Prévalence de la co-infection à gardnerella vaginalis et candida spp chez les femmes ayant été consulté à l'hôpital Laquintinie de Doualapar ISSA bi Ahmadou ABDOUL WAHAB Universite de Ngaoundéré - Licence en Sciences Biomedicales 2021 |
II.1.4 Infection de la flore vaginaleLa vaginite et la vulvo-vaginite sont des motifs de consultation très fréquents en gynécologie (Quentin, 2006). Les vulvo-vaginites se définissent par des symptômes cliniques divers dominés par les phénomènes inflammatoires (Amouri et al., 2010). Elles se différencient ainsi des Vaginoses bactériennes dans lesquelles, par définition, l'inflammation est inexistante ou mineure. Les symptômes cliniques les plus souvent rapportés par les patientes sont le prurit et/ou les brûlures vaginales et/ou vulvaires et l'apparition de leucorrhées inhabituelles (Bohbot et al., 2012). L'aspect de ces leucorrhées est variable : - épaisses et crémeuses au cours des mycoses ; - fluides et jaune verdâtre au cours des vaginites bactériennes ; - mousseuses et aérées au cours des Trichomonoses. Les infections du tractus génital sont de trois types :
II.1.4.1 Infection a Gardnerella vaginalis : Vaginose bactérienne
Il existe deux méthodes de référence pour le diagnostic de la VB : le diagnostic clinique et le diagnostic microbiologique. a. Critères cliniques PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD Le diagnostic clinique repose sur le score d'Amsel, pour lequel la vaginose bactérienne est avérée si trois paramètres au moins sont positifs parmi quatre (Émile, 2009 ; Bohbot 2011) : - leucorrhées blanc-grisâtre, fluides, homogènes et adhérant à la muqueuse vaginale ; - odeur de « poisson pourri », soit spontanée, soit après addition d'une goutte de potasse à 10 % aux secrétions vaginales (sniff-test) ; - pH vaginal supérieur à 4,5 ; - présence de clue-cells à l'examen direct des sécrétions vaginales. b. Critères microscopiques Comme nous pouvons le voir ci-dessous, la photo de droite correspond à une flore évocatrice d'une vaginose bactérienne ce qui signifie qu'il y a un réel déséquilibre au niveau de l'écosystème microbien vaginal se traduisant par le remplacement de la flore lactobacillaire par une flore anaérobie. Figure 5: Frottis de flore
vaginale normale contre une flore de vaginose
bactérienne L'examen complémentaire développé pour le diagnostic de la vaginose bactérienne est l'examen au microscope d'un étalement sur lame des secrétions vaginales après coloration de Gram ; il permet d'établir le score de Nugent (Émile, 2009 ). L'établissement de ce score tient compte pour l'essentiel de la corrélation inverse entre la densité en lactobacilles et celle de deux autres morphotypes bactériens (Gardnerella vaginalis et Mobiluncus spp.). Un score supérieur ou égal à 7 définit une vaginose bactérienne (Menard et Bretelle, 2012). Pour chaque morphotype, on établit un score de 0 à 4 par le calcul du nombre de bactéries par champ selon le tableau 1. REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 20 PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 21 Tableau 1 : score de nugent (Émile, 2009).
0 = absence ; 1+ = < un morphotype présent (par champ), 2+ = un à quatre morphotypes présents, 3+ = cinq à trente morphotypes présents, 4+ = > trente morphotypes présents. Il est nécessaire d'additionner les scores des trois morphotypes pour obtenir le score de Nugent. - 0 à 3 points : flore normale - 4 à 6 points : flore intermédiaire - ? 7 : flore évocatrice d'une vaginose Figure 6: Image d'une vaginose près du col (Delacroix ;1994). II.1.4.2 Infection a candida : Vaginites mycosiques La candidose vulvo-vaginale est l'une des infections les plus fréquentes en consultation gynécologique (Anane et al., 2010 ; Benchellal et al., 2011). Elle occupe le second rang après la vaginose bactérienne (Amouri et al., 2010). La candidose vulvo-vaginale est un problème clinique qui affecte 70 à 75 % des femmes, en âge de procréer, au moins une fois dans leur vie. 40 à 50 % de ces femmes récidiveront au moins une fois (Nyirjesy & Sobel 2003 ; Anis & Asad 2009 ; Bergogne, 2007) et que 5 à 10 % développeront une candidose vulvo-vaginale récurrente PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD caractérisée par la survenue d'au moins quatre épisodes prouvés pendant une année (Benchellal et al., 2011). Pour les infections à champignons, les symptômes les plus courants sont : - Rougeurs sur les parties génitales externes (vulve, périnée - la partie entre le vagin et l'anus - et la peau péri-anale) ; - Enflure des organes génitaux externes ; - Démangeaisons ; - Douleurs (peuvent être présentes ou pas) ; - Sensation de brûlure à la miction (assez fréquente) ; - Pertes blanchâtres épaisses, souvent décrites comme ayant la même texture que le fromage cottage (fréquentes, mais le volume peut varier de peu à beaucoup trop abondant) - Odeurs (relativement rares); - Douleurs vulvo-vaginales occasionnelles au moment de la pénétration lors des relations sexuelles. La candidose vulvo-vaginale est une atteinte infectieuse de la vulve et du vagin par des levures du genre Candida (Sobel, 2007). L'agent pathogène est généralement Candida albicans, une levure commensale de la muqueuse vaginale. Le développement des vaginites à Candida semble être favorisé par une rupture de l'équilibre vaginal et du mécanisme de l'immunité locale permettant une colonisation vaginale par Candida. C'est une infection mycosique caractérisée par un prurit vulvaire et des leucorrhées blanchâtres (Figure ci dessous) (Amouri et al., 2010 ).
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 22 Figure 7: Candidose vulvo-vaginale typique (Feuilhade de Chauvin, 2009). PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 23 La candidose vulvo-vaginale est étroitement liée à l'existence de facteurs de risque au premier rang desquels figurent les modifications hormonales lors de la grossesse, l'usage de contraceptifs oraux, les facteurs locaux tels que les conditions d'hygiène défectueuses, les facteurs iatrogènes, ainsi que certains facteurs généraux comme le diabète (Benchellal et al., 2011). |
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