Relation entre l'abonnement à
téléphonie Fixe et l'utilisateur d'Internet.
Il n'existe pas de relation de causalité entre les 2
variables à savoir l'abonnement à téléphonie Fixe
et l'utilisateur d'Internet au sens de GRANGER car leurs valeurs de
probabilité d'accepter l'hypothèse nulle sont largement
supérieures à 0,05 (0,0755 et 0,4589).
5.4.6. Test
dePortmanteau
En dépit du fait que les coefficients du modèle
sont significatifs globalement, le test de Portmanteau sert de validité,
notamment des tests d'autocorrélation des erreurs.
Le Graphique 12 présente les résultats du
corrélogramme des résidus jusqu'à un nombre de 16 retards.
Ainsi, il est observé une absence totale d'autocorrélation des
résidus. En effet, que ce soit dans le cas d'autocorrélation
simple ou partielle des résidus, tous les termes se trouvent à
l'intérieur de l'intervalle de confiance (i.e., les limites qui
représentent le seuil au de-là duquel l'autocorrélation
est considérée comme significative.
Tableau 12:Résulat du test de Portmanteau
Source : Traité par l'auteur à partir du
logiciel Eviews 8.0
5.4.7. Étude
de l'autocorrélation des coefficients au sens deBreusch-GODFREY
Pour étudier l'autocorrélation des coefficients
du modèle, nous avons recouru au test de Breusch-GODFREY. Le test de
Breusch-GODFREY est un test statistique qui teste l'autocorrélation de
n'importe quel ordre. Il s'agit d'un test asymptotique qui teste directement la
significativité du coefficient dans la formule de notre équation
de régression linéaire multiple.
H0 : Stipule qu'il y a
non-autocorrélation donc =0
H1 : Stipule qu'il y a autocorrélation
donc 0 avec ||<1.
Tableau 13: Diagnostic du
Modèle
Hypothèse du test
|
Test
|
Valeur du test (Prob)
|
Autocorrélation
|
Breusch-Godfrey
|
0.67 (0.40)
|
Normalité
|
Jarque-Bera
|
1.057 (0.58)
|
Spécification
|
Ramsey
|
1.0045 (0.85)
|
Source : Calcul de l'auteur à partir du logiciel
Eviews 8.0
Le test de Breusch-Godfrey conclut qu'il y a
l'absence d'autocorrélation dans les séries puisque la
probabilité est inférieure au seuil critique de 5%.
5.5. Discussion desrésultats
Après avoir réussi les principaux tests
économétriques, nous concluons que les résultats du
modèle peuvent faire l'objet d'une interprétation
économique. Par conséquent, cette section s'occupera dans un
premier temps la présentation des résultats et dans un second
temps la discussion du présent travail.
D'abord, les tests de racine unitaire sur les séries
indiquent qu'elles sont intégrées d'ordre 1 c'est-à-dire
qu'elles sont stationnaires en différence première car le
résidu testé donne une valeur statistiquement proche de la valeur
critique à 5 %.
Le coefficient de détermination (R2)
s'élève à 0.41. Si l'on tient compte du nombre de
degrés de liberté, ce coefficient de détermination
(R2 corrigé) passe à 0.38. Ce qui veut clairement dire
que les variables explicatives du modèle, l'abonnement à la
téléphonie mobile, l'abonnement à la
téléphonie fixe, l'investissement au secteur des TIC,
l'utilisateurs d'internet et le capital humain expliquent seulement 41 % du
taux de croissance économique durant la période
étudiée (1989-2019). Une représentation jugée peu
signifiante au sens de l'une de nos hypothèses.
Toutefois, le test de significativité de Student
indique que seule la variable de l'investissement fait dans le secteur des
TIC n'est pas statistiquement significative au seuil critique de 10 %. À
noter que le test de validité est applicable en faveur de toutes les
variables de l'étude pendant la période allant de 1989 à
2019 et le test de Breusch-Godfrey conclut qu'il y a l'absence
d'autocorrélation dans les séries.
Ainsi, une augmentation du taux de croissance des
investissements aux secteurs des TIC de 1 % entraine une diminution du taux de
croissance du PIB réel de 0,002 point de pourcentage. L'utilisateur de
l'internet fait réduire le taux de croissance de 0.05 de point de
pourcentage. Notons que ce coefficient est significatif. Cependant, il ne faut
pas le sous-estimer car celui-ci contribue dans de branches diverses de
l'économie haïtienne et l'on se rappelle que la corrélation
entre les variables investissement au secteur des TIC et le produit
intérieur brut affiche une tendance positive ce qui revient à
dire, autant de fois qu'on augmente l'investissement c'est autant que le PIB
réel augmente aussi a point de pourcentage positif jugé cependant
faible.
Cette faiblesse au niveau d'investissement fait dans le
secteur des TIC n'est donc pas surprenante dans l'économie
haïtienne puisque celle-là est due à de multiples facteurs
liés aux différentes barrières administratives, politiques
et juridiques29.
