WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Intégration sous-régionale et développement du commerce entre les états membres de la zone CEMAC.


par Serge Guy BILOA
IPD-AC - Master en science de programmation du développement et intégration régional 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II.2. LES NOUVELLES THEORIES DU COMMERCE INTERNATIONAL

Dans sa théorie des avantages comparatifs RICARDO insiste sur le fait que c'est parce qu'un pays est plus compétitif dans la fabrication d'un produit qu'il l'exporte. Les années 1980-90 sont marquées par un renouvellement profond de l'analyse des échanges internationaux. Il s'agit des nouvelles théories du commerce international développées par des auteurs comme PAUL KRUGMAN et HELPMAN.

II.2.1 Différence entre les théories traditionnelles et les nouvelles théories du commerce

international

PAUL KRUGMAN et HELPMAN considèrent que c'est surtout en exportant qu'un pays devient plus compétitif. C'est en prenant part au commerce international, en faisant le pari de l'ouverture aux échanges internationaux, que chaque pays multiplie ses avantages.

- Dans l'analyse de Ricardo

? Existence d'un avantage comparatif

? Ouverture aux échanges internationaux ? Naissance d'un avantage comparatif

26

Rédigé et présenter par Serge Guy BILOA

Intégration sous régionale et développement du commerce entre les états membres de la zone CEMAC

- Dans les nouvelles théories du commerce international

Cette approche montre que les avantages comparatifs n'ont rien de définitif, ni d'exclusif et peuvent être construits, voire choisis arbitrairement. Un pays peut par exemple se fabriquer un avantage comparatif en privilégiant une certaine production même si au départ il n'est pas particulièrement bien doté en facteurs de production pour y parvenir.

Les nouvelles théories de l'économie internationale ont ainsi apporté de nouveaux arguments aux thèses favorables à l'ouverture internationale. Elles considèrent que les gains du commerce sont cumulatifs : l'ouverture internationale provoque des avantages comparatifs qui permettent une plus grande ouverture et ainsi de suite.

En définitive, l'ouverture internationale et l'accès à des marchés plus vastes permettent des rendements d'échelle croissants ainsi, en accédant à des marchés plus vastes, une entreprise peut mieux tirer parti de sa spécialisation. En effet, tout effort d'investissement (augmentation du capital) afin d'améliorer sa compétitivité lui permet d'écouler sa production auprès d'un nombre plus important de consommateurs que ne le permettrait le seul accès au marché national, ce qui assure une meilleure rentabilité des investissements, l'amélioration des profits, etc.

II.2.2 La vision de PAUL KRUGMAN

PAUL KRUGMAN préconise donc une ouverture croissante des économies et donc une libéralisation du commerce tout en acceptant une politique étatique volontariste d'incitation à l'exportation.

Mais il pense qu'une politique commerciale stratégique de subvention et même de protectionnisme temporaire peut être profitable car elle permet de contrer le monopole étranger qui arrive sur le marché national.

Il ressort cependant de beaucoup d'analyses que la croissance du commerce international ne profitait pas à toutes les nations de la même manière et les questions suivantes se posent de plus en plus :

- Le commerce international engendre-t-il pour les PED un développement du sous-développement ?

27

Rédigé et présenter par Serge Guy BILOA

Intégration sous régionale et développement du commerce entre les états membres de la zone CEMAC

- Un PED peut-il compter sur l'insertion au marché mondial pour réussir à se développer ?

Ces interrogations prennent tout leur sens si l'on considère que l'importance croissante des firmes transnationales, le développement d'un commerce international intra-branche et la forte mobilité des capitaux à l'échelle planétaire constituent une profonde rupture avec le contexte dans lequel Ricardo envisageait les bienfaits de l'échange.

Tout d'abord, l'importance croissante des firmes transnationales modifie profondément la nature du commerce international. Il s'agit de moins en moins d'échanges de pays à pays et davantage de transactions internes entre les différentes unités de production d'une même entreprise. Ces transactions échappent donc de plus en plus aux Etats ainsi qu'aux tentatives de réglementation et de contrôle internationaux qu'ils pourraient mettre en place afin de les organiser.

Ensuite, le développement du commerce international intra-branche rend prépondérant les échanges entre pays ayant des niveaux de développement identiques. C'est ainsi que l'essentiel des échanges internationaux se font entre pays industrialisés ; ce qui laisse peu de place aux pays ne disposant pas des mêmes atouts en termes de technologies, de qualification de la main d'oeuvre, etc.

De l'autre côté, la très forte mobilité des capitaux peut se révéler être un handicap pour certains pays. En effet, les capitaux se déplacent d'un pays à l'autre en quête de rendements attractifs. Or, les investisseurs parient davantage sur les économies déjà très performantes, sur des économies émergentes ou potentiellement émergentes. Ainsi, les pays en développement (PED) qui connaissent des difficultés dans leur développement économique ou encore une forte instabilité politique et/ou sociale seront boudés par les investisseurs au profit de lieux plus sûrs pour faire fructifier leurs capitaux.

Enfin, le commerce international peut faire naître des rapports de domination. Ainsi, pour François Perroux, la domination ne résulte pas d'un processus délibéré mais résulte des inégalités de forces productives (quantités, qualité et combinaison des facteurs de production) entre les pays. Les pays dominants disposant d'un appareil productif développé, spécialisés dans des biens à forts gains de productivité et dans des secteurs à forte croissance de la demande, acquièrent rapidement une position clé sur le marché au détriment des autres. De plus, les prix évoluent souvent de façon favorable aux nations dominantes qui voient leurs

28

Rédigé et présenter par Serge Guy BILOA

Intégration sous régionale et développement du commerce entre les états membres de la zone CEMAC

termes de l'échange s'améliorer au détriment des nations les moins performantes. Les marxistes partagent ce point de vue, mais pour eux, cette situation traduit la volonté délibérée d'exploitation des pays pauvres par les pays riches.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote