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Analyse des effets du développement technologique sur la croissance économique d'Haà¯ti de 1989 à  2019


par Christopher PIERRE
Université Notre-Dame D'Haïti (UNDH-FSESP)- Haitian Education and Leadership Program (HELP) - Licence en Sciences Économiques 2017
  

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3.1.6. Théorie de l'innovation de Joseph A.Schumpeter

Pour Schumpeter, l'innovation et le progrès technique sont les principaux ressorts des progrès économiques. Avec le développement technologique, certains facteurs de l'économie sont voués à disparaître et à être remplacés par de nouvelles opportunités de développements. D'après cet économiste, les innovations apparaissent par groupes. Lorsqu'une innovation de rupture apparaît (Internet, digitale, biotechnologie,), elle est suivie par tant d'autres inventions qui lui sont tout à fait liées. De nouveaux cycles industriels sont alors enclenchés provoquant une hausse de la demande d'emplois. Alors certaines entreprises dépassées, obsolètes vont réorienter leurs champs d'action sinon c'est de la fermeture totale pour céder la place à d'autres ou du licenciement sur le marché. Dans cette théorie, l'entrepreneur est au centre du système capitaliste. Il vient briser l'état stationnaire de l'économie par ses nouvelles techniques. Ces innovations doivent cependant vaincre les résistances pour pouvoir émerger. La croissance est alors conçue comme un mouvement perpétuel de création, destruction etrestructuration.

S'il fallait retenir une phrase pour caractériser l'économiste Schumpeter ce serait : « L'innovation est à la fois source de croissance et facteur de crise : c'est la destruction créatrice. » Un terme désignant le processus continuellement à l'oeuvre dans les économies et qui voit se produire de façon simultanée la disparition de secteurs d'activité économique conjointement à la création de nouvelles activités économiques. Il permet une nouveauté de la vision économique via la technologie.

En effet, via plusieurs démonstrations de théories économiques, on comprend que la technologie contribue énormément dans la croissance économique. Pour développer de nouvelles molécules, de nouveaux moteurs de fusées, par exemple, le modèle issu de technology push10reste fondamental et porteur d'innovations importantes.Il faut croire que les innovations aboutissent à des connaissances nouvelles qui vont occasionner la création d'autres procédés et produits. La croissance dérive précisément des externalités qui sont ainsi créées de l'interaction entre processus d'innovation décentralisés. Les brevets et les droits de propriété intellectuelle permettent de protéger la rente d'innovation pendantunepériodelimitée,toutenpermettantl'utilisationdesconnaissancescorrespondantes

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siècle et reste prégnant. C'est un modèle linéaire car il considère que l'innovation est avant tout le résultat de la science et de la technologie et considère, l'innovation comme dépendante des politiques industrielles etscientifiques.

pour la recherche et la découverte d'autres produits ou procédés. Contrairement à la science dont les résultats sont des biens publics purs, les bénéfices de l'innovation sont partiellement appropriables, mais sont d'autant plus grands qu'ils se diffusent par un processus d'adoption et d'imitation. Parvenir à ces deux impératifs (créer des incitations à l'innovation mais permettre ensuite leur diffusion) est précisément l'objet des politiques publiques qu'elles prennent la forme de la législation des brevets, de subventions à la R&D ou encore de la création d'instituts publics de recherche.

Une certaine similitude des visions de Schumpeter et de Tarde peut également être identifiée dans les « mécanismes » de l'innovation, c'est-à-dire dans les causes, les logiques ou les lois de cette innovation, mais aussi dans la nature de ses acteurs et leurs rôles. Schumpeter, rappelons-le, pose l'hypothèse que l'économie fonctionne non pas en équilibre statique, mais en

« Circuit » fermé, jusqu'à ce qu'entre en jeu un individu aux talents particuliers : l'entrepreneur. Celui-ci introduit de « nouvelles combinaisons productives », éventuellement en socialisant des inventions anciennes. Ces innovations rompent le « circuit » et mettent en oeuvre des forces colossales de substitution du nouveau à l'ancien : « concurrence destructrice » et « vagues de destruction créatrice ».

Gabriel TARDE (1944) décrit, avant Schumpeter, dans des termes singulièrement voisins, plusieurs aspects de la dynamique de l'innovation, qu'ils relèvent de la théorie du circuit, de la théorie de l'évolution ou de la théorie descycles.

