1.2.3. LA THEORIE DE L'ORDRE HIERARCHIQUE : PECKING
THE ORDERTHEORY (POT)
Selon cette théorie, l'entreprise, en premier, les
ressources internes pour ses investissements avant de se tourner vers le
financement externe, l'endettement en premier, puis l'ouverture du capital en
second recours ( Garwe et Fatoki, 2012 ; Janssen et Wtterwulghe,
1998 ; Mulkay et Sassenou, 1995). L'accent est mis, surtout, sur une
hiérarchisation des sources de financement au lieu d'un endettement
optimal (Adair et Adaskou, 2011). L'établissement d'un ordre peut
s'expliquer par une difficulté d'accès au marchés
financiers d'une part, et par le coût élevé de la dette,
d'autre part. c'est pourquoi les PME solidifient, en général,
leur trésorerie afin de faire face à d'éventuelles sorties
de fonds vu qu'elles sont souvent confrontées à des conditions
particulières (Givord et al., 2008 : Mateev et al., 2013 :
Myers, 1984). De surcroit, les profits sont utilisés pour essayer de
réduire le niveau d'endettement (Colot et Croquet, 2017 ; Degryse
et al., 2012). D'autre part, Feudjo et Tchankam (2012) allèguent que les
entreprises s'endettent même en ayant les indicateurs de
solvabilité et de rentabilité faibles.
Par ailleurs, l'entreprise fait face à deux principaux
types de risques. D'une part, il y a le risque qui est dû à un
accroissement de ses coûts de détresse financière. Au cas
où ce risque est faible, une entreprise rentable aura tendance à
s'endetter et dans le cas contraire, elle se tourne vers des sources autres que
l'endettement (Colot et Croquet, 2017). D'autre part, il y a le risque que ses
projets futurs soient abandonnés par le fait qu'elle doit les financer
par émission d'actions plus ou moins risquées (Myers, 1984).
La logique de la POT est fondée sur l'existence de
coûts occasionnés par l'asymétrie d'informations et le
conflit d'intérêts qu'il peut y avoir entre les parties prenantes.
Donc l'apporteur externe de capital demandera un rendement plus
élevé de ce capital afin de se protéger de risques
potentiels ou de supporter des coûts d'agence en cas de
nécessité. Les parties prenantes sont, d'une part les dirigeants
qui sont les mieux informés sur les réalités de la firme
et, d'autre part les actionnaires qui sont moins informés que les
dirigeants, mais plus que les créanciers (Gaud, 2003). De plus, Myers et
Majluf (1984) mentionnent que les créanciers veulent une gestion
rationnelle de l'entreprise. Sous ces hypothèses, les dirigeants
préfèrent souvent laisser passer des opportunités que
d'ouvrir leur capital. S'ils son obligés de chercher le financement
externe, ils vont d'abord utiliser l'endettement.
En conclusion, on peut voir que le POT apporte un plus dans la
compréhension du financement de l'entreprise, aussi, a-t-elle pris en
compte les différentes formes d'asymétrie de l'information, des
coûts qu'elle occasionne et les divergences d'intérêts.
Le POT nous permet de comprendre que dans une entreprise
minière, en l'occurrence MMG Kinsevere, les questions de financement
doivent prendre en considération les différentes formes
d'asymétrie d'information, les coûts qu'elle occasionne et les
divergences d'intérêts. Ces concepts sont
développés dans les points qui suivent.
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