CONCLUSION GENERALE
Notre étude a porté sur les pratiques
liées au contrôle policier de jeunes vendeurs ambulants. Nous
sommes parti d'un constat selon lequel les situations problématiques
rencontrées dans le monde du respect de la police administrative tels
que l'insalbruté, les accidents avec beaucoup de dégâts
matériels et les pertes en vies humaines étaient la
conséquence des interactions multiples entre les éléments
de la Police de l'ordre public et les jeunes vendeurs ambulant autour du
contrôle du trafic commercial.
Nous nous sommes servi du fil conducteur suivant pour mieux
comprendre comment interagissent les deux acteurs en
présence: Quelles sont les pratiques qui émergent du
contrôle policier sur les jeunes vendeurs ambulants de la ville de
Lubumbashi?
L'analyse de ces pratiques, fruit des interactions entre les
acteurs impliqués dans ce contrôle, nous a conduit à fixer
notre attention sur trois sortes d'interactions et pratiques :
A. Interactions:
1. L'interaction de collaboration
2. L'interaction d'opposition
3. L'interaction de
coopération
B. Pratiques :
1. La pratique « Rapport »
2. la pratique « Kifwakiyo » ou ballai
3. La pratique « Mayi ya sika » ou
nouveau
L'analyse de différentes pratiques montre que face aux
pratiques policières, qui souvent versent dans les tracasseries, les
jeunes vendeurs ambulants développent diverses autres pratiques visant
à contourner des éléments de la police. On pourrait dire
que face aux pratiques de tracasserie, les acteurs construisent des
stratégies visant à contourner différentes pratiques lors
des interactions avec les policiers
Trois stratégies ont été mises sur pied
par les jeunes vendeurs ambulants pour contourner ces pratiques. IL s'agit
de:
· la stratégie « Mukonfia » ou
un confident
· la stratégie chaud chaud ou GG
· la stratégie connexion.
L'analyse de ces pratiques et de ces stratégies a
montré qu'elles sont toutes sous-tendues par deux logiques : la
logique pécuniaire et de la logique de protection. La première se
traduit de différentes manières selon que l'on se situe du
côté de l'un ou l'autre acteur.
Pour les policiers, c'est la maximisation à tout prix
du montant provenant des « rapports » perçus
journellement qui doit être versé auprès de la
hiérarchie. Ceci pour mériter une promotion ou le maintien
à un poste qui procure davantage de l'argent. C'est aussi la recherche
des moyens pour faire vivre la famille et compléter le salaire
insuffisant.
Pour les jeunes vendeurs ambulants, c'est un moyen pour gagner
sa vie et nourrir sa famille et également pour conserver son son
activité. Plus on verse régulièrement l'argent, plus on
mérite la confiance du parain et on est maintenu au poste.
Ce modeste travail est notre petite contribution à la
production des connaissances criminologiques de notre société.
Mais nous sommes conscients des imperfections qu'il renferme. Il
présente des faiblesses et des insuffisances propres à son auteur
qui n'est qu'au début de ses recherches en Criminologie. Que tous ses
lecteurs lui accordent leur indulgence.
Cependant, il a abordé un domaine non encore
exploré qui pourra certainement intéresser les scientifiques en
quête de la compréhension des situations problématiques que
connaît la société congolaise en matière de la
police administrative.
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