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Analyse des effets du développement technologique sur la croissance économique d'Haà¯ti de 1989 à  2019


par Christopher PIERRE
Université Notre-Dame D'Haïti (UNDH-FSESP)- Haitian Education and Leadership Program (HELP) - Licence en Sciences Économiques 2017
  

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CHAPITRE IV : SITUATION GLOBALE DU DÉVELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE ET LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN HAITI.

Pour discerner le phénomène du développement technologique en Haïti, nous avons conçu le présent chapitre dans le but d'exposer un état de l'art de la situation globale des TIC dans le milieu économique haïtien accompagnée de nombreuses dispositions y afférentes portant sur la création de certaines structures et leur évolution.

4.1. Présentation synoptique sur la situation des TIC enHaïti

Les TIC, qualifiées de technologies génériques, sont souvent assimilées à une troisième révolution industrielle (Johanna MELKA, Laurence NAYMAN, 2004). Susceptibles d'accroître le potentiel de croissance, elles génèrent des gains de productivité propres à améliorer le niveau de vie des pays. Cependant, certains sont sceptiques quant à la capacité des TIC à engendrer encore des innovations majeures porteuses de changement technologique (Robert J. GORDON, 2003). Ces observations ont été formulées à partir du cas américain où l'accélération de la croissance de la productivité a été associée à la forte contribution des TIC dans la seconde moitié des années mille neuf cent quatre-vingt-dix. En ce sens, Dans l'objectif de promouvoir l'utilisation des technologies d'information et de communication à des fins de développement durable, le PNUD a procédé, en 1993, au lancement du programme de réseau de développement durable dans les pays en développement. Ce qui a pu conduire en effet à la signature du gouvernement haïtien et de PNUD, en juillet 1998, du document dénomméProjet HAI/98/003en vue d'établir le Réseau de développement durable en Haïti (RDDH). Notant que cette mise à contribution pour le renforcement institutionnel et le positionnement stratégique du RDDH, considérant comme étantla première phase de constitution du réseau, a mis deux ans (2 ans) pour mettre en place un comité exécutif pour permettre la consolidation des acquis du Projet. Dès lors, l'existence du RDDH fut connu dans le milieu. Cette consolidation consistait à énumérer les bases nécessaires pour le fonctionnement autonome à long terme du RDDH et d'accroître la capacité locale à générer, échanger et diffuser l'information liée au développement durable. Malheureusement, la crise politique survenue après les élections de l'année 2000 a eu un impact sérieusement negatifsur l'évolution du projet. Les contributions financières attendues ne sont pas arrivées, à part celle du PNUD et à un degré moindre l'USAID. Néanmoins, parmi les résultats obtenus, on peutciter

:

· La légalisation du statut de fondation pour leRDDH ;

· La réalisation du sommet ht122001 ;

· L'accord de principe obtenu du ministère des Travaux publics, Transports et Communications pour la gestion administrative du domaineht13

· L'acquisition grâce à la USAID des équipements de gestion du domaine et de la formation nécessaire

· La mise en place au ministère de la Planification et de la Coopération externe d'éléments d'un module de gestion del'information.

· La réalisation du site web duRDDH.

Malgrécesavancéesimportantesetsignificativesengendréesparlastructure,beaucoup d'autres étapes majeures restaient à franchir, notamment l'interconnexion des fournisseurs de services et la réalisation de l'étude e-readiness14[...]

On mentionne qu'après l'implantation formelle du RDDH, cette dernière a pu prendre part au sommet mondial de la société de l'information, en décembre 2003, et qu'au nom duquel, un plan d'action pour le développement des technologies d'information en Haïti axé sur de nombreuses études réalisées surtout celle qui concernait les connaissances, attitudes et pratiques autour des technologies d'information en Haïti a étépublié.

En ce sens, il est louable de considérer le RDDH comme étant le pivot central qui a pu poser le jalon des premières initiatives concoctant à mettre la structure formelle et accessible de diffusion des technologies d'information et de communication (TIC) en Haïti en marche par le biais d'autres branches du secteur.

