II- LE PROBLEME
Pour C. COQUERY-VIDROVITCH (2000), les populations d'Afrique
noire, tout comme celles du Cameroun sont insuffisamment approvisionnées
en énergie électrique. L'annuaire statistique6 du
Cameroun de 2011, fait état de ce que sur plus de 14 000
localités que compte-le Cameroun, moins de 3700 sont
électrifiées. Pourtant, le Cameroun est le deuxième pays
producteur d'énergie électrique en Afrique subsaharienne
après la République Démocratique du Congo. Il totalise
neuf barrages sur toute l'étendue du territoire. Le département
de la Sanaga Maritime compte à lui seul deux grands barrages
hydroélectriques à savoir : le barrage d'Edéa dont la
puissance électrique s'élève à 274 méga
watts (MW) et le barrage de Song Loulou dont la puissance s'élève
à 384 méga watts (MW). Cependant, on observe que les populations
rurales de la Sanaga Maritime bénéficient très peu de
l'énergie électrique. C'est dans ce sens que le géographe
A. FRANQUEVILLE (1987 : 109), s'interrogeait ainsi : « Comment ne pas
s'étonner que la ligne électrique Edéa-Yaoundé
« survole » les villages du Pays bassa sans que ceux-ci puissent
l'utiliser ? ».
Pourtant, lors de la construction de ces barrages, les
populations avaient soumis leurs doléances pour être les
premières bénéficiaires des retombées de
l'électricité et bien d'autres commodités qui devraient
améliorer leurs conditions de vie.
Créée par la loi n° 98/022 du 24
décembre 1998, l'Agence d'Electrification Rurale (AER) est un
établissement public administratif, doté de la
personnalité juridique et de l'autonomie financière dont
l'organisation et le fonctionnement sont régis par le décret
n° 99/193 du 08 Septembre 1999. Ainsi dans son article 3, alinéa 1,
il est dit que :
L'agence assure la promotion et le développement de
l'électrification rurale
sur l'ensemble du territoire national ; l'un de ses objectifs
est de s'approprier et de vulgariser, en relation avec les administrations et
organismes
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concernés, les technologies nouvelles
d'électrification rurale, notamment les énergies
renouvelables.
Cette initiative du Chef de l'Etat camerounais a
apporté peu de changement à la situation
énergétique en milieu rural camerounais et surtout dans le
département de la Sanaga Maritime, et plus encore dans la commune de
Ngwei. Sur le plan socio-économique, on observe l'enclavement, l'exode
rural des jeunes pour la ville à la recherche des meilleures conditions
de vie. Sur le plan sanitaire, les services sociaux tels que les centres de
santé pouvant servir à l'amélioration des conditions de
vie des populations ne satisfaient pas l'ensemble des besoins des populations
à cause du manque d'électrification. Compte tenu de cette
réalité, l'Assemblée Nationale en 2011, avait
délibérée et adoptée, en sa séance
plénière du 15 novembre 2011, le projet de loi n°
896/PJL/AN, lors de la 8ème législature qui régit le
secteur de l'électricité en milieu rural camerounais. En son
article 58, alinéa 1 elle cite : « L'Etat assure la promotion
et le développement de l'électrification rurale sur l'ensemble du
territoire national. » Eu égard les précédents
propos, nous constatons que la situation n'a pas totalement
évoluée en milieu rural camerounais et spécifiquement dans
la commune de Ngwei. Face à cette réalité, l'Etat
camerounais par le biais de l'entreprise chinoise Huawei a
procédé à la construction des centrales solaires dans les
zones rurales camerounaise. Grâce à cette mesure, certaines
localités de la commune de Ngwei ont pu bénéficier de
l'installation de ces centrales solaires afin de permettre aux populations
locales de bénéficier de l'énergie électrique.
Au regard de ce qui précède, la présente
étude pose le problème de l'apport de l'énergie solaire au
bien-être des populations locales de l'arrondissement de Ngwei. Autrement
dit, comment l'énergie solaire contribue-t-elle à
l'amélioration de la qualité de vie des populations de
l'arrondissement de Ngwei ?
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