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La contribution de l'énergie solaire au développement local dans la commune de Ngwei (département de la Sanaga-maritime)


par Samuel BOM
Universite de Yaoundé I  - Master 2022
  

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III- LA PROBLEMATIQUE

Dans le cadre de notre étude, nous ferons d'abord une revue de la littérature des ouvrages qui abordent la problématique de l'électrification rurale. Par la suite, nous présenterons la problématique qui est la nôtre.

1- La revue de la littérature

M.W POKAM KAMDEM, (2016), dans ses recherches, tente de faire une sociohistoire de l'électrification en milieu rural camerounais. Dans son ouvrage, il essaie d'apporter une réponse à la question :

Comment s'est faite l'électrification rurale au Cameroun ? De Cette

question, en découle d'autres : quelle périodisation affecter à cette initiative

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? Qui en sont les acteurs et quelles sont les interactions entre eux ? Comment cette initiative est-elle financée ? Quels choix technologiques sont-ils opérés pour la mettre en oeuvre ?

Ses recherches permettent de déterminer les acteurs du processus d'électrification, les

étapes du processus d'électrification rurale au Cameroun et d'établir un bilan. De ces travaux, il en ressort que le niveau de l'électrification rurale au Cameroun est encore faible malgré que le processus semble avoir été relancé depuis le milieu des années 2000. En outre, M.W POKAM KAMDEM, pose trois problèmes qui sont aujourd'hui discutés, à savoir : le problème du financement, les choix techniques appropriés et celui des options décentralisées qui tardent à s'imposer. L'auteur soutient que tous ces changements pourraient permettre une augmentation du taux d'accès à l'électricité en milieu rural à condition de s'inscrire dans la durée.

Par ailleurs, C. KAPSEU et al, (2012), abordent une réflexion sur les énergies renouvelables en Afrique subsaharienne. Ils soutiennent que le développement et l'appropriation des énergies renouvelables constituent une préoccupation majeure de notre époque et ce domaine suscite actuellement de nombreux intérêts du fait de la hausse du prix de l'énergie et de l'impérieuse nécessité de trouver de nouvelles sources d'énergie. Ces travaux présentent l'ensemble des énergies renouvelables à savoir : les énergies éoliennes, terrestre ou offshore, les énergies solaires thermiques ou photovoltaïques, les énergies hydrauliques, la biomasse. Ces auteurs répondent à toutes les questions que pourraient se poser les spécialistes et les chercheurs en la matière des énergies solaires mais également les étudiants et le grand public en quête de connaissances. C'est dans ce sens qu'ils soulignent :

Les obstacles au développement du secteur des énergies renouvelables sont d'ordres politique, technique, institutionnel et financier. Pour dynamiser le développement du secteur des énergies renouvelables. Il s'agit notamment d'établir une coopération étroite entre les partenaires financiers, institutionnels et gouvernementaux pour soutenir les projets d'énergie renouvelable; d'intensifier la coopération internationale; une attention particulière devrait également être portée au renforcement des capacités techniques qui permettront de produire localement les équipements nécessaires pour assurer un approvisionnement énergétique durable; d'encourager les cadres politiques, juridiques et institutionnels consacrés aux énergies renouvelables; de mettre en place des politiques et programmes à long terme sur les énergies renouvelables, y compris le secteur privé; de réorganiser et créer des structures financières spéciales pour les agences de contrôle des énergies renouvelables.(2012 : 132)

Pour YAO ASSOGBA, (2000 :36), les africains ne peuvent réaliser un développement durable véritable en qu'en tirant des enseignements de la pensée de l'histoire économique de Braudel. Il faut qu'ils prennent en compte les réalités du continent, les politiques et les programmes de développement doivent assurer d'abord, le passage de l'économie de subsistance

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à l'économie locale. Ensuite, ils doivent consolider celle-ci et progressivement l'inscrire dans des économies plus vastes aux niveaux régional, national et international. Sur le plan idéologique, YAO ASSOGBA propose aux africains de mettre de côté les idées de rattrapage des pays développés. L'essentiel pour l'Afrique est de se rattraper par rapport à elle-même d'abord en matière de développement durable avant de chercher à rattraper l'Occident. En outre, il oeuvre pour une économie verte propre au milieu rural africain. Pour lui, le développement durable est un processus qui est lié de façon intrinsèque à la capacité de consolider les liens sociaux dans des collectivités d'un territoire bien défini. Il est également lié à la capacité des populations de gérer leur environnement naturel d'une manière viable, à travers l'élaboration d'un cadre institutionnel approprié et d'une identité culturelle qui a sa base matérielle dans la construction même du territoire.

Quant aux travaux de G. DESARNAUD (2016), il en ressort que l'enjeu des investissements ne porte pas fondamentalement sur les montants envisagés, mais plutôt sur le type d'investissement à réaliser. Privilégier l'extension des réseaux dans les zones reculées et faibles en densité de population et où les habitants ont des capacités de financement très faibles, rendent les projets d'électrification difficilement rentables. Les enjeux de gouvernance et le manque de structures compétentes sur place font peser un risque supplémentaire sur les investisseurs potentiels, malgré des perspectives économiques encourageantes, notamment dans le secteur naissant des énergies décentralisées renouvelables. Pour l'auteur, les obstacles ne semblent pas liés au montant des financements à engager. Il soutient que les énergies renouvelables sont peut-être l'occasion de maximiser les bénéfices de l'électrification en milieu rural à travers la création des systèmes hors réseau et les mini-réseaux ; cela permet d'agir en faveur d'un développement sain et durable sur du long terme. L'auteur pense par ailleurs que cela permet de contourner les dérives institutionnelles de certains pays, qui minent les projets d'électrification par la corruption et une volonté politique qui ne sert pas toujours les plus vulnérables.

En outre, l'éco-sociologue Samuel-Beni ELLA ELLA (2016), dans ses travaux pose le problème de l'implémentation d'un véritable développement durable dans la boucle du Dja. D'après l'auteur, le milieu rural camerounais notamment la boucle du Dja dispose de nombreux atouts pour le développement durable ceci à travers l'éco-agriculture et l'éco-tourisme. En effet, il s'agit de démontrer que le milieu rural camerounais notamment la boucle du Dja dispose de nombreux atouts pour l'implémentation d'une véritable économie verte mais ce potentiel reste encore sous exploité.

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MÜLLER-PLANTENBERG (2005 :230), auteur de la théorie de l'économie solidaire montre que celle-ci « se présente comme une réponse sociale à une globalisation néo-libérale ».

P. JURGENSEN (2009), dans ses travaux embrasse un vaste domaine à savoir: l'écologie, la survie de la planète, le développement durable, le respect de l'environnement, la pollution, toutes ces questions qui sont d'actualité aujourd'hui. Dans ses travaux, plusieurs questions sont au centre de sa recherche : « Est-ce possible ? Et comment ? Faut-il casser la croissance ou la réinventer ? Faut-il taxer les pollueurs ? La protection de l'environnement développe-t-elle des marchés ? Les entreprises deviennent-elles socialement responsables ? ». Il dresse par ailleurs un bilan de la situation actuelle de la planète, et montre que l'on peut et l'on doit « réconcilier économie et environnement » lesquels doivent être mis au service de la nature et de la planète. En plus, il présente les moyens de résoudre certains grands problèmes, notamment : combattre l'effet de serre, changer de stratégie énergétique, protéger les ressources naturelles, dépolluer ce qui coûte plus cher que polluer et d'autres encore.

J-M CHEVALIER, (2013), dans ses analyses, présente la problématique de la croissance verte en termes de contradiction énergie-climat. Pour elle, la diminution des émissions de gaz à effet de serre doit progressivement s'imposer comme une nécessité pour sauver la planète : ceci par de nouvelles formes de croissance, plus vertes, plus responsables, plus décentralisées. Elle prend pour exemple certains pays, comme l'Allemagne qui illustre son développement économique à travers les énergies renouvelables, l'agriculture biologique, l'écotourisme etc. Ses travaux tournent autour de la question suivante : « De quels outils de politique économique disposons-nous pour accélérer une transition qui est à la fois énergétique, écologique, économique et financière ? ». Par ailleurs, l'auteure dresse un bilan sur les avantages des énergies renouvelables en Allemagne, et estime que la croissance verte est l'un des piliers de son économie.

