c) La déstabilisation des partis politiques
Un autre élément qui préparait
déjà les contestations était la déstabilisation
despartis politiques. Tout avait commencé quand les présidents de
sept partis politiques dits groupe de 7 (G7) de la Majorité
présidentielle (MP) avaient adressé une lettre ouverte au
Président de la République dans laquelle ils
dénonçaient le flou savamment entretenu par leur autorité
morale sur ses intentions au sujet des échéances de 2016. En
réponse à cette prise de position, des révocations et
démissions en cascade des frondeurs de la Majorité ont
été constaté ainsi que le dédoublement des partis
politiques. Cette situation a occasionné le passage du G7 dans le camp
de l'opposition.
En prévision des élections, la CENI a
rappelé, avec insistance, l'impérieuse nécessité
pour les partis et regroupements politiques de se mettre en règle avant
le 26 mars 2018 avec le Ministre de tutelle au sujet des éléments
ci-après : la dénomination, le logo du parti ou regroupement
politique, l'adresse physique, le nom de la personne qui engage le parti ou
groupement politique et son numéro de téléphone.
S'exprimant sur les questions de dédoublement de partis politiques, le
CNSA avait auparavant recommandé notamment au ministère de
l'intérieur et sécurité de ne considérer que le
Mouvement Social pour le Renouveau (MSR) couvert par l'arrêté
ministériel du 23 janvier 2016 et l'Union pour la Démocratie et
le Progrès Social (UDPS) de Limete et par l'occasion l'invalidation des
autres partis 24 ayant la même dénomination.
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Une fois que ceci avait été fait, le
Vice-ministre, Ministre de l'intérieur et sécurité avait
déposé à la CENI la liste des partis et regroupements
politiques, sans pourtant la rendre public.
En outre, un débat sur la problématique de la
double nationalité en rapport avec les élections avait
été engagé, suscitant des controverses dans la classe
politique. D'aucuns dénonçaient le fait que la double
nationalité n'était évoquée que pour les
personnalités de l'Opposition politique n'ayant pas participé au
gouvernement dans le but de les écarter du processus
électoral.
Cette question de la double nationalité avait beaucoup
préoccupé la CENCO qui redoutait la montée des conflits
identitaires et l'instrumentalisation de la justice pour le règlement
des comptes politiques. La CENCO rappelait que la loi devrait être
appliquée d'une manière impartiale.
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