3.1.3.
Théorie du capital humain de RobertLUCAS
Robert LUCAS, 1988, prix Nobel en 1995, souligne l'importance
du capital humain pour la croissance. Un travailleur devient plus productif
lorsqu'il accumule des connaissances et des compétences, or celles-ci ne
s'usent pas : le capital humain est un facteur cumulatif, qui présente
des rendements croissants. Donc un cercle vertueux est à l'oeuvre : plus
les individus obtiennent de nouvelles connaissances et compétences, plus
ils sont capables d'acquérir de nouvelles connaissances de
compétences. Robert Lucas se contente de développer l'idée
qu'accumuler du
capital humain permet au travailleur d'être plus
productif, mais nous pouvons aller plus loin : en accumulant du capital humain,
un individu est capable d'innover, de créer des idées, un savoir
et des savoir-faire qui n'existaient pas auparavant.
3.1.4.
Théorie du capital physique et technologique de PaulROMER
Paul ROMER (1986) met l'accent sur la recherche &
développement, c'est-à-dire l'accumulation de capital
technologique. Pour innover, un chercheur utilise le savoir qui est disponible
à son époque ; en innovant, il accroît le savoir disponible
pour les autres chercheurs, notamment ceux des générations
futures. Par conséquent, les dépenses de recherche-
développement réalisées par une entreprise lui permettent
d'accroître sa productivité et d'innover ; grâce aux
externalités, elles profitent également aux autres entreprises.
Donc un cercle vertueux est à l'oeuvre : en innovant, une entreprise
permet aux autres entreprises d'innover.
3.1.5.
Théorie du capital public (technique) de RobertBARRO
Robert BARRO (1989) souligne le rôle joué par
l'investissement public, c'est-à-dire l'accumulation de capital public,
dans la croissance : les infrastructures publiques (routes, aéroports,
éclairage public, réseau de distribution d'eau, etc.)
stimulent la productivité des agents privés et par
conséquent l'activité. Or, avec la croissance, l'Etat
prélève davantage de taxes et d'impôts, donc il peut
financer de nouvelles infrastructures. Donc, un cercle vertueux est à
l'oeuvre : l'investissement public favorise la croissance et la croissance
favorise en retour l'investissement public.
En effet, Le capital humain, la recherche-développement
et l'investissement public sont donc sources de progrès technique. Bien
que ces trois auteurs soient néoclassiques et se montrent
réticents à l'idée d'utiliser les politiques
conjoncturelles pour stabiliser l'activité à court terme, leurs
théories suggèrent que l'intervention de l'Etat peut
améliorer la croissance à long terme. Ils préconisent donc
des politiques structurelles (par exemple : développer les
infrastructures, favoriser l'éducation, stimuler la
recherche-développement en accordant des crédits d'impôt
aux entreprises innovantes, etc....).
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