B-INADAPTATION DE LA FORCE
MILITAIRE A LA NATURE ASYMETRIQUE DES COMBATS
Comme nous l'avons eu à l'admettre un peu plus haut
dans ce travail, le terrorisme en général, celui de Boko Haram en
particulier fait parti d'une catégorie conflictuelle, guerrière
productrice d'insécurité. Dans le contexte actuel marqué
par la globalisation des menaces, le terrorisme est devenu une menace
déterritorialisée caractérisée par sa
mobilité et son évanescence. Les forces armées
camerounaises qui sont un instrument de puissance pour le Cameroun, sont
chargées de protéger le sanctuaire national contre toute menace
extérieure ou intérieure. Dans le cas d'espèce, elles
n'arrivent pas à remplir efficacement cette mission. En effet,
conçues pour faire la guerre conventionnelle interétatique dans
la logique réaliste, les forces armées camerounaises tombent sous
le coup d'une infériorité stratégique face à des
combattants de Boko Haram insaisissables.
En effet, les terroristes de Boko Haram compensent leurs
faiblesses dans l'organisation, la formation et l'armement, par la
rapidité, l'effet de surprise et le non respect des lois et coutumes de
guerre (jus ad bellum et jus in bello). La lutte contre le
terrorisme en zone sahélienne a ses propres spécificités.
Sur le plan militaire elle exige une prise en compte des
spécificités de la région. Il s'agit également une
prise en compte de la région dans laquelle les forces armées sont
déployées. Ainsi, l'armée camerounaise dans la lutte
contre le terrorisme de Boko Haram a été confrontée
à cette triste réalité. En effet, le matériel
militaire déployé par l'armée camerounaise ne
répondait toujours pas, ou n'était pas totalement adapté
aux spécificités de la lutte contre le terrorisme dans ladite
région. Non seulement certains matériels de l'armée
régulière étaient dans un état vétuste, ils
n'étaient pas totalement adaptés aux combats en milieu
sahélien. A ces difficultés s'ajoutent, les disfonctionnement
enregistrés dans la chaîne logistique.
Conscient du fait que l'armement ne détermine pas
l'issue des combats, c'est plutôt une meilleure adaptation de l'armement
à la nature des combats qui conditionne son efficacité. A ce
sujet, les forces armées camerounaises outil de défense à
faire la guerre conventionnelle interétatique, ne s'auraient
remporté facilement la victoire décisive face à des
adversaires insaisissables, à moins d'opérer une refondation de
la doctrine qui guide son action.
CONCLUSION DU
CHAPITRE
Au terme de ce chapitre, il s'agissait de faire ressortir les
différentes difficultés auxquelles les forces armées
camerounaises sont confrontées dans le combat contre les terroristes de
Boko Haram. Après avoir mis en exergue les difficultés à
mettre en oeuvre une stratégie efficace de lutte contre terrorisme par
le haut commandement militaire camerounais. Nous avons également
analysé les difficultés rencontrées sur le plan
opératif et tactique qui ne leur permettent pas, non seulement de mener
les « actions décisives », mais également de
remporter la « victoire décisive ».
|