Les difficultés des armées nationales à lutter contre le terrorisme. Cas de l'armée camerounaise.par Germain GaàƒÂ«tan ABOMO BENGONO Université de Yaoundé 2 - Master 2 en sciences politiques 2016 |
1.7. METHOLOGIE DE RECHERCHE ET DE COLLECTE DES DONNEESLa rigueur scientifique d'un travail de recherche exige de tenir compte et d'appliquer les méthodes d'analyse dans un fait social étudié. Dans le cadre ce travail, nous n'avons pas dérogé à cette exigence scientifique. Dans le cas d'espèce l'on a fait usage de la théorie et de l'analyse stratégique. 1.7.1. La théorie et l'analyse stratégiqueLa stratégie est à la fois un art, en tant que pratique du stratège, et une science (au sens large) en tant que pratique du stratégiste. La stratégie remonte à Sun Tsu : « L'art de la guerre », publié au 5ème siècle avant Jésus Christ. Ensuite, viennent les stratégistes modernes : Carl Von Clausewitz, « De la guerre » ; Mao Ze Dong, « La stratégie de la guerre révolutionnaire en Chine » ; Basil Liddell Hart, « La stratégie indirecte » ; Colin Gray, « La guerre au 21e siècle : un nouveau siècle de feu et de sang » ; le général Sir Rupert Smith, « L'Utilité de la Force : l'art de la guerre d'aujourd'hui » ; ou le général Vincent Desportes, « La guerre probable : penser autrement ». La stratégie peut être aussi considérée comme la science des généraux. Elle embrasse toutes les grandes parties de la guerre : mouvement d'armée, ordre de marche, ordre de bataille. Elle est en un mot, l'art de faire agir les troupes. Que l'on considère la stratégie au sens strictement militaire comme, « L'art d'utiliser les batailles comme moyen pour atteindre le but de la guerre »60(*). L'amiral Castex l'utilise dans ses théories stratégiques (1937) : « la stratégie n'est que la conduite générale des opérations (...) elle guide la tactique, lui laissant la place libre dès que son heure est arrivée. La stratégie en deçà et au-delà du combat, la tactique pendant que les armes agissent et jusqu'à ce quelles cessent d'agir ». Ou qu'on la définisse au sens global, « le rôle de la grande stratégie consiste en effet à coordonner et diriger toutes les ressources de la nation ou d'une coalition afin d'atteindre le but définit par la politique fondamentale : l'évitement de la guerre ou la guerre »61(*). Il ressort que la stratégie est l'art de combiner les ressources de la nation pour atteindre les buts politiques. La stratégie est une notion d'origine militaire, mais qui dans son évolution a connu d'âpre succès dans d'autres secteurs de la vie humaine notamment, en économie et dans la culture. Dans le cadre de notre étude, nous utilisons la théorie stratégique et l'analyse stratégique. Ceci pour mieux appréhender l'action des forces armées sur les théâtres d'opérations dans la lutte contre les organisations terroristes. Toutefois, il est désormais impossible d'isoler la stratégie militaire, des stratégies économiques et culturelles. Elles se combinent dans leurs buts et leurs moyens, de ce que l'on peut nommer la stratégie intégrale, qui n'est que « la politique en acte ». C'est dans ce sens que le général André Beaufre affirme que : « le but de la stratégie est, d'une manière générale, d'atteindre les objectifs fixés par la politique en utilisant au mieux les moyens dont on dispose»62(*). L'amiral Castex utilise encore dans ses Théories stratégiques (1937) : « La stratégie n'est que la conduite générale des opérations (...) elle guide la tactique, lui laissant la place libre dès que son heure est arrivée. Stratégie en deçà et au-delà du combat, tactique pendant le combat, dès que les armes agissent et jusqu'à ce quelles cessent d'agir. » Quels que soient nos efforts pour constituer une théorie unitaire de la stratégie contemporaine, nous ne parvenons guère qu'à construire des théories fragmentaires. Mal reliées entre elles. La théorie stratégique ne peut trouver ses fondements que dans une nouvelle philosophie politique et une nouvelle philosophie de l'histoire. La guerre de nos jours a subi de profondes mutations, malgré comme elle reste toujours le choc des volontés opposées cherchant à imposer à l'autre sa volonté. La particularité avec les conflits modernes est qu'ils se déroulent en milieu urbain, dans les milieux civils, dans les agglomérations. Ceux-ci exigent du soldat, des aptitudes d'adaptation plus vite que leurs adversaires s'ils veulent gagner ces guerres63(*). Dans les guerres modernes, la notion de « victoire décisive » est difficile à obtenir ou n'existe même pas, d'où l'enjeu et le défi de repenser les conditions de l'efficacité militaire dans les nouveaux engagements. C'est dans cette logique des combats modernes que s'inscrit l'objet de notre étude. La théorie et l'analyse stratégique sont intéressantes dans notre étude, dans la mesure où, elles nous permettent de comprendre les stratégies mobilisées par les forces armées nationales dans l'antiterrorisme en général, celles mobilisées par l'armée camerounaise en particulier. A cet effet, la théorie et l'analyse stratégique nous permettent d'envisager des stratégies nouvelles pour une amélioration de l'efficacité de l'action militaire dans l'anti-terrorisme. * 60 Carl Von Clausewitz, De la guerre, Paris, Editions Rivage poche, 2006. * 61 Basil Liddell Hart, Strategy: the indirect approach, third edition, London, India: Natraj publishers, 2003. * 62 Le général André Beaufre, Introduction à la stratégie, p.34. * 63 General, Robert B. Neller, «The Marine Corps Operating Concept: How an Expeditionary Force Operates in the 21st Century», septembre 2016, P.1. |
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