Les difficultés des armées nationales à lutter contre le terrorisme. Cas de l'armée camerounaise.par Germain GaàƒÂ«tan ABOMO BENGONO Université de Yaoundé 2 - Master 2 en sciences politiques 2016 |
B-LA NECESSITE D'UN PARTENARIAT STRATEGIQUELa globalité de la menace terroriste impose une approche sécuritaire globale, tant du point de vue géographique que de celui de l'interdépendance du local au glocal, de l'interconnexion des systèmes des réseaux263(*). L'opérationnalisation d'une telle approche passe aussi par la mise sur pied d'un partenariat stratégique véritable, au sein duquel le Cameroun et les autres pays confrontés au terrorisme notamment ceux de l'Afrique subsaharienne auraient leur place et leur rôle de partenaire crédible, par leur force de proposition et d'action. Il y aurait en effet tout à craindre qu'ils ne soient confinés, autant du fait de leurs impérities propres que de celui de la préemption géostratégique des grandes puissances, notamment les plus actives en Afrique à savoir, la France et les Etats-Unis, à la supplétive stratégique et géostratégique. A propos de celle USA, Saida Bedar souligne à juste titre que « la stratégie globalisante des Américains implique une extension de l'emprise géostratégique »264(*). Allant dans la même logique, Tanguy Struye de Swielande écrit que, « les Etats-Unis se sont donnés une vision politique globale, à savoir, maintenir l'avantage de leur position hégémonique, afin de garantir leurs intérêts de sécurité et de prospérité nationale et, par voie de conséquence, pensent-ils celle du monde entier. Telle est la nouvelle destinée manifeste »265(*). Pour être des acteurs crédibles dans la lutte contre le terrorisme, l'armée camerounaise, comme le reste des armées des pays d'Afrique confrontés au terrorisme en général, n'y parviendront qu'à travers une dynamique régionale africaine intégrant les menaces transversales dans la doctrine, les directives et les concepts opérationnels de la Force Africaine en Attente (FAA). Et dans le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'Union et de ses cinq brigades correspondant aux Communautés Economiques Régionales (la CEEAC, la CEDEAO, l'UMA, la SADC et l'IGAD). Sachant que la crédibilité stratégique tient de la capacité à produire une pensée endogène et opérationnelle et de mobiliser la logistique à la hauteur des contraintes stratégiques et opérationnelles, liées à l'instar de la menace qui nous intéresse dans ce travail. Ce chapitre nous a permis, d'établir les défis pour un recadrage de l'action des forces armées nationales dans la lutte contre le terrorisme. Ainsi, les forces armées nationales d'une manière générale, et l'armée camerounaise d'une manière particulière ont du mal à relever le double défi des menaces asymétriques, dont la menace terroriste. De ce fait, pour sortir de cette ornière, elles doivent non seulement renforcer la relation entre l'armée et la nation. Mais aussi, se donner une vision, une stratégie claire et précise et des moyens opérationnels appropriés pour le traitement de cette menace dans une optique de spécialisation et de mutualisation des forces aux niveaux, national, régional et international conformément à la sécurité collective. C'est de cette manière que les armées nationales d'une manière générale, l'armée camerounaise d'une manière particulière, leur action trouvera une efficacité certaine dans la lutte contre le terrorisme. CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE Au sortir de cette partie, où notre analyse portait sur la présentation du terrorisme comme une menace difficile à combattre par les forces armées nationales. Dans ce sens, nous avons mobilisé notre réflexion sur l'insuffisance de l'action de l'armée camerounaise dans la lutte contre le mouvement terroriste Boko Haram. En effet, les forces armées camerounaises, comme les autres forces armées nationales ont été préparées à la guerre conventionnelle, par conséquent, il leur est difficile de remporter facilement la décision face à des acteurs transverses, utilisant les méthodes de combats irréguliers. Aussi, il a été question de faire l'analyse sur un recadrage de l'action des forces armées nationales à travers, une stratégie et les moyens opérationnels appropriés pour le traitement de la menace terroriste. Ce recadrage doit se faire dans une optique de spécialisation et de mutualisation des forces, aux niveaux national, régional et international en conformité avec le droit international. * 263 Wulson Mvomo Ela, « l'Afrique subsaharienne dans la géostratégie du terrorisme et du contre terrorisme : un défi politique et opérationnel pour la communauté de défense et de sécurité », Bulletin d'Analyse Stratégique et Prospective de l'EIFORCES, N0003 et 004, op.cit, p. 38. * 264 Saida Bedar, « les nouvelles frontières de l'empire américain », in Arabies, Novembre 2001, pp. 23-25. * 265 Tanguy Struye de Swielande, « la grande stratégie américaine dans l'après le 11 septembre », Stratégique, N086-87, p. 23. |
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