SECTION II : APPROCHE THEORIQUE DU COMMERCE
INTERNATIONAL
Le commerce international a fait l'objet d'une première
analyse scientifique au tournant du xviiie siècle, s'opposant à
la doctrine mercantiliste alors en vigueur, qui y voyait un jeu à somme
nulle. Amorcée par le « père de l'économie politique
», ADAM SMITH, cette nouvelle analyse du commerce international, visant
à montrer au contraire que le commerce entre nations procure un gain
net, sera approfondie par DAVID RICARDO, puis, au XXe siècle, par ELI
HECKSCHER, BERTIL OHLIN et PAUL SAMUELSON.
Dans cette section, nous représenterons tour à
tour les différentes théories économiques
consacrées à l'analyse des échanges commerciaux.
II.1. CADRE CLASSIQUE TRADITIONNELLE (ADAM SMITH, DAVID
RICARDO ET HECKSCHER, BERTIL OHLIN ET PAUL SAMUELSON)
Les auteurs classiques de l'analyse économique
justifient les échanges internationaux au nom de l'allocation optimale
des ressources au niveau mondial. En effet, l'analyse des relations
économiques internationales répond à la même
problématique que celle développée dans un cadre national
: comment satisfaire un maximum de besoins avec des ressources
limitées.
II.1.1 La vision d'ADAM SMITH
ADAM SMITH, dans son ouvrage intitulé « La
recherche sur la nature et les causes de la richesse des Nations »
intègre son analyse des échanges internationaux dans son analyse
globale du fonctionnement de l'activité économique. Il se fonde
donc sur les mêmes principes (liberté individuelle, recherche du
profit, concurrence) pour inciter les Etats à se spécialiser sur
les productions sur lesquelles ils bénéficient d'un avantage
absolu.
Du fait notamment de dotations initiales en ressources
naturelles favorables, ou d'une avance technologique, les pays disposent d'un
certain nombre de secteurs d'activité pour lesquels ils
bénéficient d'un avantage absolu, c'est à dire pour
lesquels les entreprises nationales produisent à un coût de
production inférieur à celui d'une entreprise
étrangère.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo24.png)
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Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
En conséquence, chaque nation doit chercher à se
spécialiser dans les secteurs d'activité pour lesquels elle
dispose de cet avantage absolu. Ceci signifie que les facteurs de productions
ne servent pas à produire l'ensemble des biens et services
nécessaires à la satisfaction des agents économiques
nationaux mais doivent être concentrés sur un nombre limité
de biens et services ou la nation possède un avantage comparatif en
termes de coût de production. Elle justifie donc ainsi l'échange
et la spécialisation internationale.
Cette spécialisation se met en place entre les
différentes nations participant aux échanges internationaux, il
se crée ainsi une division internationale du travail fondée sur
les avantages comparatifs dont dispose chaque nation à un moment
donné.
Cette division internationale, non seulement favorise une
allocation optimale des ressources au niveau mondial, mais en plus est
favorable pour l'ensemble des nations participant aux échanges.
La spécialisation permet d'accroître la
production mondiale de biens et services pour une consommation constante de
facteurs de production et permet alors de satisfaire un plus grand nombre de
besoins.
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