II.1.2 La vision de DAVID RICARDO
DAVID RICARDO reprend ce concept mais ne se situe plus dans le
cadre des avantages absolus mais plutôt dans le cadre des avantages
relatifs.
DAVID RICARDO applique l'approche d'ADAM SMITH à une
situation où un pays dispose d'un avantage absolu dans tous les domaines
de production. Selon ADAM SMITH, cette situation conduirait à ce que le
pays le plus compétitif produise l'ensemble des biens de production.
Hors, la réalité est différente. DAVID RICARDO en cherche
donc les raisons et tend par la même à démontrer que les
Etats ont toujours intérêt à échanger, même si
l'un est plus compétitifs que l'autre dans tous les domaines.
Au concept d'avantage absolu, RICARDO propose le concept
d'avantage relatif en disant qu'un pays dispose d'un avantage comparatif
relatif par rapport à un autre pays dans la production ou son coût
de production est le moins éloigné de celui du pays le plus
compétitif, c'est à dire dans la production ou l'écart de
coût entre les deux pays est le plus faible.
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Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
Le principe de l'avantage comparatif, dénommé
aussi le principe des coûts comparés, s'énonce ainsi :
« A la condition nécessaire et suffisante qu'il existe une
différence entre les coûts comparés constatés en
autarcie dans plusieurs pays, chacun d'eux trouvera avantage à se
spécialiser et à exporter les biens pour lesquels il dispose du
plus fort avantage comparé ou du moindre désavantage
comparé, en important en échange les autres biens de ses
partenaires ». Il est l'argument économique le plus
général et le plus puissant pour démontrer
l'intérêt de l'échange international et de la
spécialisation.
Chaque pays va donc devoir se spécialiser et
échanger même si un pays est moins productif que l'autre dans
toutes les productions. En effet, cette spécialisation permettra
globalement d'économiser des facteurs de production. La division
internationale du travail reste donc souhaitable mais diffère de celle
qui découlerait de l'analyse fondée sur la théorie des
avantages absolus.
II.1.3 La vision de E. HECKSCHER et B. OHLIN
Au début du XXe siècle, deux auteurs
suédois, E. HECKSCHER (1919) et B. OHLIN (1933) ont renouvelé la
théorie de l'avantage comparatif en l'expliquant par des
éléments plus facilement modélisables qui sont les
quantités relatives de facteurs (terre, travail, capital)
détenues par une région ou par une nation. L'intuition de ces
auteurs est que les pays exportent les produits contenant intensivement les
facteurs dont ils disposent en abondance et importent les biens qui
nécessitent l'utilisation de facteurs dont ils ont pénurie.
Dans ce modèle, les coûts relatifs des produits
s'expliquent par les coûts relatifs des facteurs, qui proviennent
eux-mêmes de l'utilité et de la productivité de ces
facteurs, qui sont elles-mêmes dépendantes des quantités
relatives de facteurs dont les pays ou les régions disposent. Les
dotations factorielles étant différentes d'un pays à
l'autre, les raretés ou abondances relatives de facteurs se traduisent
par des différences de coûts comparés des biens, qui sont
à l'origine des échanges.
Ainsi, le théorème énoncé par E.
HECKSCHER, B. OHLIN et P. SAMUELSON (économistes du XXe siècle),
mieux connu sous le sigle HOS constitue un approfondissement de l'oeuvre de
Ricardo en expliquant plus précisément l'origine et le choix de
la spécialisation d'un pays et en raisonnant explicitement sur plusieurs
facteurs de
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production (le travail, mais aussi le capital et la terre)
dont les différentes qualités sont prises en compte.
Ce théorème peut s'énoncer ainsi : «
Dans l'échange international, en régime de libre-échange,
les pays ont intérêt à se spécialiser dans les
productions qui utilisent en plus grandes proportions le facteur dont ils sont
le mieux pourvu ». Ainsi, selon eux, les nations sont amenées
à exporter les produits incorporant une forte quantité du facteur
de production qu'elles détiennent en abondance et à importer les
produits incorporant une forte quantité du facteur de production dont
elles sont peu dotées.
Le modèle néo-classique de l'avantage comparatif
aboutit, comme le modèle de Ricardo, à montrer sans
difficulté l'existence d'un gain d'échange réciproque pour
les participants, même dans le cas de pays défavorisés pour
tous les biens. Cependant, à l'exception de l'hypothèse de
concurrence parfaite, les hypothèses de base diffèrent dans les
deux modèles ainsi que certains résultats.
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