I-2-3. La formation d'une union régionale
Elle se caractérise par la suppression des droits de
douane à l'intérieur, l'établissement d'un tarif
extérieur commun, l'unification des régimes applicables aux
investissements, la libre circulation des Hommes et des biens. C'est le
triomphe de ce que PERROUX (1968) appelle l'intégration de la
théorie traditionnelle des échanges dont il analyse
l'échec.
Cet échec se vérifie dans le cas des pays
africains où la multiplicité des organisations régionales
n'apporte aucune impulsion décisive, ni aux échanges
intra-communautaires, ni au commerce extérieur de ces pays. Pire, on
observe, s'agissant des échanges intra-communautaires que plus le pays
se développe et connaît une croissance forte, moins le commerce
intra-communautaire pèse sur ses échanges extérieurs
(BEKOLO-EBE, 1977).
Les politiques tarifaires et les fiscalités
harmonisées s'avèrent inefficaces, tant pour développer
les échanges que pour impulser l'investissement. Il n'y a ni
détournement des échanges, puisque les polarisations
traditionnelles demeurent en direction des pays développés,
essentiellement les anciennes métropoles, ni création de nouveaux
flux d'échanges, puisque les échanges intra-communautaires
restent marginaux, malgré l'apparition dans certains cas de pays relais
(BEKOLO-EBE, 1977).
Comme l'a montré PERROUX, cette conception de
l'intégration réduit les pays à un comportement passif.
Les échanges au sein de l'union et entre celle-ci et les pays tiers
sont
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo22.png)
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Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
analysés comme des échanges entre firmes
indépendantes, entre micro unités dont l'objectif est la
maximisation de la production et de la consommation, à partir des prix
et des quantités sans qu'interviennent d'autres variables,
considérées comme données.
Cette conception traditionnelle particulièrement
réductrice, s'est effacée au profit d'une nouvelle conception de
l'intégration, visant non plus seulement à construire un
marché, mais à impulser des modifications structurelles affectant
toute l'économie. Celle-ci se conçoit comme un processus par
lequel on s'efforce de créer, au sein d'une économie ou entre
diverses économies données, une interdépendance et un
réseau de relations tels que l'appareil de production, les structures
d'accompagnement (monétaires, financières, infrastructures...)
rendent l'espace autonome et organisé, en fonction de lui-même, et
que, simultanément, l'appareil de production ainsi structuré soit
mis au service des populations afin qu'elles puissent s'en servir, le dominer
et l'orienter en fonction de leurs besoins.
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