En conclusion, nous voyons que le développement
technologique tel que nous l'avons considéré agit positivement
sur la croissance économique mais n'explique pas en plus fort
pourcentage la croissance économique haïtienne. Alors, ce
phénomène autant contributif pour l'économie des pays de
l'OCDE ne l'est pas pour Haïti étant un pays pauvre. Ce
qui, présomptueusement, voudrait dire que le présent travail de
recherche présente une approche contraire à la théorie
élaborée par l'économiste Joseph A. Schumpeter
considérant le développement technologique comme un facteur
endogène en raison de son apport très significatif dans
l'économie des pays de l'OCDE.
Même si l'apport du modèle n'est pas très
élevé pour la croissance économique d'Haïti durant la
période d'étude (1989-2019), nous pouvons conclure, toutefois,
qu'il est valide économétriquement et peut faire l'objet
d'analyse économique en raison de nombreux facteurs clés puisque
la technologie est dans le coeur de toutes nos activités.
Au début de la discussion des résultats du
présent travail de recherche, il est d'une nécessité
absolue de rappeler que notre étude est fondée sur
l'hypothèse principale stipulant que le développement
technologique agit positivement sur la croissance économique
d'Haïti. Partant de cette hypothèse, nous avons formulé deux
autres de types spécifiques qui, pour leur part, ont tenté de
rectifier la théorie de Joseph A. Schumpeter en faveur de celle de
Robert SOLOW afin de mieux comprendre la réalité
économique d'Haïti. Le fait qu'il y a un faible capital humain
prêt à s'en servir, le développement technologique
influence peu significativement la croissance économique d'Haïti de
1989 à 2019. Les investissements en matière d'équipements
technologique sont trop faibles à pouvoir impacter significativement la
croissance économique d'Haïti.
A la lumière du cadre théorique de
l'étude, nous avons pu conclure que notre hypothèse principale,
après avoir été testée et vérifiée, a
été confirmée. En effet, nous pouvons dire que le
29Le cadre légal sur lequel repose
l'exploitation du secteur en Haïti est désuet car il date en effet
de 1977. Ce qui explique en partie qu'il n'est pas adapté au
développement que connait ce secteur en Haïti. Cet outil à
lui seul envoie un mauvais signal aux investisseurs étrangers et
nationaux qui seraient intéressés par cesecteur.
développement de la technologie affecte positivement la
croissance économique d'Haïti. Mais il est à noter qu'en se
basant sur la théorie Schumpetérienne qui, dans sa plus haute
dimension spécifiant que la technologie soit un facteur endogène,
cherche à trouver une explication unique aux phénomènes de
l'évolution économique et des fluctuations cycliques ; la
technologie ne remplit pas son véritable rôle dans le
développement économique d'Haïti. Puisque la source des
bouleversements de fluctuation cycliques et de l'évolution dont parle
l'auteur est l'innovation, définie comme l'exécution de nouvelles
combinaisons productives et qui modifie les structures de production
existantes, crée la nouveauté en perturbant les équilibres
des marchés et change en profondeur l'économie et la
société tout entière. Affectant le PIB réel
à un point de pourcentage de 0.41 et un niveau de croissance de moins de
1%, tout porte à déduire que l'une des hypothèses
spécifiques a été confirmée à savoir que le
fait qu'il y a un faible capital humain prêt à s'en servir, le
développement technologique influence peu significativement la
croissance économique d'Haïti de 1989 à2019.
Tandis que dans le cadre du travail de recherche
réalisé par Gilbert CETTE, Jacques MAIRESSE et Yusuf KOCOGLU en
2001 expliquant les effets de la diffusion des TIC sur la croissance
économique en France sur une longue période de 1980-2000, l'effet
de la technologie a été non seulement positif mais aussi
très significatif pour le pays à un point de pourcentage de
0.69. Même s'il est évident que la France fait
partie des pays de l'OCDE (combinant un ensemble de pays riches) pour lesquels
la technologie a eu des effets croissants sur leur production et qui ne fait
qu'impacter leur croissance significativement et Haïti faisant partie des
pays pauvres, alors, nous nous demandons pourquoi l'approche de ces auteurs,
s'appuyant sur la théorie Schumpetérienne n'arrive-t-elle pas
à concorder avec le résultat moins élevé du
présent travail de recherche ? Cette rectification de la théorie,
est-elle générale pour tous les autres pays pauvres utilisant la
technologie?