A un moment où l'on comptait seulement la compagnie nationale des télécommunications(TELECO) dans le secteur des télécommunications, nous avions réussi à installer de chez nous, en moins de cinq années, cinq compagnies de téléphone légalement autorisées dont trois compagnies donnant des services de communication cellulaire et interconnectées avec la TELECO pour les communications locales ainsi que d'autres entités transitant et terminant du trafic téléphoniqueinternational.

Dès lors, nous disposions un nombre total de lignes fixes et cellulaires envoisinant les 300

12Il est le domaine national de premier niveau assigné à Haïti.

13 https://www.itu.int/ITU-D/ict/mexico04/doc/doc/56_hti_f.pdf consulté le 27 juin 2021 à 9 :00 AM.

14 Ce terme désigne la capacité et l'état de préparation d'un pays à participer au monde électronique.

000 en considérant 35 pour 1000 habitants à combinaison d'une répartition de 300 lignes desservies par 110 centres d'appels15 dont près de 50% ne sont pas opérationnels dans les zones rurales (Miloody VINCENT, Jean-Claude CHERY, 2004).

Tous ces chancellements connus par le secteur commencent par être réduit grâce au succès de la téléphonie via internet où une baisse substantielle des tarifs de communication internationale a été enregistrée. À cet effet, des cybercafés vont multiplier à travers la région métropolitaine de Port-au-Prince, fonctionnant enfait comme des centres d'appel téléphonique.

En résolvant presque le problème d'accessibilité générale, le type de technologie utilisé ne nous a pas permis de s'en réjouir de notre progrès technique à cause du fait que les compagnies de téléphone cellulaire locales utilisaient les services de première génération, alors qu'onparlaitdéjàderéseauxdetroisièmegénération,àl'exceptiondelacompagnieHAITEL.

Les premiers pas de l'utilisation de l'internet en Haïti remontent vers les années 1995 où la première concession a été donnée à la société Alpha communications Network (ACN) suivie de nombreuses évolutions sans freins16. Alors sur cette base, différents services sont offerts par les fournisseurs tels : l'electronic mail, le web hosting, DNS, VoIP17, VPN, Pager mail, vidéo conférence, Ftp, web design, Intranet. A noter que seul quatre de ces services sont régulièrement demandés : l'electronic mail, DNS, VoIP et VPN. Jusqu'à présent, la part de marché captée par chaque fournisseur n'a pu être déterminée.

Suivant une enquête menée par le RDDH sur l'interconnexion, le résultat a ainsi révélé les faits:

· Clientèle académique23%

· Clientèle industrielle22%

· Clientèlecommerciale(cybercafé)19%

· Clientèle commerciale (petits ISP)13%

L'enquête a mentionné un nombre de cybercafés aux environs de 187 à travers le pays dontenviron 156 dans l'aire métropolitaine, 18 dans la région Sud du pays et 13 dans la région Nord.Dans cette perspective, plusieurs entreprises ont compris la nécessité de se moderniser, en

15Projet de centres d'appels conçu en 1986 dont l'objectif principal a été de desservir près d'une centaine de communes n'ayant pas de réseau local commuté corrélé à plus de 2000 sections communales.

16 http://www.funredes.org/funredes/domaine/sosfun-F.html consulté le 10 juillet 2021 à 22 heures 27 AM.

17 Ce terme désigne une technique permettant la communication par la voix sur des réseaux compatibles IP.

se dotant d'un parc informatique et d'une adresse Web. Il s'agit non seulement d'avoir accès à l'information "Realtime on line" mais de répondre à la nécessité d'informer la clientèleà traversle canal du Net. Outres ces avancées, beaucoup d'entrepreneurs veulent dynamiser le marché et profiter de la possibilité offerte par les TIC, soit pour la publicité ou la vente ou de plus, maximiserleprofitàtraverslatechniquepouraugmenterlaproductivitéàunrythmecalculé.

Jusqu'à présent, la radio, outres les journaux, hebdomadaires édités dans la diaspora, etles nombreux magazines, pamphlets imprimés et publiés quotidiennement dans la capitale, reste leprincipal moyen de communication en Haïti. Plus d'une centaine de stations émettent sur la bande FM (Modulation de Fréquence) dans la capitale et dans les principales villes de province. Il existe aussi un réseau de radios communautaires non enregistrées à l'organe régulateur :CONATEL.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway