CHAPITRE III. LE PROCESSUS ELECTORAL ET LA CENCO,
APPORT ET OBSERVATION
Comme dit un adage populaire `'il y a de la coupe aux
lèvres". Depuis des lustres, au sujet de la gestion quotidienne de la
`'res publica", le peuple congolais a vécu comme dans une
traversée du désert, la satisfaction de ses nombreuses attentes.
Ainsi, sachant que par le passé, ses attentes du peuple ont
été soit déçues, soit réalisées en
payant un lourd tribut, la CENCO a invité tout le monde à
l'ouvrage, en premier lieu, les institutions, car, les regards du peuple
étaient tournés vers les élections pour mettre fin
à la longue crise de légitimité.
Section I. Contexte
Les résultats des élections
présidentielle, législatives nationales et provinciales (ainsi
que des gouverneurs) tels que publiés par la CENI ont fait l'objet d'une
forte contestation. La RD Congo semble avoir deux Présidents de la
République : un, en fonction, proclamé et investi par la Cour
Constitutionnelle et un autre qui continue de réclamer une quelconque
victoire à travers les meetings populaires. A ce sujet, la
déclaration préliminaire de la MOE JPC/CENCO affirme que «
les données en sa possession ne correspondaient pas aux données
publiées par la CENI ».
Le Président non proclamé, qui revendique la
victoire à l'élection présidentielle, a entamé une
tournée aux niveaux national et international pour dénoncer le
hold-up électoral parce que la victoire du peuple a été
volée. Il avait même déposé une requête au
niveau de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples, après
avoir écrit à l'Union Africaine lui proposant l'organisation de
nouvelles élections en RD Congo.
Le contexte de ces élections faisait déjà
craindre des contestations. Il a été caractérisé
par des éléments ci-après :
a) La réforme électorale
La nouvelle loi électorale a été
promulguée le 24 décembre 2017 par le Président de la
République, modifiant et complétant celle du 12 février
2015. Il importe de préciser que lors des débats au Parlement,
trois questions divisaient la classe politique congolaise, les
députés nationaux et les sénateurs : le seuil
d'éligibilité, la machine à voter et la caution à
payer par les candidats. L'annexe à la loi électorale portant sur
la répartition des sièges pour les élections
législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales a
été promulguée le 8 mai 2018.
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Au niveau de la justice électorale, la Cour
Constitutionnelle, dont les juges étaient arrivés fin mandat, a
connu le décès d'un juge et la démission de deux autres.
Ces juges ont été remplacés par des personnalités
éminentes de la Majorité présidentielle
désignées, alors que la procédure prévue
était le tirage au sort. Cette désignation a été
contestée par l'opposition et la société civile qui ont vu
dans cet acte la volonté de la MP de contrôler la Cour
Constitutionnelle. Cette situation a entrainé la méfiance de
l'opinion face à cette Cour à l'approche des
élections28.
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