Théorie du circuit : Tarde formule ainsi, dans des termes très suggestifs, ce que Schumpeter appellera par la suite « circuit stationnaire » ou « flux circulaire ». En effet, pour Tarde, l'invention est le résultat (nouveau et original) de la combinaison (originale) d'inventions anciennes imitées. Si la combinaison ne produit pas de nouveauté, d'originalité, on ne peut parler d'invention (innovation). « Sans elle [l'originalité], on irait toujours du même au même, d'équations en équations, il n'y aurait jamais de réelles nouveautés » (Tarde [1902b], p. 568). On se retrouve ainsi dans une configuration qui rappelle très clairement la théorie Schumpetérienne du « circuit », c'est-à-dire une économie (hypothétique), sans entrepreneur et sans innovation, qui est non pas statique (puisqu'elle tourne en circuit fermé, se reproduit à l'identique, de période en période).Il s'agit d'une économie dont, en l'absence de l'introduction de nouvelles combinaisons productives, les fonctions de production sont inchangées. « Onirait

d'équations en équations » pourrait ainsi être interprété de manière littérale selon Taymans ADRIEN (1950).

Théorie de l'évolution : L'évolution, c'est-à-dire la sortie du « circuit stationnaire » ou de « l'état hypnotique », se produit lorsqu'intervient l'entrepreneur, le porteur d'une « initiative individuelle ». Les deux auteurs reconnaissent l'existence d'autres causes d'évolution, mais tous deux considèrent l'innovation et l'innovateur (l'entrepreneur) comme la cause fondamentale ; « la force directrice, déterminante, explicative », selon les termes de Gabriel TARDE (1902b). Chez Schumpeter [1912], l'évolution découle fondamentalement de l'introduction, dans le « circuit », d'une « combinaison nouvelle » (sous l'une des cinq formes évoquées précédemment). Comme le note Taymans ADRIEN [1950], on retrouve également, chez les deux auteurs, cette idée selon laquelle les initiatives individuelles, c'est-à-dire les innovations, qui constituent des « petites forces [directrices] accidentelles et nouvelles » libèrent des forces colossales, constantes, irréversibles et durables, tout comme « le frôlement d'aile d'oiseau fait rouler une avalanche ». Les innovations sont ainsi de « petits chocs » accidentels qui déclenchent et orientent de « grandes forces constantes».

Théorie des cycles : Une certaine similitude des visions de Tarde et de Schumpeter peut également être constatée dans leur analyse respective des cycles économiques.

En raison du fait que la croissance est complexe, plusieurs auteurs s'entendent sur le fait que la technologie facilite grandiosement les processus de création et d'échange de biens et services.

Alors, le concept de complexité liée à la croissance asperge de diverse compréhension à la communauté scientifique de l'économie surtout en ce qui concerne la compétitivité qui positionne chaque économie à la division internationale. Selon Paul Robin KRUGMAN & Maurice OBSTFELD (1995), cité par E. M. Karim (2016), c'est ce dernier qui explique la différence de productivité des pays. Ces auteurs s'ensuivent pour affirmer que la structure des échanges entre les économies est dirigée par les différences internationales de technologies plutôt que par des différences de ressources financière dont elle dispose. C'est pourquoi, il est d'une nécessité de rendre possible une transformation structurelle afin que le progrès technique puisse être capable de répondre aux exigences du niveau de compétitivité d'une économie. Cette transformation est donc axée sur la capacité du pays à faire migrer sa structure productive des activités à faible productivité vers celles à productivité plusélevée.

En effet, la théorie de l'éminent économiste du 20ème siècle, Joseph A. Schumpeter (1942) et Robert SOLOW (1956) du progrès technique ou de la technologie, sert de cadre théorique à cette étude de recherche se portant sur l'analyse des effets du développement technologique sur la croissance économique de1989-2019.

Dans le présent tableau qui suit, nous exposons succinctement les théories dont nous avons fait mention dans les lignes précédentes.

Tableau 1 : Résumé des Théories de Croissance utilisé dans ce travail.

Théorie de Croissance

Facteurs de Croissance

Joseph A. Schumpeter (1942)

Innovation

Robert Solow (1956)

Progrès Techniques

Paul Romer (1986)

Capital Physique et Technologie

Robert Lucas (1988)

Capital Humain et Progrès Techniques

Robert J. Barro (1989)

Capital Public et Technologique

Source : Résumé effectué par l'auteur sur MS. Word à partir des références trouvées dans l'analyse des contraintes de croissance écrit par le professeur Heddou Marco Etienne (2014).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault