Analyse des effets du développement technologique sur la croissance économique d'Haà¯ti de 1989 à 2019par Christopher PIERRE Université Notre-Dame D'Haïti (UNDH-FSESP)- Haitian Education and Leadership Program (HELP) - Licence en Sciences Économiques 2017 |
4.2. Présentation de la structureCONATELLe décret du 27 septembre 196918 portant la création de la structure CONATEL a été publié dans le journal officiel Le Moniteur le 30 octobre 1969 après que l'État avait eu signé un contrat avec Messieurs Normand Dupré, Président de la Compagnie de Téléphone Continental Ltd et Raymond Roy le 6 août 1968 dont l'objet était la refonte et la prise en charge du Système de Télécommunications de la République d'Haïti. Où à l'époque ses différentes fonctions relevaient directement de la Secrétairerie d'État des Travaux publics, Transports et Communications. Tenant compte de son indépendance au niveau de son fonctionnement, l'arrêté du 10 novembre 196919 en organise sa structure technique et administrative qui se modifiera plus tard par le décret du 29 novembre 1976 tout en réorientant sa mission en fixant ses différentes attributions via le décret du 10 juin 1987 publié dans le Moniteur le 20 août 1987. À l'heure actuelle, étant placé Sous la tutelle du ministre des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC), le Conseil National des Télécommunications (CONATEL) est l'instance légalement chargée de la définition et de la conduite des politiques des Télécommunications du gouvernement de la République d'Haïti. De plus, il a la responsabilité d'arbitrer les différends entre les exploitants et les usagers, et de prendre les mesures nécessaires afin de garantir les droits des tiers dans les contrats passés avec l'État haïtien, le respect des conventionssignéesparl'Étathaïtiendansledomainedestélécommunications,laresponsabilité 18 http://www.conatel.gouv.ht/sites/default/files/DecretCreationCONATEL27Septembre1969.pdf consulté le 07juin 2021 à 23 : 14 AM. 19 http://www.conatel.gouv.ht/sites/default/files/loitelecom.pdf consulté le 07 juin 2021 à 15 : 14 PM. de gérer le Spectre de fréquences radioélectriques, d'évaluer les demandes d'octroi de concession pour le développement harmonieux du secteur. 4.3. Présentation de l'évolution du secteur des Technologies de l'information et de Communication et la croissance économiqued'Haïti.Les TIC pourraient être un outil puissant pour le développement économique national, la réduction de la pauvreté et l'offre d'un service de qualité (Louis-JACQUES, 2013). Épargnant certains facteurs liés à son développement en Haïti, le secteur des TIC doit en partie son expansion au segment de la téléphonie mobile qui s'est révélé jusqu'ici assez dynamique car Selon l'association des opérateurs de téléphones mobiles, ce segment particulier du secteur des TIC contribuerait à lui seul pour le moment à hauteur de 3,8 % du produit intérieur brut (PIB). Et les services de paiement par téléphone mobile (argent mobile) accusent une augmentation, contribuant ainsi à monétiser l'économie et à rendre plus facilement accessibles des services bancaires et financiers sur les marchés locaux, régionaux et internationaux. En plus de celle-là, l'utilisation de l'Internet a connu une progression rapide et continue et de toute parfaite évidence, Les technologies d'information et de communication y sont en pleine expansion. Toutefois, le développement de l'Internet s'est fortement heurté à la pénurie de lignes téléphoniques, mais le secteur a su remarquablement s'adapter et développer une offre de service par ondes. Selon l'Union Internationale des Télécommunications (2012), le nombre d'utilisateurs pour 100 habitants est passé de 0,23 en 2000 à 15,3 en 2012. Résultant d'un effort appréciable, cette poussée technologique tend un peu plus vers la société de l'information en Haïti. Le manque d'accès à une connexion internet abordable et fiable constitue l'un des principaux obstacles à une croissance inclusive en Haïti où seulement 35 % de la population dispose d'un accès à internet haut débit (BM, 2020). C'est pourquoi, un investissement de près de 60 millions de dollars venant de l'Association Internationale de Développement (IDA) pourle « Projet d'accélération numérique s'est fait en faveur d'Haïti dans le but d'accroître l'accès aux services numériques à des prix abordables, tout en développant les compétences nécessaires à la maîtrise du numérique. Une connectivité à haut débit plus accessible capable de contribuer à stimuler l'innovation et de nouvelles industries créatrices d'emplois. À ce stade, la politique industrielleestl'outilquipermetàl'Étatdeprévoiretvérifierquelesmoyensdeproduction pour répondre aux besoins des populations et des différents acteurs de l'économie seront bien adaptés. Mentionnant que sa toute principale action est de s'attaquer aux principaux goulots d'étranglements qui freinent le développement du secteur. Aidant à faire de l'économie numérique un moteur de croissance, et à développer les compétences nécessaires pour répondre plus efficacement aux chocs à venir. L'innovation technologique est devenue, aujourd'hui, le fer de lance du développement des entreprises. Aux débuts de l'électronique et de l'informatique, seuls quelques acteurs majeurs disposaient d'une taille critique leur permettant d'assurer la continuité de l'innovation. Cependant, avec le développement rapide des technologies de l'information et de la communication depuis les années 80 et l'avènement d'Internet, de nombreuses entreprises dynamiques et de petite taille sont devenues des éléments moteurs de l'innovation dans les différents secteurs high-tech. Cela a amené les grandes entreprises à s'interroger sur l'opportunité des investissements qu'elles réalisent dans des programmes coûteux de R&D face aux percées étonnantes de ces structures flexibles et fortement réactives. Cette réalité a décidé des géants industriels à investir massivement dans ce type d'entreprises. En effet, l'investissement dans les entreprises innovantes n'est pas uniquement un moyen de réaliser des plus-values financières, mais, surtout, un moyen hautement stratégique de garder un contrôle sur l'innovation en acquérant les innovations les plus récentes au moment où elles commencent à se développer (Jean- Sébastien LANTZ, Jean-Michel SAHUT, Frédéric TEULON, 2011 p.103). La capacité de production d'une économie à un moment précis dans le temps, modélisant par la fonction de production, dépend des ressources disponibles et de la manière dont on utilise ces dernières. C'est pourquoi, une affectation imparfaite des ressources sont figurées parmi les raisons expliquant pourquoi on n'atteint jamais tout à fait la capacité de production d'une économie, dans la réalité. En effet, la frontière marquant la production réalisable dépend elle- même des technologies disponibles et de celles que maîtrisent les entreprises et les institutions du pays concernées puisque grâce à la technologie on réduit le retard de la croissance économique en termes de PIB par habitant, à la limite établie par la démographie et la volonté d'épargner par des ménages (Petr HANEL, Jorge NIOSI,1998). En Haïti, parmi tous les secteurs de la sphère économique, on en compte deux qui profitent largement du domaine des TIC : le secteur bancaire qui, par son expertise, arrive à offrir des services en ligne de qualité à un ensemble de clients éparpillés à travers le monde. Un fait qui démontre à quel niveau le réseau informatique et Internet de celui-ci fonctionne assez efficacement.Lesecteurdestélécommunicationsqui,desoncôté,aconnudeschangements majeurs pour ce qui est lié au taux de pénétration de la téléphonie dans le pays qui était à 5 % en 1998 à 37 % en 2008, puis à 61 % en 2018. Évolution des technologies de l'information et de communication en Haïti 80 70 60 50 40 30 20 10 Figure 4: Évolution des TIC en Haïti Source : Base de données de la Banque Mondiale et CONATEL 1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 3 UI ATM ATF ITIC De 1989 à 2019, le nombre d'utilisateurs d'internet par centaine d'habitant accuse une tendance à la hausse d'une année à une autre concentré à une tranche spécifique de la population soit un intervalle inférieur ou égale à 20%. Cela signifie que pendant les trente et une années d'observation, l'internet a pris du temps à intégrer le marché du secteur des TIC. Malgré son intégration, il n'a pas été ni disponible ni accessible pour toute la population urbaine, inter- urbaine et rurale. Il est à mentionner que tous les services de télécommunications ne sont pas consommés par toutes les catégories d'utilisateurs. Ceci est dû au fait que l'utilisation des moyens de communications électroniques est justifiée par les besoins et moyen adopté. Ce n'est au cours des périodes 2006-2019 qu'on constatait une montée fulgurante du nombre d'utilisateurs grâce à sa pénétration au niveau des entreprises faite par la Dicicel et Natcom en offrant un service beaucoup moins couteux par rapport aux services offerts par Haïtel et TELECO. 1.8 1.6 Abonnés en pourcentage 1.4 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 Abonnement à la Téléphonie Fixe 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Années Figure 5: Évolution des Abonnements à la Téléphonie Fixe en Haïti Source : Traité via le logiciel Eviews 8.0 en référence au jeu de données de l'étude Le nombre d'abonnement à la téléphonie fixe a une pente ascendante et descendante. En effet, pour la sous période 2009-2010, les abonnés à la téléphonie fixe ont accusé une baisse de plus de 0.4 à cause du fait que les téléphones mobiles les ont remplacés et se disparaissent au fur et à mesure. Dans le cadre de la téléphonie fixe, il est nécessaire de rappeler que l'accent doit se mettre sur le nombre d'abonnements résidentiels, et non le nombre d'abonnés uniques ; car le téléphone installé dans une maison ou une institution est destiné à l'utilisation de tous utilisateurs. Un parc téléphonique résidentiel de 10 000 lignes téléphoniques peut desservir 50 000 usagers, à raison de 5 personnes par maison(UTI,2009). Abonnement à la Téléphonie Mobile Abonnés à en pourcentage 80 70 60 50 40 30 20 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Figure 6 : Évolution des Abonnements à la Téléphonie Mobile en Haïti Source : Traité via le logiciel Eviews 8.0 en référence au jeu de données de l'étude Il est possible de constater que le niveau d'abonnement à la téléphonie mobile commence par augmenter à partir de la période de 2009-2010. Ceci est dû grâce aux innovations de Digicel dans le secteur telles que : appel entrant gratuit, la facturation20 à la seconde, une baisse significative des prix des téléphones, itinérance internationale, etc. alors, contrairement au contexte de la téléphonie fixe, dans l'environnement de la téléphonie mobile, il importe de considérer chaque abonné individuellement, car l'abonnement à la téléphonie cellulaire est individuel. Investissement fait dans le secteur des TIC 60 Montant investi en dollar us 50 40 30 20 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Années Figure 7 : Évolution des investissements faits dans le secteur des TIC en Haïti Source : Traité via le logiciel Eviews 8.0 en référence au jeu de données de l'étude Pendant les trente et une années d'observation, les analyses en sous-étude divisant en sous-période de hausse, de baisse et de stabilité présentent l'investissement fait dans le secteur des TIC. Les sous-périodes de hausses qui ont été identifiées sont : 1989-1990, 2005-2007 et 20Les abonnées à la téléphonie cellulaire peuvent opter, soit pour la facturation en mode prépayé, soit en mode post payé. Dans le contexte prépayé, les abonnés doivent disposer d'un crédit suffisant sur leurs comptes afin de pouvoir accéder aux services. Ainsi, leurs balances sont débitées au fur et à mesure qu'ils consomment le service. Cette catégorie de clients prépayés représente le plus fort pourcentage dans la plupart des marchés de téléphonie. Ceux qui choisissent de payer après la consommation des services sont assujettis au mode post payé. Il s'agit le plus souvent d'un abonnement mensuel qui peut se décliner en un package contenant un forfait de minutes et de données. L'état de l'économie déterminera le pourcentage d'abonnés pour chacun des modes de paiement. 2008-2009. Les périodes 1991-1994, 1997, 2001, 2017, 2018 sont celles pour lesquelles l'investissement dans le secteur des TIC a eu une tendance à la baisse. Avant de tomber en 1991, à son plus bas niveau qui est zéro, il accusait, en 1989, un montant de 30,000 dollars us. De 2010 à 2012, le niveau d'investissement dans ce secteur s'est stabilisé en dessous de 40,000 dollars us Une meilleure mesure de la productivité de travail est ce que les économistes appellent la productivité totale des facteurs. Il s'agit du rapport entre un indice de la production et l'indice composé des entrées servant à cette production. Puisqu'une économie n'atteint presque jamais la limite de ses possibilités de production, une variation observée de la productivité est en fait une combinaison d'un changement du rendement économique et d'une expansion des possibilités de production, c'est à dire d'un changement ou d'un renforcement de la technologie ; ce qu'on entend par nouvelles technologies. ( Alain BEITONE, Christophe RODRIGUES, 2013. p.54). Les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) se réfèrent à l'ensemble des technologies informatiques utilisées pour traiter, modifier et échanger de l'information, de l'instruction qui contribuent à un développement économique puisqu'elle touche à de différents secteurs de la vie nationale. Dans cette perspective, Yawo Agbenyégan AEDZE-DOGLAN (2012) après avoir compris son intégration dans tous les secteurs a schématisé sa représentativité globale dans des différents secteurs via une approche réciproque. Figure 8 : Liens potentiels entre les NTIC et le développement général Source :Représentation faite par Yawo Agbenyégan AEDZE-DOGLAN,2012 Le développement technologique peut stimuler directement de nombreuses activités (par exemple, celles qui sont liées au secteur de l'information et aux services). Les sociétés virtuelles qui entrent sur le marché créent de nouveaux emplois, et les activités hors réseau et en ligne sont généralement entreprises simultanément, tout au moins au départ. On peut raisonnablement prévoir que l'adoption du commerce électronique va compléter celle des TIC. Alors, dans chaque domaine précité, le développement technologique contribue grandiosement dans leur croissance si l'on croit aux résultats empiriques de nombreux pays de l'OCDE. |
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