I-2 : APPROCHE CONCEPTUELLE DE L'INTEGRATION REGIONALE ET
L'OUVERTURE DES MARCHES
I-2-1. La théorie classique de
l'intégration
Elle se développe à partir de la
réflexion pionnière de Viner (1950) qui s'intéresse aux
effets de l'union douanière sur l'échange international ;
celui-ci montre que la formation d'une union douanière, qui se traduit
par l'institution d'un tarif extérieur commun, engendre deux effets
possibles, l'un de détournement des échanges, au détriment
des pays non-membres, et l'autre de création des échanges au
profit des pays membres de l'union. C'est en fonction de ces deux effets que
l'on peut juger de l'incidence et des conséquences économiques de
l'union douanière.
Les développements ultérieurs, que l'on doit
notamment à LIPSEY (1957) et MEADE (1956), analysent l'incidence sur
l'utilisation des ressources du côté des consommateurs et les
effets de bien-être, et s'intéressent, avec COOPER et MASSELL
(1965) aux avantages que 1'union peut présenter en terme de
marché pour chaque économie membre. Ces travaux influencent
fortement le processus dans les pays en développement, à partir
des travaux pionniers de MYINT (1967), MEIER (1968), MIKESSELL (1970) et ROBSON
(1971). On s'attache à rechercher les conditions qui permettent à
l'intégration régionale d'être le plus proche possible de
la situation de libre-échange, puisque l'intégration est
conçue comme un second best.
20
Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
I-2-2. La politique douanière
Elle constitue l'instrument principal d'intégration, en
veillant à ce que, du fait des changements dans les structures
tarifaires, les modifications des prix relatifs ne soient pas
défavorables à une allocation optimale des ressources et au
bien-être. Ce sont les modifications des prix et des quantités qui
modèlent les comportements des agents, pour favoriser le
développement des échanges entre les pays membres.
Un accent particulier est donc mis sur le développement
des échanges par extension des marchés. Ceci doit se faire par un
accroissement de la capacité d'exportation de chaque économie,
grâce à la politique tarifaire, la réalisation de
l'équilibre extérieur, et ce que MIKESSELL appelle les
conséquences sur le bien-être d'un déplacement de la
frontière des échanges. Il est significatif que du point de vue
de la terminologie, on ne parle en Afrique que d'union douanière, avec
l'UDEAC et la CEDEAO.
|