiels
Le jeune vendeur vit au taux du jour. Il ne réalise
pas assez de bénéfice, car il arrive à defois qu'il fait
deux ou un jour sans travailler compte de tenu de tracasserie des agents de la
police de l'ordre public
Le jeune vendeur Pompoli explique ce qui suit :
« C'est qui est vrai est que ce pas facile
d'exercer ce beau métier car nous nous exposons à des
éventuelles risques (danger et menace). Je travaille pour subvenir
à mes multiples besoins et pallier aux insuffisances familiales car
trouver un boulot à Lubumbashi ce n'est pas facile . Et pour être
sollicite, il faudra que tu passes par de circuit, d'où l'importance
d'un métier qui ne cherche pas à écarter d'autres. Ce
qu'il faut savoir est que le petit commerce est une source quoique non
valorisé, mais pour survivre, il faut se débrouiller et on peut
se débrouiller que par le travail. C'est dans ce travail que nous
parvenons a assuré la survie, c'est-à-dire le loyer,
vêtements, le minerval des enfants, a mangé, etc. à l'aide
de l'excédent journalier et l'argent que je gagne dans ma journée
(une journée par semaine) ».
- Conserver son capital
Le rendement du côté de jeune vendeur est
observé par le boss en tenant compte du chiffre d'affaire journalier .,
les jeunes fournissent beaucoup d'efforts pour n'est pas se retrouver dans
une situation sans emploi et vivre aux chômages. Pour pallier à
cela, il est dans l'obligation de contourner certaines pratiques
policières et être en bonne situation financière.
Le jeune vendeur Mambasa explique ce qui suit:
« Comme chaque début a toujours
était difficile nous avons dû surmonter toutes les
difficultés que nous avons eu a rencontré dans notre passage pour
intégrer un groupe de jeune vendeur, soit être membre effectif
d'un coin de vente , il faut être fort et courtois avec ceux-là
qui t'ont précédé et comme tous les jeunes ne sont pas
animés de bonne foi. Ce sont eux qui te livrent aux agents de terrain,
on t'arrête mais par contre d'autre sont là mais ils ne sont pas
arrêtés pour le même fait. Et comme je me faisais
arrêté presque tous les jours par les agents de l'ordre,
même le chiffre d'affaire était toujours insignificant
jusqu'à être traité d'abuseur et d'incompétent par
ma femme . C'est ce qui m'a permis de développe la stratégie de
contournement à ce processus de contrôle et je passe du
« maya sika » ou nouveau en un petit
« mukonfia » ou confident de Policiers de l'ordre public .
C'est ainsi que Je ai gagné la confiance de ma femme.
2. La logique de protection
Dans l'exercice de leurs métier, les «
jeunes vendeurs » s'adonnent à certaines pratiques dans le
but de se protéger contre les tracasseries policières, contre les
mouvais comportements des autres collègues, souvent jaloux d'enregistrer
de nouveaux-venus dans ce métier.
« Mon cher, nous sommes tellement nombreux que
si on convoque par fois de réunion on n'arrive pas toujours à
connaître l'effectif total. Nous autre ici, nous sommes connus au bureau
ce qui fait qu'à chaque fois qu'il y a quelque chose à
contribuer nous sommes la première cible du comité, mais les
autres qui sont nouveaux passent par fois inaperçu, ça fait mal
de dépenser à la place des autres. Et aussi plus le nombreux des
jeunes vendeurs augmente plus les recettes diminue, pour éviter
d'être envahi par des personnes inconnues nous décidons de mettre
en place une technique visant à le pousser vers la porte ; nous
signalons l'arrivée de tout nouveau JV aux éléments de la
police de l'ordre public afin qu'il soit saccagé ; de qu'ils sont la
cible de la police ils se sentent obligés de quitter le coin ou
quasiment le boulots de jeune vendeur car si le policier te tracasse tu vas
haïr ce boulots je te dis. Ceux qui ne sont pas fort arrivent à
abandonner et nous laissant le champ libre pour bien travailler ».
Ce jeune vendeur, nous fait réfléchir sur la
notion du territoire développe par Tracher. Pour mieux comprendre, cela
s'explique par le fait que les jeunes vendeurs ne laisse pas la chance
à n'importe qui d'adhèrent leur coins de vente et afficher un
comportement commun face au nouveau entrant appelée « Mayi ya
sika ». C'est en protégeant le coin de de vente contre les
intrus qu'ils arrivent à maximiser leur recette le plus
tôt. »
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