I-2-4. La vision des pays Africains
Les développements théoriques qui ont
accompagné l'expérience européenne ont joué un
rôle déterminant dans cette évolution conceptuelle. Les
pays africains semblent désormais admettre avec PERROUX (1968) que
« la mécanique du marché de concurrence n'est jamais
l'essentiel dans la dynamique d'intégration », et que les
transformations à opérer sont moins le résultat d'un effet
mécanique des prix liés à la modification des droits de
douane, que le résultat de décisions
délibérées, conscientes et systématiques, prises
pour mettre en place les structures voulues et pour obtenir certains prix et
coûts.
La mutation conceptuelle pose la problématique de
l'intégration, en élargissant le champ d'analyse et de vision aux
problèmes de structures, aux conditions d'accumulation et
d'investissements, aux compatibilités et incompatibilités entre
les centres de décisions, à la résorption des
déséquilibres entre partenaires de l'union.
I-2-5. La nouvelle conception de
l'intégration
Elle paraît faire sienne l'analyse de BARRE (1968),
selon laquelle l'union douanière est une notion du XIXe siècle
où les Etats vivaient dans une atmosphère de libéralisme
économique. Aujourd'hui, ils élaborent des politiques
monétaires conjoncturelles, douanières, dont ne peut rendre
compte cette théorie. L'Union douanière est l'infrastructure
possible, mais pour que l'édifice tienne, il faut passer aux politiques
communes et à une action consciente.
22
Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
La démarche désormais suivie en Afrique emprunte
cette orientation, si l'on en juge par les réformes et les mutations
imprimées aux différentes institutions, tant sur le plan
organisationnel que structurel.
|