Pour tenter de répondre aux questions
susmentionnées, il est important de rappeler que nous avons noté
dans les lignes précédentes de ce travail de recherche que la
théorie de Solow est construite sur la base de plusieurs
hypothèses simplificatrices qui viennent pour la plupart de la
théorie néoclassique. Pour Robert SOLOW (1956), l'augmentation
des facteurs de production (travail et capital) explique une grande part de la
croissance. À son avis, c'est donc parce qu'il y
auneaugmentationdelapopulation(facteurtravail)etdesinvestissements(facteurcapital),
qu'il y a de la croissance. Toutefois, une petite part de la
croissance n'est expliquée que par un facteur résiduel qui est la
technologie considérant comme quelque chose venant du ciel. De ce fait,
cette théorie dans sa dimension prouve qu'il est possible que la
technologie n'affecte pas significativement la croissance économique
puisqu'il est exogène à l'ensemble des évolutions
économiques. Même si nous savons que le processus de production
contient deux aspects essentiels à savoir : la quantité de moyens
qui peuvent être mobilisés dans la production, et
l'efficacité avec laquelle ils sont mis au travail. D'où la
nécessité de noter le facteur de capital humain dans le processus
de production. Alors, si les moyens (facteur capital) ne sont pas
mobilisés à un niveau qui correspond à la taille
économique nous sommes contraints d'attirer la croissance à un
niveau plus significatif espéré de même que si le travail
réuni (facteur travail) ou le capital humain n'est pas efficace, les
gens ne sont pas éduqués, ne sont aptes à faire usage des
nouvelles technologies dans la productions des biens et services, la
fluctuation dont faisait mention Schumpeter risque de retarder l'accumulation
(devant être proportionnelle à la croissance). Dans cette
perspective, les deux théories évoquées se jouent en
complémentarité puisqu'elles reconnaissent un impact du
progrès technique qui s'assimile par l'efficacité du travail sur
la croissance économique. Dans les pays de l'OCDE, on se sert de la
technologie comme une recette économique dans tous les domaines
puisqu'elle permet une facilitation émergente de création de
richesse en indiquant comment combiner les facteurs de production pour arriver
à fabriquer ce qui est désiré. Alors qu'en Haïti,
l'usage de la technologie n'est même pas général voire
stratégique pour attirer grandement le PIB réel et la
présence du faible capital humain dans le secteur affecte
désavantageusement son efficacité puisque l'effet de la
technologie sur la croissance économique s'explique aussi par le rythme
de fabrication des produits dans le contexte deséchanges.
Dans le tableau de l'investissement fait dans le secteur des
TIC, nous pouvons constater qu'il y a trois années consécutives
pour lesquelles le montant investi a été de zéro. Ces
montants, en plus d'être révélateurs d'une insouciance
relative au secteur des TIC, mais aussi d'une absence de plan
stratégique faisant de ce secteur l'un des facteurs clés
influençant significativement la croissance économique alors
qu'en fait, Schumpeter dans sa théorie accorde une importance
particulière à la recherche et au développement via
l'investissement qui s'effectue pour créer de l'innovation. Et tout ceci
se fait grâce au capital humain disponible. Ce
quifaitquenotredernièrehypothèsestipulantquede1989à2019,Lesinvestissementsen
matière d'équipements technologiques au niveau
des entreprises sont trop faibles à pouvoir impacter significativement
la croissance économique d'Haïti a été
confirmée puisque d'une part, son impact, après l'avoir
testé sur notre équation, est de 0.002 sur la croissance
économique d'Haïti. Un point de pourcentage estimé non
significatif suivant le résultat du test statistique. Et d'autre part,
le test de corrélation indique qu'il y a une positivité entre les
deux variables (PIB réel et Investissement fait dans le secteur des TIC)
aussi le test de GRANGER montre qu'entre l'investissement et le PIB réel
il y a un lien causal à quelques points de pourcentage ce qui a
d'ailleurs été le cas du travail de recherche de Gilbert CETTE,
Jacques MAIRESSE et Yusuf KOCOGLU en 2001. Toutefois, dans le travail de ces
auteurs, le PGF (résultat de R&D) représentait le plus grand
pourcentage causant leur variable expliquée tandis que notre travail
n'arrivait pas à prendre en compte celle-ci par faute de donnée
non disponible. Même si nous avons tenté de l'expliquer par un
proxy qui est le capital humain.
Tout compte fait, le présent travail de recherche nous
fait comprendre que l'impact global de l'évolution technologique est
généralement tributaire du contexte c'est-à dire qu'il ne
suffit pas d'être présent dans une économie pour avoir son
effet immédiat sur la croissance économique mais devant
répondre à certaines exigences, et varie selon les pays, les
secteurs et les professions. En général selon le capital humain
qui est prêt à s'en servir. Il dépend du cadre
institutionnel, qui influe sur la faisabilité financière, sur la
capacité de la main-d'oeuvre à s'adapter au nouvel environnement
de travail numérisé et mécanisé, ainsi que sur le
potentiel de mobilité interprofessionnelle et géographique
destravailleurs.
Un pays utilisant la technologie pour la fabrication, la
transformation de produits désirants est plus apte à avoir une
croissance significative que celui qui n'en fait usage que pour diffuser de
l'information alors que même le secteur de service n'est
pasrégulé.
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