WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse critique des resolutions du conseil de securite des nations unies


par William BALIKA LWAMUSHI
Universté libre des pays des grands lacs (ULPGL) - Licence en droit 2000
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE I: CONSIDERATIONS

GENERALES SUR LA SECURITE

COLLECTIVE

Pour mieux cerner les contours de la sécurité collective, nous partirons de l'art 2 paragraphe 4 de la charte des Nations Unies, qui appelle à son tour l'art 51 et plus spécialement le chap. VII. En effet, l'art 2 §4 énonce : « les membres de l'organisation s'abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la force ou à l'emploi de la force, soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible

avec les buts des Nations Unies ».

En d'autres mots, cet article prohibe le recours à la force comme mode de règlement des différends entre États membres

Néanmoins, il y a deux énoncés sur l'emploi indirect de la force qui sont remarquables, en particulier, par leur ampleur. Le premier est le suivant : chaque État a le devoir de s'abstenir, d'organiser ou d'encourager l'organisation des forces irrégulières ou des bandes armées, notamment des bandes de mercenaires, en vue d'incursion sur le territoire d'un autre État. Le second : chaque État a le devoir de s'abstenir d'organiser et d'encourager des actes de guerre civile ou des actes de terrorisme sur le territoire d'un autre État, d'y aider ou d'y participer, ou de tolérer sur son territoire des activités organisées en vue de perpétrer de tels actes lorsque les actes mentionnés dans le présent paragraphe impliquent une menace ou l'emploi de la force .17

C'est dans ce souci, qu'en définitive, les États membres ont décidé de conférer au conseil de sécurité -organe restreint de l'organisation - la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales tout en reconnaissant qu'en s'acquittant des devoirs que lui impose cette responsabilité, le conseil de sécurité agit à leur nom ( art 24 §1 ). Ce qui signifie que le recours à la force par un membre de la société est considéré comme un acte de guerre contre tous les autres membres 18.

Cependant, même si la charte a expressément conféré au CS la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité - c'est à l'exclusion de tout droit de recourir à la force

17 Bedjaoui M., Droit international : Bilan et Perspective, T2, Paris, éd. A. Pédone,1991. P.785

18 Bertrand M.., L'ONU, Paris, éd. La découverte,1995. P. 17

12

dont les États pourraient se prévaloir en droit international coutumier pour préserver la paix et la sécurité 19.

Par ailleurs, pour renforcer les termes du principe prévu par l'art 2 §4, l'art 51 de la charte reconnaît, de façon expresse, un droit naturel de légitime défense, individuelle et collective, dans le cas où un membre des Nations Unies est l'objet d'une agression armée20. La mise en oeuvre de l'art 51 fera l'objet d'un accent particulier.

L'analyse de la sécurité collective nécessite donc deux étapes, l'étendue du pouvoir du CS et son rôle qui explicitent l'organisation et le fonctionnement du pouvoir qui lui est conféré.

SECTION I : L'ETENDUE DU POUVOIR DU CONSEIL DE SECURITE.

Contrairement à tous les autres éléments du réseau public et privé des relations internationales, l'ONU n'a pas été instituée pour répondre à des besoins précis et concrets. Elle est seulement chargée de répondre à un rêve, celui de la paix. La paix n'est pas uniquement le seul objectif de l'ONU. Les signataires proclament leur foi dans les droits fondamentaux de l'Homme, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et dans le progrès social. Cette paix à laquelle ils aspirent tous ne peut se faire que dans le cadre d'un ordre mondial bien déterminé. Or pour arriver à ce dernier, les États membres ont ainsi confié au CS la mission du maintien de la paix, tout en reconnaissant qu'en s'acquittant de son devoir, il agit à leur nom. D'où, il a un pouvoir général sur le maintien de la paix.

Par ailleurs, le coeur de la charte se situe au chapitre VII (action en cas de menace contre la paix, de ruptures de la paix et d'acte d'agression), flanqué des chapitre VI (sur le règlement pacifique des différends) et VIII (sur les accords régionaux). Comme le pacte de la SDN, la charte répose essentiellement sur une alliance militaire qui doit assurer la « sécurité collective ». Le CS (11 membres à l'origine, puis 15 en vertu d'un amendement de 1965) compte 5 membres permanents désignés à l'article 23 de la charte et dix membres non permanents élus par l'A.G., pour un mandat de deux ans. Il peut « constater l'existence d'une menace contre la paix », prendre une action militaire (article 42 de la charte). Des forces armées doivent être mises à sa disposition par les États membres (articles 43 de la charte ), en vertu d'accords spéciaux à négocier « aussitôt que possible » (ils n'ont jamais été établis). L'emploi de ces forces est planifié par un comité d'état-major qui assiste le conseil (il n'a jamais rempli cette fonction). Le secrétaire général peut (art 99 de la charte) « attirer l'attention

19 Bedjaoui M., Op. Cit. , T. ,P.779

20 Idem, P. 586.

13

du conseil sur toute affaire qui, à son avis, pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales.21 Mais tant que le CS ne se serait saisi d'un différend, aucun organe ne peut s'en servir simultanément sauf s'il le lui demande conformément à l'art 12 de la charte.

Pour mieux cerner l'étendue du pouvoir du CS, nous analyserons successivement la démarche à suivre pour maintenir la paix (paragraphe 1), le mode de votation (paragraphe 2) et enfin, la procédure exigée (paragraphe 3).

Paragraphe1. Procédure légale ou organisationnelle

En cas d'agression ou d'un différend grave, le CS, sans plus cherche à concilier, doit arrêter ou prévenir les hostilités. A cet effet,

a) il constate l'agression ou la menace d'agression;

b) il peut faire des recommandations;

c) il peut prendre des décisions, allant jusqu'à la mise en oeuvre d'une action militaire au moyen des forces armées mises à sa disposition par les États membres.22

A. Le constat d'une menace à la paix ou d'une rupture de la paix

l'article 39 de la charte énonce : « Le CS constate l'existence d'une menace contre la paix, d'une rupture de la paix ou d'un acte d'agression et fait des recommandations décide quelles mesures seront prises conformément aux articles 41 et 42 pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales. »

Aux termes de cet article, la première démarche que le conseil doit faire ,c'est la constatation d'une menace à la paix ou d'une rupture de la paix ou d'un acte d'agression. C'est à l'issue de cette démarche que sera déterminé tout le développement ultérieur de sa mission. Néanmoins, pour qualifier un différend ou une situation de rupture de la paix ou de menace à la paix, le conseil de sécurité peut procéder à l'enquête préalable prévue à l'article 34 de la charte. Cependant, la qualification de la matérialité des faits n'est pas une tache facile pour des raisons de fond. Une partie au conflit peut demander au CS d'examiner tout d'abord la question de savoir s'il existe ou non un différend avant toute qualification possible. A ce niveau, il se joue la complexité des relations internationales et l'usage de veto. D'une part, si l'État qui a demandé l'établissement de l'existence du différend n'est pas membre du CS, ou s'il l'est, mais

21 Bertrand M. , Op. cit. , PP 6 et 26

22 Charpentier J. , Institutions internationales, Paris, éd. Dalloz, 14 éd. , 1999. P.94.

14

qu'il ne jouit pas du droit de veto, il mise sur la clientèle des grandes puissances. D'autre part, les avantages tirés de la clientèle font échec ou paralysent la démarche du CS dans le constat du différend. à cause de l'usage du veto

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon