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Analyse des effets du développement technologique sur la croissance économique d'Haà¯ti de 1989 à  2019


par Christopher PIERRE
Université Notre-Dame D'Haïti (UNDH-FSESP)- Haitian Education and Leadership Program (HELP) - Licence en Sciences Économiques 2017
  

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CHAPITRE III: DÉVELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE : UNE REVUE DE LITTERATURE THÉORIQUE ETEMPIRIQUE

La croissance économique a été expliquée différemment dans le temps avec diverses hypothèses et divers déterminants. Dans notre section de revue théorique et empirique, nous allons dans un premier temps donner une brève description des premières théories économiques de la croissance qui montrent l'importance du développement technologique dans le processus de l'accumulation de procédés, de méthodes et de nouveaux produits tout en montrant leur parfaite cohésion basée sur des résultats empiriques de différents auteurs et dans un second temps, exposer quelques brèves études empiriques qui ont approuvé l'apport positif et significatif technologique à la croissance économique.

3.1. ÉtudesThéoriques

3.1.1. Modèle néoclassique sur la croissance et le développementtechnologique

La théorie de Joseph A. Schumpeter (1942) voulant que l'innovation soit le moteur du développement capitaliste demeure sans aucun doute la théorie la plus reconnue sur le rôle du changement technologique dans la croissance de l'économie. Si l'on se tient compte des dires de Joel MOKYR (1990) qui, lui-même, définit le progrès technique comme tout changement résultant de l'application de l'information au processus de production, il est donc loisible de croire que celui-ci permettra d'améliorer le rendement, de produire la sortie désirée avec moins de ressources (hausse de la productivité) ou de fabriquer des produits nouveaux ou améliorés.

Après la contribution de Robert Solow dans l'économie américaine traitant la technologie comme facteur exogène, il fallait attendre jusque vers le milieu des années 80 pour que Paul ROMER ([1986, 1990], 1994) et d'autres économistes aient reconnu que le changement technologique soit endogène, car pour eux, les nouvelles connaissances résultent de l'investissement dans le capital humain (instruction et formation), dans l'utilisation de personnel spécialisé (personnel de R&D) et dans l'équipement et le matériel, et constitue en effet un sous- produit de l'activité économique et figure parmi les sources fondamentales de la croissance.

3.1.2. Théorie du progrès technique de RobertSOLOW

Dans le modèle croissance économique présenté par Robert SOLOW (1956), on constate que, bien précis dans le temps, la production d'un pays provient donc de l'exploitation de la main-d'oeuvre et du capital en usage de la technologie.

Il a démontré que la production par travailleur s'accroît avec le volume de capital par travailleur. Toutefois, le rendement du capital diminue et avec lui donnant la possibilité d'une amélioration du ratio capital/main-d'oeuvre. En fin de compte, le ratio capital/main-d'oeuvre approche d'une constante et la productivité arrête de croître. En testant son modèle, Solow a constaté que la majeure partie de la croissance observée aux États-Unis au cours du dernier siècle ne pouvait s'expliquer par une utilisation accrue de la main-d'oeuvre et du capital. Il a attribué cet effet « résiduel » inexplicable aux progrès de la technologie. Si on croit son interprétation, la technologie est un bien gratuit ; tout le monde peut y accéder sans frais. Ni la source ni le coût de la technologie ne font partie del'explication.

Dans une perspective de long terme, Robert SOLOW réalise en 1956 le premier modèle de croissance néoclassique. Dans ce modèle, les entreprises combinent du travail et du capital pour produire des biens. Elles utilisent l'épargne des ménages pour investir et ainsi accroître les capacités de production. Ainsi, plus l'économie épargne, plus les entreprises peuvent accumuler du capital. Toutefois, l'auteur fait l'hypothèse d'une décroissance des productivités marginales : plus un travailleur dispose de machines, moins la machine supplémentaire lui permet d'accroître sa production. Autrement dit, plus le stock de capital augmente, moins la production augmente rapidement. Par conséquent, en l'absence de progrès technique, la croissance tend peu à peu vers zéro et l'économie risque finalement de se retrouver dans une situation où la production n'augmente plus, mais stagne. Robert SOLOW retrouve donc ici l'idée des classiques selon laquelle l'économie converge vers un état stationnaire.

Figure 3: Variation de la productivité par rapport au capital physique par travailleur sous l'influence du progrès technique.

Source : Robert M. SOLOW, La théorie de la croissance et son évolution. In : Revue française d'économie, volume 3, n°2, 1988. pp. 3-27.

La productivité du capital, si bien que l'économie retarde l'instant où elle arrivera à l'état stationnaire. Par exemple, si un travailleur était capable de produire une quantité Q de biens à partir de K machines ; grâce au progrès technique, il est désormais capable de produire la quantité Q'. Le progrès technique permet aux travailleurs de produire plus avec la même quantité de facteurs. À la limite, tant qu'il y a du progrès technique, l'économie génère toujours de la croissance et ne connait jamais l'état stationnaire. Toutefois, le modèle de Solow contient plusieurs limites :

· Il suppose que l'épargne est favorable à la croissance. Or, à court terme, comme le soulignent les keynésiens, une hausse de l'épargne (donc une baisse des dépenses) est susceptible de faire basculer l'économie dans la récession et d'entraîner une hausse du chômage. Selon la logique keynésienne, c'est au contraire la perspective d'une forte demande qui incite les entreprises àinvestir ;

· Le modèle de Solow met en évidence l'importance du progrès technique pour la croissance à long terme, mais il ne parvient pas à expliquer celui-ci. Le progrès technique est « exogène » dans son modèle, c'est-à-dire indépendant du comportement des agents. Paradoxalement, selon Robert SOLOW (1956), la croissance dépend de quelque chose dont il ne connaît pas l'origine. Le progrès technique apparaît comme une « manne » dans son modèle : il « tombe du ciel ». Il faut donc que de nouvelles théories parviennent à expliquer d'où provient le progrès technique (chose que feront les théories de la croissance endogène dans les annéesquatre-vingt).

Il faut préciser qu'il y a trois principales théories de croissance endogène :

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon