4.2.2. Les températures de mars, avril et
mai
L'effet inverse des températures de mars et avril
montre que la couverture neigeuse a un rôle de protection très
important. En effet, les températures qui restent basses assurent le
maintien de cette couverture neigeuse et donc la protection des individus
contre d'éventuels gels tardifs très fréquents à
cette période et à cette altitude. De plus, la présence de
la neige tardivement dans la saison n'empêche en rien la reprise de
l'activité photosynthétique car le pin cembro possède la
particularité de reprendre son activité à basse
température (à partir de - 4°C) (Aussenac, 1994). De ce
fait, le pin cembro peut profiter d'une période de
végétation relativement étendue, d'avril-mai à
novembre, contrairement à d'autres espèces de conifères
tels que le mélèze qui, pendant cette période, ne
possède pas encore d'aiguilles.
Seule la largeur du bois initial est corrélée
positivement avec les températures de mars et avril, cette
période correspondant au début de la croissance du cerne.
De même, seul le paramètre largeur du bois
initial est corrélé positivement avec les températures du
mois de mai. L'épaisseur des parois cellulaires est en effet un meilleur
enregistreur des conditions climatiques que la largeur des cernes. Le pin
cembro est l'espèce la plus sensible à la chaleur (par rapport au
mélèze et au sapin notamment) et utilise le plus efficacement la
chaleur pour sa croissance (Kronfuss, 1992). Cette espèce démarre
sa croissance en premier au mois de mai.
4.2.3. Les précipitations et les
températures estivales
Les précipitations du mois de juin ont un effet inverse
sur la croissance des arbres tandis que les températures ont, elles, un
effet direct. Le pin cembro est perturbé par ces fortes
précipitations qui signifient des températures basses. Le mois de
juin correspond à la pleine période végétative. Les
premières chaleurs d'été sont nécessaires au pin
cembro qui est génétiquement programmé pour utiliser
efficacement la chaleur de l'air et terminer le plus tôt possible la
croissance. Le pin cembro est l'espèce la plus sensible, la plus
réactive à la chaleur (par rapport au mélèze et au
sapin notamment) (Kronfuss, 1992).
Inversement, les températures élevées du
mois de juillet, qui est le mois le plus chaud, entraînent une forte
évapo-transpiration qui n'est compensée ni par les
réserves en eau accumulée les mois précédents, ni
par les faibles précipitations qui tombent durant cette période.
Par conséquent, une baisse dans l'activité
photosynthétique des arbres peut se traduire par une diminution de la
largeur des cernes pendant cette période. Les pins cembro sont sensibles
à la chaleur (Kronfuss, 1992), c'est pourquoi les pluies du mois de
juillet, qui jouent un rôle positif sur la croissance des individus, sont
nécessaires pour alimenter les arbres en eau et limiter les pertes en
eau par transpiration grâce aux nébulosités
associées.
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De plus, de par leur appareil racinaire très
développé mais traçant qui leur permet de s'installer sur
des substrats de types éboulis, crêtes, l'alimentation en eau doit
être importante ou du moins régulière (Fourchy, 1968).
Les températures trop élevées
d'été (juin, juillet notamment) ont une influence négative
sur la croissance du bois initial. La grande sensibilité du pin cembro
est confirmée.
Le paramètre largeur du bois initial est
corrélé positivement avec les températures du mois
d'août, contre toute attente, pour une population, celle de
Sestrière. Comme cette station est un milieu plus fermé,
forestier, l'humidité y est plus élevée et la chaleur de
l'été peut entraîner une reprise de la croissance. Le
paramètre densité du bois initial est sous la dépendance
de la disponibilité en eau du début de l'été.
Globalement, on constatera dans toutes les fonctions de
réponse l'influence dominante des précipitations qui sont le
facteur limitant en région méditerranéenne par rapport aux
températures.
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