3.1.6.
Théorie de l'innovation de Joseph A.Schumpeter
Pour Schumpeter, l'innovation et le progrès technique
sont les principaux ressorts des progrès économiques. Avec le
développement technologique, certains facteurs de l'économie sont
voués à disparaître et à être remplacés
par de nouvelles opportunités de développements. D'après
cet économiste, les innovations apparaissent par groupes. Lorsqu'une
innovation de rupture apparaît (Internet, digitale, biotechnologie,),
elle est suivie par tant d'autres inventions qui lui sont tout à fait
liées. De nouveaux cycles industriels sont alors enclenchés
provoquant une hausse de la demande d'emplois. Alors certaines entreprises
dépassées, obsolètes vont réorienter leurs champs
d'action sinon c'est de la fermeture totale pour céder la place à
d'autres ou du licenciement sur le marché. Dans cette théorie,
l'entrepreneur est au centre du système capitaliste. Il vient briser
l'état stationnaire de l'économie par ses nouvelles techniques.
Ces innovations doivent cependant vaincre les résistances pour pouvoir
émerger. La croissance est alors conçue comme un mouvement
perpétuel de création, destruction etrestructuration.
S'il fallait retenir une phrase pour caractériser
l'économiste Schumpeter ce serait : « L'innovation est à
la fois source de croissance et facteur de crise : c'est la destruction
créatrice. » Un terme désignant le processus
continuellement à l'oeuvre dans les économies et qui voit se
produire de façon simultanée la disparition de secteurs
d'activité économique conjointement à la création
de nouvelles activités économiques. Il permet une
nouveauté de la vision économique via la technologie.
En effet, via plusieurs démonstrations de
théories économiques, on comprend que la technologie contribue
énormément dans la croissance économique. Pour
développer de nouvelles molécules, de nouveaux moteurs de
fusées, par exemple, le modèle issu de technology
push10reste fondamental et porteur d'innovations importantes.Il
faut croire que les innovations aboutissent à des connaissances
nouvelles qui vont occasionner la création d'autres
procédés et produits. La croissance dérive
précisément des externalités qui sont ainsi
créées de l'interaction entre processus d'innovation
décentralisés. Les brevets et les droits de
propriété intellectuelle permettent de protéger la rente
d'innovation
pendantunepériodelimitée,toutenpermettantl'utilisationdesconnaissancescorrespondantes
10Lemodèledetechnologypushaétélemodèledominantdel'innovationpendantlaplusgrandepartieduXXe
siècle et reste prégnant. C'est un modèle
linéaire car il considère que l'innovation est avant tout le
résultat de la science et de la technologie et considère,
l'innovation comme dépendante des politiques industrielles
etscientifiques.
pour la recherche et la découverte d'autres produits ou
procédés. Contrairement à la science dont les
résultats sont des biens publics purs, les bénéfices de
l'innovation sont partiellement appropriables, mais sont d'autant plus grands
qu'ils se diffusent par un processus d'adoption et d'imitation. Parvenir
à ces deux impératifs (créer des incitations à
l'innovation mais permettre ensuite leur diffusion) est
précisément l'objet des politiques publiques qu'elles prennent la
forme de la législation des brevets, de subventions à la R&D
ou encore de la création d'instituts publics de recherche.
Une certaine similitude des visions de Schumpeter et de Tarde
peut également être identifiée dans les «
mécanismes » de l'innovation, c'est-à-dire dans les causes,
les logiques ou les lois de cette innovation, mais aussi dans la nature de ses
acteurs et leurs rôles. Schumpeter, rappelons-le, pose l'hypothèse
que l'économie fonctionne non pas en équilibre statique, mais
en
« Circuit » fermé, jusqu'à ce qu'entre
en jeu un individu aux talents particuliers : l'entrepreneur. Celui-ci
introduit de « nouvelles combinaisons productives »,
éventuellement en socialisant des inventions anciennes. Ces innovations
rompent le « circuit » et mettent en oeuvre des forces colossales de
substitution du nouveau à l'ancien : « concurrence destructrice
» et « vagues de destruction créatrice ».
Gabriel TARDE (1944) décrit, avant Schumpeter, dans des
termes singulièrement voisins, plusieurs aspects de la dynamique de
l'innovation, qu'ils relèvent de la théorie du circuit, de la
théorie de l'évolution ou de la théorie descycles.
Théorie du circuit : Tarde
formule ainsi, dans des termes très suggestifs, ce que Schumpeter
appellera par la suite « circuit stationnaire » ou « flux
circulaire ». En effet, pour Tarde, l'invention est le résultat
(nouveau et original) de la combinaison (originale) d'inventions anciennes
imitées. Si la combinaison ne produit pas de nouveauté,
d'originalité, on ne peut parler d'invention (innovation). « Sans
elle [l'originalité], on irait toujours du même au même,
d'équations en équations, il n'y aurait jamais de réelles
nouveautés » (Tarde [1902b], p. 568). On se retrouve ainsi dans une
configuration qui rappelle très clairement la théorie
Schumpetérienne du « circuit », c'est-à-dire une
économie (hypothétique), sans entrepreneur et sans innovation,
qui est non pas statique (puisqu'elle tourne en circuit fermé, se
reproduit à l'identique, de période en période).Il s'agit
d'une économie dont, en l'absence de l'introduction de nouvelles
combinaisons productives, les fonctions de production sont inchangées.
« Onirait
d'équations en équations » pourrait ainsi
être interprété de manière littérale selon
Taymans ADRIEN (1950).
Théorie de l'évolution
: L'évolution, c'est-à-dire la sortie du «
circuit stationnaire » ou de « l'état hypnotique », se
produit lorsqu'intervient l'entrepreneur, le porteur d'une « initiative
individuelle ». Les deux auteurs reconnaissent l'existence d'autres causes
d'évolution, mais tous deux considèrent l'innovation et
l'innovateur (l'entrepreneur) comme la cause fondamentale ; « la force
directrice, déterminante, explicative », selon les termes de
Gabriel TARDE (1902b). Chez Schumpeter [1912], l'évolution
découle fondamentalement de l'introduction, dans le « circuit
», d'une « combinaison nouvelle » (sous l'une des cinq formes
évoquées précédemment). Comme le note Taymans
ADRIEN [1950], on retrouve également, chez les deux auteurs, cette
idée selon laquelle les initiatives individuelles, c'est-à-dire
les innovations, qui constituent des « petites forces [directrices]
accidentelles et nouvelles » libèrent des forces colossales,
constantes, irréversibles et durables, tout comme « le
frôlement d'aile d'oiseau fait rouler une avalanche ». Les
innovations sont ainsi de « petits chocs » accidentels qui
déclenchent et orientent de « grandes forces constantes».
Théorie des cycles : Une
certaine similitude des visions de Tarde et de Schumpeter peut également
être constatée dans leur analyse respective des cycles
économiques.
En raison du fait que la croissance est complexe, plusieurs
auteurs s'entendent sur le fait que la technologie facilite grandiosement les
processus de création et d'échange de biens et services.
Alors, le concept de complexité liée à la
croissance asperge de diverse compréhension à la
communauté scientifique de l'économie surtout en ce qui concerne
la compétitivité qui positionne chaque économie à
la division internationale. Selon Paul Robin KRUGMAN & Maurice OBSTFELD
(1995), cité par E. M. Karim (2016), c'est ce dernier qui explique la
différence de productivité des pays. Ces auteurs s'ensuivent pour
affirmer que la structure des échanges entre les économies est
dirigée par les différences internationales de technologies
plutôt que par des différences de ressources financière
dont elle dispose. C'est pourquoi, il est d'une nécessité de
rendre possible une transformation structurelle afin que le progrès
technique puisse être capable de répondre aux exigences du niveau
de compétitivité d'une économie. Cette transformation est
donc axée sur la capacité du pays à faire migrer sa
structure productive des activités à faible productivité
vers celles à productivité plusélevée.
En effet, la théorie de l'éminent
économiste du 20ème siècle, Joseph A.
Schumpeter (1942) et Robert SOLOW (1956) du progrès technique ou de la
technologie, sert de cadre théorique à cette étude de
recherche se portant sur l'analyse des effets du développement
technologique sur la croissance économique de1989-2019.
Dans le présent tableau qui suit, nous exposons
succinctement les théories dont nous avons fait mention dans les lignes
précédentes.
Tableau 1 : Résumé
des Théories de Croissance utilisé dans ce travail.
Théorie de Croissance
|
Facteurs de Croissance
|
Joseph A. Schumpeter (1942)
|
Innovation
|
Robert Solow (1956)
|
Progrès Techniques
|
Paul Romer (1986)
|
Capital Physique et Technologie
|
Robert Lucas (1988)
|
Capital Humain et Progrès Techniques
|
Robert J. Barro (1989)
|
Capital Public et Technologique
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Source : Résumé effectué par l'auteur sur
MS. Word à partir des références trouvées dans
l'analyse des contraintes de croissance écrit par le professeur Heddou
Marco Etienne (2014).
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