II.3.2. REGLES DE PRUDENCE EN
MATIERE DE GESTION DES CREDITS
En effet, la qualité du processus d'octroi tel que
décrit ci-dessus, est la première règle de prudence
à observer pour que les crédits octroyés soient bien
remboursés. Cependant, les promoteurs de la banque doivent aussi
observer d'autres règles de façon que le portefeuille de
crédits ne puisse menacer en aucune manière les
dépôts de ceux qui ont fait confiance à la banque. Ces
autres règles portent sur l'encours global de crédit, le plafond
individuel, les garanties, le processus de suivi et les mécanismes de
contrôle.
a. Encours des crédits
La limitation de l'encours autorisé de crédit
permet d'adapter le risque encouru sur les crédits à la
capacité de gestion du conseil d'administration et éviter des
pertes massives si le processus de décision n'est pas correct.
b. Le plafond des crédits
Le crédit octroyé à chaque demandeur doit
nécessairement être plafonné. Imaginons qu'une banque (TMB)
puisse prêter 5 millions de dollars américains compte tenu de ses
dépôts. Si elle prête tout le montant à une seule
personne, la survie de la banque dépendra de ce seul
bénéficiaire. Et s'il arrivait que ce dernier se retrouve dans
une incapacité ou une défaillance et ne puisse plus rembourser et
que serait la banque ?! Certainement elle n'existerait plus !
C'est pourquoi, pour la meilleure gestion, la banque doit
plafonner en pourcentage (%) les crédits à octroyer aux
bénéficiaires.
c. Les garanties sur les crédits
Ces cas sont tirés de la vie quotidienne et n'ont pas
de caractère exceptionnel. Toutefois, par chance, tous les emprunteurs
d'une banque n'auront pas tous les mêmes difficultés au même
moment. Alors puisqu'il faut rendre l'argent aux déposants, le
crédit nécessite des règles précises d'octroi et de
possibilités de repli en cas de défaillance du
débiteur.
Certes, les banquiers se sont faits bien d'ennemis avec
l'exigence des garanties, pourtant celles-ci quasi inhérentes à
l'activité bancaire, à moins encore une fois, que la banque n'ait
d'autres mécanismes parfaitement fiables pour couvrir les risques
autrement qu'en puisant sur les dépôts des membres.
Par conséquent, il existe deux sortes de garanties. Les
garanties sur dépôt d'argent et les garanties sur bien
matériel.
1. Garantie sur dépôt
d'argent
Le dépôt d'argent dans un compte ne pose aucun
problème pourvu qu'il soit nanti. Selon nos recherches à cette
question, le débiteur ne peut retirer cet argent pendant la
période du prêt. Il doit correspondre à un pourcentage
valable du prêt.
2. Garantie sur bien matériel
Sur cette question, bien d'éléments suscitent
notre interrogation. Comment estimer la valeur du bien ? Aussi qui l'estime ?
Le bien pourrait-il se vendre en cas de défaillance de remboursement
?
Prenons l'exemple d'une maison à 3 étages dans
le quartier MAKOMENO dans la ville de Lubumbashi, l'on constate que celle-ci
n'a pas la même valeur qu'une même maison sur l'avenue KIUBO
à KATUBA III.
Après nos enquêtes, la valeur d'un bien doit
être estimée par la banque non en fonction de sa valeur marchande
c'est-à-dire le prix que l'acheteur pourrait payer au moment de la vente
de ce bien pour rembourser le prêt. Si l'opération se
déroule lors d'une vente publique, la valeur réelle du bien sera
souvent divisée par trois dans beaucoup des pays.
Il ne suffit pas qu'un bien soit donné en garantie pour
que le crédit soit couvert ; il faut encore que le bien puisse se vendre
effectivement.
De ce fait, les banques jouent avec le taux débiteur
pour orienter leurs prêts. D'ailleurs, cela est aussi suite à la
variation du taux auquel elles empruntent l'argent par les mécanismes de
refinancement, soit au regard du taux interbancaire.
3. Gestion des risques du taux
d'intérêt
Puisque les banquiers sont assujettis aux caprices des
politiques monétaires, ils sont pourtant exposés aux risques de
taux d'intérêt. Quand il arrive que la banque centrale annonce
qu'il veut faire baisser le taux d'intérêt auquel les banques se
refinancent, il en va de même aux banquiers de rabaisser leurs taux et
voient ainsi leurs titres placés perdre un peu de valeur.
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