N. GIROUARD et B. LABUHN, (2013), dans leurs réflexions évoquent le cas de l'Allemagne qui a fait de la croissance verte un objectif majeur de sa politique économique et sociale, notamment dans le secteur des industries des énergies renouvelables. En réalité, l'Allemagne fait d'importants efforts en matière de réduction des émissions de carbone et d'intensité d'utilisation de ses ressources. Pour ces auteurs, l'énergie est un secteur de première importance pour l'économie. Avec le développement des énergies renouvelables, on observe ces dernières années une nette augmentation des emplois dans ce domaine notamment en Allemagne.

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Ces auteurs présentent par ailleurs le bilan de la croissance verte pour les pays de l'OCDE7. Elles soutiennent que le modèle de croissance qu'ont historiquement porté les pays développés est trop risqué et est à l'origine de l'épuisement des ressources naturelles et d'une pollution environnementale. Par ailleurs, le réchauffement climatique et la réduction de la biodiversité nécessitent de réfléchir à une croissance plus inclusive. La stratégie pour une croissance verte lancée par l'OCDE en 2011, a ainsi décrit un certain nombre de leviers sur lesquels les politiques publiques pourraient agir pour concilier la croissance et le respect de l'environnement. L'idée centrale est que la stratégie de croissance verte doit s'insérer dans le cadre global de la politique économique et de la planification du développement, mais s'adapter au contexte institutionnel de chaque pays. Un premier bilan de l'OCDE montre que les pays utilisent de manière diversifiée l'action sur les règles de la concurrence, les mesures incitatives en matière d'innovation, les systèmes de permis négociables pour réduire les émissions de GES, les taxes et les subventions. Sur la base de groupe d'indicateurs qui restent à perfectionner comme la productivité de l'environnement et des ressources, la base d'actifs naturels, la dimension environnementale de la qualité de la vie, et les opportunités économiques des technologies vertes, l'OCDE constate que la productivité de l'environnement et des ressources augmentent, mais sans baisse absolue des pressions environnementales ou avec une utilisation plus durable de certains actifs naturels.

C. STOFFAËS (2013), quant à lui aborde la question de l'électrification durable au sein des pays pauvres et principalement l'engagement personnel de l'ancien secrétaire général de l'ONU BAN-KI-MOON, qui soutenait une économie verte en faveur des pays sous-développés. Pour lui, l'économie verte constitue un facteur de développement durable pour les pays pauvres qui n'ont pas de moyens technologiques et d'investissements coûteux contrairement aux pays développés. Il soutient la thèse selon laquelle, l'électrification durable des zones rurales de l'Afrique subsaharienne pourrait permettre d'avancer dans l'éradication de l'extrême pauvreté en milieu rural et promouvoir un développement énergétique durable qui permettra l'accès à l'éclairage, les moyens de communication électroniques, la recharge des téléphones portables, l'eau potable par forage, la modernisation agricole, etc. Selon cet auteur, c'est le continent africain qui doit être ciblé dans l'effort de solidarité internationale, notamment en comblant l'écart en matière de financements et de compétences techniques et entrepreneuriales.

En outre, M. DJUIKOM (2008), attire l'attention sur un certain nombre de constats du champ de développement, notamment en milieu rural africain. D'une part, elle s'interroge dans

7 Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). En 1961, succédé à l'organisation européenne de coopération économique (OECE), fondé en 1948 pour gérer l'aide américaine d'après-guerre.

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quelle mesure et avec quel type d'organisation la promotion des énergies nouvelles et renouvelables pourraient contribuer à améliorer le bien-être et les conditions de vie des populations en milieu rural. Son travail se veut interpellateur sur les schémas de développement qui ont conduit à la pauvreté et la misère en milieu rural, particulièrement en Afrique subsaharienne. Pour l'auteur, parler de développement durable intègre logiquement les dimensions tant économiques que techniques, sociales, écologiques et environnementales. Le développement des énergies renouvelables en milieu rural pourrait générer de nombreux changements, des atouts économiques et le développement local.

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire